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Rodrigues

La présence des travailleurs étrangers dérange

8 septembre 2023, 14:24

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La présence des travailleurs étrangers dérange

Des travailleurs étrangers sont employés pour achever au plus vite les rénovations et les constructions sur l’île.

Moins d’une centaine de travailleurs étrangers résident actuellement à Rodrigues. Cependant, certains habitants de l’île expriment leurs préoccupations quant à leur présence. Ils craignent que, comme à Maurice, ces travailleurs étrangers puissent occuper des postes dans divers secteurs, ce qui pourrait potentiellement monopoliser les opportunités d’emploi destinées aux résidents locaux. Toutefois, la commission du Travail tient à rassurer la population, en expliquant que ces travailleurs étrangers repartent dans leur pays d’origine une fois leur contrat terminé, et cela n’affecte pas l’emploi des habitants de Rodrigues.

Éric, maçon de profession, partage précisément cette inquiétude. En observant les travailleurs étrangers, il se pose des questions sur la durée de leur contrat et s’ils pourraient envisager de s’installer à long terme. Comme ils sont actuellement employés principalement dans le secteur de la construction, les habitants de Rodrigues se demandent s’ils pourraient être affectés à d’autres domaines, tels que la pêche, l’hôtellerie ou même l’agriculture. Ils soulignent que leur île est petite et qu’elle ne peut être comparée à Maurice. Éric et d’autres partagent des préoccupations similaires quant à l’avenir de leur emploi.

Le recrutement étranger comme second recours

Toutefois, la Minority Leader à l’Assemblée régionale de Rodrigues (OPR), Franchette Gaspard-Pierre-Louis, plaide en faveur du respect rigoureux des procédures lors de l’emploi de travailleurs étrangers. «Que les appels à candidature soient faits dans un premier temps à Rodrigues. Parce qu’il faut d’abord donner la chance aux locaux et après, si on n’en trouve pas, on peut aller chercher à l’étranger.» Elle estime que les opportunités doivent d’abord être offertes aux habitants de l’île, et que ce n’est que si des candidats locaux ne sont pas disponibles qu’il faut envisager le recrutement d’étrangers. Elle souligne que cette ouverture peut favoriser la progression des projets, tout en permettant aux travailleurs étrangers de partager leurs compétences.

Franchette Gaspard-Pierre-Louis a observé que pour la rénovation des hôtels, les services des travailleurs étrangers sont souvent sollicités. Elle tient à préciser qu’elle n’a aucune objection envers ces travailleurs ni envers les entrepreneurs. Cependant, elle insiste sur le fait que l’Assemblée régionale doit suivre scrupuleusement toutes les procédures en vigueur pour garantir l’équité et la transparence dans l’attribution des emplois. Et c’est la garantie que donne le commissaire au Travail, Alain Wong So. «Il y a moins de 70 travailleurs étrangers sur l’île. Et ces personnes viennent travailler pour un projet spécifique. Une fois qu’elles ont terminé, elles s’en vont.»

Ce qui est certain, c’est que la situation à Rodrigues diffère considérablement de celle de Maurice. «Les travailleurs étrangers ne demeurent pas sur l’île pendant plusieurs années. Leur permis de travail est délivré par le ministère du Travail et dans le contrat qui lie l’employeur au gouvernement, l’employeur a le pouvoir de rapatrier le travailleur une fois que son contrat est terminé.» Si une personne souhaite prolonger son permis, elle doit soumettre une nouvelle demande aux autorités pour une extension de son autorisation de travail. À ce jour, les travailleurs étrangers opèrent principalement dans le secteur de la construction.

Le commissaire souligne que la prise en charge de ces travailleurs étrangers coûte considérablement plus cher à l’employeur que l’embauche de main-d’œuvre locale. «Les coûts incluent l’hébergement, les repas et le rapatriement, entre autres dépenses.» En tout cas, il insiste sur le fait que le gouvernement régional n’a pas l’intention de favoriser l’embauche de personnes étrangères au détriment des Rodriguais. Les entrepreneurs ont été encouragés à privilégier les locaux avant de chercher des travailleurs étrangers, et la priorité est clairement donnée aux habitants de l’île.