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Revue hebdomadaire
La semaine décryptée
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La semaine décryptée
Explorez les événements de la semaine sous un angle différent. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du lundi 6 mai 2024 au vendredi 10 mai 2024.
Lundi 6 mai 2024 : Les Rs 10 millions d’un constable
Un constable réclame Rs 10 millions de dommages au commissaire de police et à l’État. C’est ce qu’on apprend dans l’express du lundi 6 mai.
Le policier nommé Baboo Ekantisingh Purguss avait été arrêté pour acte de torture sur un suspect. Il dit avoir été lui-même détenu illégalement pendant 11 jours. Il a par la suite connu maints problèmes de santé au point de vivre maintenant dans un home.
Un cas très intéressant car dans le service public mauricien, les forces «dites de l’ordre» seraient bien le corps le plus affecté par de nombreux cas de brutalité et de comportement irrégulier. La plupart des policiers impliqués dans des irrégularités sont suspendus –parfois pendant de nombreuses années – tout en bénéficiant de leur salaire de base.
Si les policiers suspendus pour des délits, mais sont par la suite disculpés, se mettent à poursuivre le commissaire de police, les instances judiciaires du pays seraient sous forte pression. Déjà la Cour suprême fait face à un backlog de pas moins de 5 761 procès, certains «roulant» pendant des décennies.
Mardi 7 mai 2024 : Attention aux tests médicaux !
Selon l’express du mardi 7 mai, un mémorandum de coopération a été signé entre le ministère de la Santé et le Forensic Science Laboratory (FSL) pour détecter des cas d’addiction aux drogues chez des patients dans les hôpitaux.
Selon certains observateurs connus pour leur cynisme désarmant, cette initiative viserait surtout à favoriser les cliniques privées. En effet, les Mauriciens – et ils sont bien nombreux d’après les statistiques internationales – qui se droguent éviteraient de se rendre à l’hôpital, craignant d’être démasqués.Ils se tourneraient alors vers des cliniques privées, leur choix d’établissement dépendant de leurs moyens financiers.
Puisque le FSL ne se classe pas parmi les agences les plus performantes de toute l’administration publique, le risque de diagnostics problématiques dans ses analyses d’échantillons prélevés sur des patients serait énorme.
Voilà un nouveau manège, après la panne d’équipements dans les hôpitaux, pour enrichir le business des cliniques privées où l’on relève aussi des acteurs politiques.
Mercredi 8 mai 2024 : Débats sur le financement
Le financement de certaines des 20 mesures annoncées par Navin Ramgoolam fait l’objet d’un article dans l’express du mercredi 8 mai.
Il faudrait noter que la grande offensive lancée par le leader travailliste le 1er-Mai a semé un certain désarroi dans les rangs gouvernementaux, surtout sur le financement des mesures annoncées par l’alliance PTr-MMM-Nouveaux Démocrates. Puisque le gouvernement pratique une politique de the sky is the limit quand il s’agit de projets annoncés par ses ministres, le MSM se trouve dans l’embarras de dire que le pays manquerait de ressources financières.
Le camp gouvernemental essaie d’avoir recours à des spécialistes «indépendants» pour critiquer les mesures rendues publiques par Navin Ramgoolam. Il est plus que probable que le prochain budget offrirait au gouvernement l’occasion de démontrer que le MSM dispose encore de projets grandioses dans son sac électoral.
Jeudi 9 mai 2024 : La chaleur politique des caméras thermiques
L’achat par le gouvernement de caméras thermiques durant l’épidémie du Covid-19 dégagerait une forte chaleur politique. C’est ce qu’on pourrait comprendre à la lecture d’un article publié dans l’express du jeudi 9 mai.
Tout d‘abord on apprend que c’est le ministère du Commerce qui a approuvé l’achat de dix caméras thermiques et non pas le conseil des ministres. On apprend aussi qu’au lieu de gérer lui-même l’achat d’équipements, le ministère de la Santé avait confié cette tâche au ministère du Commerce qui a, à son tour, fait appel à la State Trading Corporation.
Le prix de Rs 600 000 payé pour chaque caméra thermique suscite lui aussi la controverse. Tout comme dans le cas de l’achat du Molnupiravir, un exercice de comparaison pourrait prouver s’il n’y a pas eu de gonflement du prix pour évidemment favoriser le gonflement des commissions.
Vendredi 10 mai 2024 : Approbation expresse de permis EIA
Le gouvernement procède actuellement à une approbation expresse de demandes d’Environnemental Impact Assessment (EIA) pour divers projets d’hôtels, de cliniques et de résidences de luxe. Dans tous ces cas, il y a risque que l’environnement naturel des lieux connaisse une dégradation, si des précautions ne sont pas prises.
On apprend ainsi dans l’express du vendredi 10 mai que, du 8 février au 2 mai 2024, pas moins de 17 demandes d’EIA sur 19 ont été approuvées. La vitesse expresse à laquelle fonctionnent les institutions quand il s’agit d’étudier des demandes faites au gouvernement se produit généralement quand on vit dans une situation d’échéance électorale. Il est surtout question de «taper» le maximum – à commencer par le mantra de 10 % – avant que la guillotine ne soit actionnée.
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