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Partielle au nº 10

La stratégie de Pravind Jugnauth sera-t-elle payante ?

18 mai 2024, 20:00

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La stratégie de Pravind Jugnauth sera-t-elle payante ?

Lors de la partielle du 11 juin 1989 qui a vu la victoire de Cyril Curé, le MSM était en alliance le PTr.

Depuis l’Indépendance en 1968, la partielle dans la circonscription de Montagne-Blanche-Grande-Rivière-Sud-Est (nº 10) est la 12e fixée dans la République de Maurice, mais seulement dix ont eu lieu. La dernière élection partielle fixée remonte à cinq ans, dans la circonscription de Piton-Rivière-du-Rempart (nº 7). Les dates du Nomination Day et du scrutin ont été fixées et même s’il y avait un dépôt des candidatures, la partielle n’a jamais eu lieu et le pays avait été appelé aux urnes pour des élections générales le 7 novembre 2019.

Cette année encore on se dirige vers le même scénario. Le Nomination Day pour une partielle au nº 10 a été fixé au 11 juillet et l’élection au 9 octobre. Si en 2019, la stratégie de Pravind Jugnauth a été payante, prenant au dépourvu l’opposition constituée alors principalement du Parti travailliste (PTr), du Mouvement militant mauricien (MMM) et du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) le sera-t-elle cette année ? En novembre 2019, le Mouvement socialiste militant (MSM) et ses alliés ont remporté une brillante victoire, avec 38 élus.

Si on parle d’une répétition du scénario de 2019, c’est que les Mauriciens dans leur ensemble se demandent si vraiment Pravind Jugnauth avait la réelle volonté qu’une partielle se tienne, pourquoi donc il l’a fait fixer à la dernière date possible. Une élection fixée au mercredi 9 octobre, alors que la majorité des électeurs de la circonscription du nº 10 seront en période de carême pour le Durga Puja. En tout cas, peu de monde y croit. En plus, l’élu ne siégera au Parlement que pendant un mois ou même moins. Car généralement le Parlement est en vacances entre août et la troisième semaine d’octobre. On sait bien que le Parlement sera dissous le 21 novembre, élection au pas. Il est bon de souligner que quand un gouvernement avait l’intention d’organiser une élection partielle, dans la plupart des cas, il n’a pas attendu la dernière date.

Avant 2019, il y avait une élection partielle qui était prévue en 1987 dans deux circonscriptions, nommément à Mahébourg-Plaine-Magnien (nº 12) et à Rivière-des-Anguilles-Souillac (nº 13), suivant les démissions de Lutchmeeparsadsing Ramsahok et Harish Boodhoo. Sir Anerood Jugnauth, alors Premier ministre, avait choisi deux candidats, Vasant Bunwaree (nº 12) et Dhundeo Bahadoor (nº 13) pour être candidats à ces partielles, mais elles n’ont pas eu lieu et les électeurs ont été appelés aux urnes pour des élections générales. Il faut rappeler quand même que le Nomination Day en 1987 avait été fixé au 10 avril et l’élection au 5 juillet. C’est deux jours avant soit le 3 juillet que le Parlement avait été dissous pour des élections générales fixées au 30 août de cette année-là. Avec l’aide du PTr et du PMSD, le MSM avait remporté les élections générales haut la main. La stratégie de sir Anerood Jugnauth s’était révélée payante.

Cette tactique de sir Anerood Jugnauth a donc été suivie par son fils en 2019 et sans doute cette année encore. Pour ce prochain scrutin, une chose est sûre : l’opposition PTr-MMM n’alignera pas de candidat. On ne doit pas compter sur le MSM pour annoncer le nom d’un candidat mais le parti, du moins son leader, continuera à diriger les Mauriciens sur la mauvaise piste. Lui seul sait jusqu’à quand il gardera le pays dans le flou concernant des élections.

Dans l’histoire politique post-Indépendance, dix élections partielles se sont tenues à Maurice depuis 1970. Il y en a une qui s’est tenue à Rodrigues le 14 décembre 2002, à la suite de la démission de Serge Clair, qui allait être nommé Chef commissaire de l’Assemblée régionale de l’île. A noter qu’après la partielle de 1970, il n’y a aucune qui a été organisée jusqu’à une législation votée en 1982 pour rendre les élections générales et les partielles obligatoires.

Sauf en 1970, on note que le PTr, en alliance ou pas, au sein du gouvernement ou dans l’opposition, a triomphé à chaque fois qu’il a participé à une partielle. Il n’avait pas aligné de candidat à la partielle au nº 3 en 1992. Certes, en 2009 à Moka-Quartier-Militaire (nº 8), le PTr n’avait pas présenté de candidat mais on sait bien que sans les Rouges, Pravind Jugnauth n’aurait pas connu la victoire face à son oncle Ashok Jugnauth. Au sein de l’opposition, le PTr a connu deux brillantes victoires, à savoir avec Rajesh Jeetah au nº 7 en 2003 et avec Arvin Boolell au nº 18 en 2017.

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