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Intégration régionale

La SADC s’attaque aux obstacles

7 septembre 2023, 00:13

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La SADC s’attaque aux obstacles

Mario Lironel, «Senior Programme Officer» segment finance et investissement de la SADC.

Le but : enlever les obstacles freinant la libre circulation des biens et produits tout en promouvant la flexibilité dans les échanges en matière de prestation de services. C’est dans cette optique que huit textes de loi ont été validés, permettant aux pays membres de la Southern Africa Development Community (SADC) d’évoluer dans un environnement favorable pour la concrétisation des projets.

L’objectif des Committee of Insurance, Securities and Non-Financing Authorities (CISNA), qui consiste principalement à veiller à ce que la stabilité financière règne dans les secteurs des assurances, de la Bourse des valeurs mobilières et au niveau des institutions financières non bancaires dans la région – surtout entre les pays faisant partie de la SADC – vient de franchir une nouvelle étape de développement. Il s’agit de la validation, donc de huit textes de loi modèles, afin d’éliminer les obstacles au niveau de l’application des lois et des directives d’organismes régulateurs. Cela englobe l’intégration sur les plans social, commercial, financier, environnemental politique et également au niveau de la coopération monétaire.

Parmi ceux concernés, les petites et moyennes entreprises, les assurances, le secteur boursier se rapportant à la mise en place des exigences en matière d’émission de titres de créance, des institutions engagées dans la microfinance destinée aux entités à faible revenu, celui des finances où évoluent les intermédiaires, ceux impliqués dans la conception de plans d’aide médicale et celui des sociétés coopératives d’épargne.

Créer le cadre légal pour faire avancer la cause de l’intégration régionale n’est qu’une partie de la tâche des responsables des CISNA. Deux autres mesures sont indispensables pour faire avancer la cause. Il s’agit d’abord de la nécessité de conférer aux membres des conseils d’administration des compétences dont ils ont besoin pour comprendre ce qui se fait déjà dans la région et pour maîtriser les implications des principes de la bonne gouvernance. C’est pour cela qu’un atelier de travail a été organisé le 25 août, au Regional Centre of Excellence, au 7e étage de la NEX Tower d’Ébène.

Ensuite, il y a nécessité pour les acteurs de la région de l’Afrique australe de prendre toute la mesure des principes liés à la bonne gouvernance. Mission dont s’est chargé le conseil sur la gouvernance, qui veille à la mise en application des dispositions de son plan stratégique pour l’exercice 2022–2023 et qui s’est déjà engagé dans la mise en exécution des recommandations du plan stratégique pour l’exercice 2022 –2026. Il s’est réuni du 28 au 29 août.

Mardayah Kona Yerukunondu, président de la FSC..jpg Mardayah Kona Yerukunondu, président de la FSC.

Mardayah Kona Yerukunondu, président du conseil d’administration de la Financial Services Commission (FSC) et premier Deputy Governor de la Banque de Maurice a soutenu qu’«il est du devoir des membres d’un conseil d’administration de faire la démonstration de leur volonté à mettre en place des orientations directrices qui soient claires dans la tête de ceux qui seront chargés de les mettre en application (…) La bonne gouvernance implique (…) l’envoi d’un message fort aux investisseurs, organismes régulateurs, aux employés et aux parties prenantes (…)»

Les CISNA ne se contentent pas de réaliser des projets qui leur ont été confiés jusqu’ici mais ont déjà établi des futurs programmes de développement. «Les CISNA ont démarré des travaux en vue de l’instauration dans la région d’un marché des matières premières, de l’élaboration d’un programme d’accréditation pour les acteurs des marchés de capitaux, les assurances et les pensions, les sociétés coopératives engagées dans les activités ayant trait à la microfinance et la finance», a fait valoir leur président, Kenneth Simataa Matomola.

Il était impossible qu’une activité de cette envergure puisse se faire en l’absence de la direction de la SADC. Elle était représentée par Mario Lironel, Senior Programme Officer, segment finance et investissement. Il a tenu à faire ressortir que l’intégration demeure une priorité pour les pays membres. «Pour être en mesure de rebondir après des chocs et de pouvoir compter sur nos propres moyens, il est indispensable de disposer d’un système financier qui a fait preuve d’efficacité et d’un niveau de fonctionnement irréprochable.» Il se dit satisfait que des progrès non négligeables ont été notés pour renforcer l’intégration sur le marché financier, au niveau de la coopération monétaire, dans le domaine de l’investissement et au niveau des initiatives prises pour renforcer la stabilité macroéconomique et la convergence dans la région couverte par la SADC.

L’un des aspects du travail des CISNA que Dhanesswurnath Thakoor, Chief Executive de la FSC, a mis en évidence se rapporte à la bonne gouvernance. Il estime qu’en la matière, les pays de la région peuvent s’inspirer de l’expérience acquise par la juridiction lorsqu’il a fallu sortir de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) qui lui reprochait des manquements au niveau de la lutte contre le blanchiment de l’argent sale et contre le financement du terrorisme. «Lorsqu’une organisation est appelée à relever un défi sur le court terme, il n’y a pas d’autre issue de sortie que d’avoir recours au principe de la bonne gouvernance, à l’élaboration d’une bonne stratégie qui émane du plus haut niveau de la hiérarchie. Le modèle mauricien peut servir d’exemple. Il s’agit, comme Maurice l’a fait pour sortir de la liste grise du GAFI, d’instituer un comité interministériel présidé par le Premier ministre, qui donne les orientations qui doivent être suivies par toutes les institutions. La recherche de la meilleure solution est faite d’une manière coordonnée.»