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Circonscription no 10

La révocation du ministre Hurdoyal fait toujours parler

15 février 2024, 15:00

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La révocation du ministre Hurdoyal fait toujours parler

Le rond-point de Bel-Air, qui avait l’habitude d’être le centre de l’attraction avec des oriflammes orange, était vide hier.

La chute de celui qui avait «toujours le cœur sur la main»

Il est 14 heures à Trou-d’Eau-Douce, l’un des endroits phares du fief de Vikram Hurdoyal. L’atmosphère est paisible et quelques passants ici et là n’ont qu’un sujet sur les lèvres : la révocation de l’ancien ministre. Pourquoi ce dernier a-t-il été révoqué et cela, sans qu’un mot ne soit prononcé par le Premier ministre ? Pour la plupart des gens, c’est un gentleman et un homme bien.

Nous sommes à Bel-Air. Ici aussi, le sujet de conversation est la révocation du ministre Hurdoyal, que certains appellent l’enfant du village. «Le ministre faisait du bon travail. Je peux vous dire qu’ici à Bel-Air, on ne voyait que lui dans les environs. C’était un gentleman, très serviable. Peut-être qu’une erreur est survenue. Dieu peut le protéger, mais la grande erreur de Jugnauth a été de laisser partir cet homme. Pou linn kapav bat enn lider isi, fer li fini katryem, zis mazinn ou komié for li for», explique Umar qui gère une boutique à l’entrée même du village de Bel-Air. Chez lui, tous les potins y passent et c’est presque le point central des ragots de la région. «C’est évident que nous sommes tristes car cet homme a beaucoup fait. Je me souviens toujours de sa présence dans la région», ajoute Umar. Il sera rejoint par des travailleurs, dont des éboueurs en pause. Eux aussi, bien qu’ils ne soient pas de la région, n’ont pas échappé au talk of the town. «Tout le monde en parle. Un homme remarquable est tombé ici», racontent-ils.

bel air 1.jpg (Umar, gérant d’une boutique à l’entrée même du village de Bel-Air.)

Nous nous rendons donc au M.K.S. Multipurpose Hall, à Caroline, où se tiendra ce soir le rassemblement du no 9. La cour est calme, mais à l’intérieur, les chaises ont déjà été disposées et les employés s’affairent à dresser la tente. Un point intrigue : aucun drapeau orange en vue. Pourquoi ? «La décoration dans la région ne commencera que demain, que ce soit pour la salle ou les rues avoisinantes», soulignent les habitants. Dans les rues de Caroline, chacun vaque à ses occupations. Roshini explique que l’ex-ministre est un homme bien et un bon samaritain. «La dernière fois que nous nous sommes vus, c’était le jour de Cavadee et je lui ai donné un verre de Fanta à boire. Si ce n’était pas un homme bien, je ne lui aurais même pas offert un verre d’eau. Personne dans la région de Caroline ne peut dire que Vikram Hurdoyal n’était pas présent sur le terrain. À l’occasion des fêtes religieuses ou des prières, il faisait des dons pour aider les groupes culturels. Si une personne avait des problèmes financiers ou n’avait même pas de travail, il faisait de son mieux pour l’aider. Ma fille était malade et j’ai frappé à la porte d’Hurdoyal pour obtenir de l’aide, et avec un sourire, il m’a aidé pour son traitement.»

bel air 2.jpg (C’est le calme dans la région de Caroline.)

À Trou-d’Eau-Douce, Cédric, un jeune footballeur de la région, s’entretient avec nous. «Le ministre nous a aidés pour les équipements et je suis reconnaissant. On ne peut pas dire qu’il n’a rien fait pour les jeunes. Il nous a aidés à être au top niveau.» Il fait partie des différentes équipes qui ont pu bénéficier des équipements de football. Pour sa part, Soobiraj Dussoye se dit triste car le ministre Hurdoyal était toujours à l’écoute et l’avait même aidé lorsque son fils était malade. «J’avais besoin de financement pour mon fils. Ce ministre a accepté de m’aider. Je ne l’oublierai jamais. Aujourd’hui, il n’est plus là et nous sommes tristes.»

bel air 3.jpg (Jameel Oodith pense que des projets seront délaissés avec l’absence d’Hurdoyal.)

Toujours au no 10, Jameel Oodith, habitant de MontagneBlanche, souligne : «Même s’il était un adversaire politique, Vikram Hurdoyal travaillait beaucoup pour la circonscription no 10. C’était le seul ministre qui mettait la pression sur les autres ministères pour faire avancer des projets dans la région. Il était présent sur le terrain presque chaque semaine pour rencontrer ses mandats. Sa révocation est peut-être liée au fait qu’il était proche de membres du Parti travailliste. Le fait que Vikram Hurdoyal est un homme intègre peut aussi jouer contre lui, car dans son propre parti, il y a beaucoup de gens qui ne l’apprécient pas. Sans la présence de Vikram Hurdoyal, de nombreux projets non réalisés ou non complétés seront affectés.»