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La vengeance pornographique gagne du terrain…

11 mars 2024, 17:37

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La vengeance pornographique gagne du terrain…

(Photo d'illustration)

Le 27 février, un habitant d’Argy de 54 ans a été arrêté sous une accusation de revenge pornography, après que son ex-petite amie, une habitante de Bramsthan de 46 ans, dont il a fait circuler des photos intimes sur le Net, avait porté plainte au poste de police de Flacq. L’utilisation malveillante de contenus intimes sur internet viole la confiance et le consentement, et engendre des traumatismes psychologiques et émotionnels profonds chez les personnes concernées. Les victimes sont souvent confrontées à la honte, au harcèlement et à la stigmatisation sociale, ce qui peut entraîner des effets dévastateurs sur leur bien-être mental. C’est ce qu’indique Chandra Rungasawmi, sociologue et ancien chargé de cours au Mauritius Institute of Education. Il donne un aperçu de ce phénomène qui gagne du terrain dans notre société.

Comment définissez-vous la vengeance pornographique ?

C’est se venger en publiant des photos ou vidéos à caractère sexuel d’une personne, prises en privé et à l’insu de cette personne. L’objectif étant de lui faire du tort, de l’humilier et de lui faire du chantage. Disons que l’auteur du crime veut se venger sans se salir les mains. Il peut être lui-même victime d’une psychose ou un prédateur qui croit tout pouvoir et tout avoir. Souvent la vengeance pornographique devient de la sextorsion, c’est-à-dire que le prédateur se sert d’internet pour extorquer des faveurs sexuelles non consensuelles et surtout extorquer des sommes d’argent excessives. C’est un aspect néfaste de notre société digitale

Comment se commet-elle ?

D’abord, la victime doit se trouver dans un lieu privé où se trouve l’auteur et en situation compromettante, soit nue ou en pleins ébats sexuels. L’auteur se sert de son portable pour filmer la victime, a priori, de façon bénigne et avec son consentement. Parfois, une caméra est cachée et enregistre à son insu la victime. Dans la plupart des cas, les victimes sont essentiellement des femmes et surtout de jeunes femmes. Notre société étant machiste, ce qui est permis aux hommes ne l’est pas aux femmes. Mais les gays peuvent aussi en être victimes.

Comment s’en protéger ?

Toute femme doit réaliser que son corps est beau et sacré, et pas un objet vulgaire à exploiter. Le sexe est une culmination de l’amour. La femme doit se méfier des prédateurs, des pervers déguisés en gentlemen. Elle ne doit en aucun cas se laisser photographier nue. À travers internet, la pornographie a pris de l’ampleur et beaucoup d’hommes sont devenus des pervers sexuels, et certains ont perdu l’essence même de la vie conjugale.

Quel impact cela a-t-il sur la victime ?

Cela va occasionner une perte de confiance en soi. Le statut social de la victime va s’effondrer. Elle est paniquée et pense au pire, et cela peut la pousser jusqu’au suicide. Mais elle doit se ressaisir, chercher de l’aide auprès de ses proches et tout avouer.

Quand une personne en est victime, comment doit-elle réagir ?

Elle doit couper toute communication avec le prédateur, conserver des preuves : nom, photos, numéro de téléphone, adresse mél, etc., et signaler le cas aux autorités, au poste de police et appeler la hotline de la Cybercrime Unit de la police sur le 800-2378.