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Trafic humain, torture et séquestration allégués sur un Bangladais

La réplique de 17 policiers attendue en Cour suprême

20 janvier 2024, 14:13

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La réplique de 17 policiers attendue en Cour suprême

L’affaire opposant quatre membres de la famille Luchmun Roy à 17 policiers et à une interprète, Reshmee Raghoobeer, a été appelée le jeudi 18 janvier devant la Cour suprême. Sauf que les parties défenderesses ont demandé du temps pour répliquer à la plainte de réclamation de Rs 100 millions. Du coup, l’affaire a été renvoyée à une date ultérieure. Par le biais de Me Sanjeev Teeluckdharry, les quatre membres de la famille évoquent dans leur plainte que leur arrestation pour trafic humain, séquestration et torture d’un Bangladais qui travaillait dans leur boulangerie, à Cottage, est arbitraire, traumatisante et injuste.

Ils étaient cinq membres de la famille à avoir été arrêtés en août 2019. Il s’agit de Bhojendra Luchmun Roy, 34 ans ; de sa mère, Oomantee Luchmun Roy, 56 ans qui est décédée; de son père, Bharuth Luchmun Roy, 61 ans ; de Ketan Luchmun Roy, 33 ans, et de Doosheeka Luchmun Roy, 30 ans. Un Bangladais en situation irrégulière à Maurice les a accusés de l’avoir séquestré et torturé, alors qu’il travaillait dans leur boulangerie, à Cottage. Le 5 août 2019, le Bangladais a été retrouvé non loin d’un champ de canne dans le village du Nord.

L’homme, âgé de 29 ans, a raconté s’être enfui de chez son employeur après avoir été agressé plusieurs fois par les suspects. «Ils me frappaient à coups de tuyau d’arrosage et ne me payaient pas assez pour le travail effectué dans leur boulangerie. Ils me donnaient à peine à manger et, un jour, j’ai décidé de prendre la fuite et de chercher du travail à Port-Louis. Sans succès», a-t-il indiqué lors de l’enquête menée par l’assistant surintendant Salim Hosenbocus. En effet, essuyant des refus dans la capitale, il est revenu au «bercail». Sauf que, a-t-il dit, son calvaire a recommencé. «On me donnait des coups… J’ai de nouveau pris la fuite et ils ont pu me retrouver sur l’arrêt d’autobus. J’ai été séquestré et torturé.» Mais sa troisième tentative de fuite a été la bonne. Ce sont des villageois qui l’ont découvert, blessé, près du champ de canne.

Comme c’était le premier cas de trafic humain dans le cadre de l’emploi des travailleurs étrangers à Maurice, les quatre plaignants ont obtenu gain de cause devant la Cour de district de Rivière-du-Rempart en 2021. Cela, après que le Directeur des poursuites publiques a décidé de ne pas donner suite à cette affaire. Or, les plaignants allèguent que c’est l’interprète qui aurait mal reproduit les propos du Bangladais à la police. «Les enquêteurs n’ont par contre pas vérifié la véracité des allégations ni évalué si notre arrestation était justifiée. On a subi beaucoup de préjudices», disent les quatre membres de cette famille.