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Plainte de Dawood Rawat contre Vishnu Lutchmeenaraidoo

La thèse du complot présentée au CCID

2 août 2025, 10:00

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La thèse du complot présentée au CCID

Hier, vendredi 1ᵉʳ août, Dawood Rawat s’est rendu dans les bureaux du Central Criminal Investigation Department (CCID) aux Casernes centrales pour déposer une nouvelle plainte. Cette fois, l’ancien président du groupe BAI vise directement Vishnu Lutchmeenaraidoo, ministre des Finances au moment du crash de la BAI en 2015.

Dans sa déposition, l’homme d’affaires soutient que dès le 2 avril 2015, soit quelques jours avant l’effondrement de la BAI, des discussions avaient déjà débuté entre Vishnu Lutchmeenaraidoo et les administrateurs nommés après la révocation de la licence de la Bramer Bank. Selon lui, il existait «une collusion manifeste» pour orchestrer la chute du groupe, et il a rappelé que Vishnu Lutchmeenaraidoo avait lui-même reconnu avoir mis en garde le Premier ministre d’alors, Sir Anerood Jugnauth, lui conseillant de retirer ses fonds de la BAI peu avant son effondrement. Pour Dawood Rawat, cet aveu constitue «une preuve de la conspiration» qui a mené à la panique bancaire et précipité la disparition du conglomérat.

Un courriel daté du 9 mars 2015, envoyé par André Bonieux de PwC, à un holding du groupe BAI, refait surface dans cette affaire. André Bonieux y demande des informations sur les comptes consolidés de Klad Investment Limited. Ce message, envoyé, quelques semaines avant la révocation de la licence de la Bramer Bank, pourrait prouver que l’expéditeur «était impliqué en amont» et que des démarches avaient été entreprises pour préparer la vente rapide des principales entités du groupe, alors sous administration.

À la suite de sa déposition au CCID, Dawood Rawat s’est rendu à l’IT Unit de la police pour remettre aux enquêteurs un ensemble d’interviews et de conférences de presse de l’ancien ministre des Finances afin que leur contenu soit minutieusement analysé. À sa sortie, Dawood Rawat a déclaré à la presse : «Enough is enough, cela ne doit pas arriver à quelqu’un d’autre. Les coupables de ce drame devront faire face à la justice !» Il a ajouté : «Bizin arete servi lafors lalwa ek pouvwar politik pou fer dominer», dénonçant un système où le pouvoir politique se serait servi de la loi pour faire tomber la BAI.

«Gang organisé»

Cette plainte est une continuation de la démarche entamée, le 18 juillet dernier, lorsque Dawood Rawat avait déjà pointé du doigt un «gang organisé» impliquant Sattar Hajee Abdoula et d’autres acteurs politiques et économiques. Il avait alors évoqué un enregistrement sonore datant d’avril 2015, dans lequel un «deal» lui aurait été proposé afin de négocier une sortie discrète en échange de la restitution d’avoirs détenus à l’étranger. Plusieurs noms, dont ceux de Pravind Jugnauth, Roshi Bhadain, Vishnu Lutchmeenaraidoo et sir Anerood Jugnauth, y étaient cités dans la conversation où Sattar Hajee Abdoula aurait pris part.

Dawood Rawat affirme que la plainte visant Vishnu Lutchmeenaraidoo constitue une étape clé pour démontrer que l’effondrement de la BAI n’était pas un accident mais «le résultat d’une stratégie politique concertée». Il prévient que d’autres plaintes seront déposées dans un avenir proche contre des membres de l’ancien régime et des cadres du secteur privé qu’il accuse d’avoir contribué à la chute de son empire.

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