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En cour suprême jeudi dernier
L’absence des hommes de loi fait perdre un procès à leur client
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En cour suprême jeudi dernier
L’absence des hommes de loi fait perdre un procès à leur client
C’est l’avoué Hunchun Gunesh et son fils Hitesh Gunesh, avocat, qui «représentaient» un certain Iswarduthsing Bissessur qui poursuivait son frère et sa bellesœur, leur niant le droit de possession du rez-de-chaussée d’une maison que ces derniers avaient pourtant acquis. Le plaignant occupait le rez-de-chaussée et voulait en conserver la jouissance.
Le procès allait enfin avoir lieu jeudi dernier, après cinq mois d’attente. Or, la veille, soit le 17 juillet, la cour reçoit une lettre à 14 h 15 de l’avoué Hunchun Gunesh, informant que le plaignant est souffrant. Le lendemain, à l’appel de l’affaire, ni le papa Hunchun ni le fils Hitesh, avoué et avocat respectivement, ne se présentent en cour, et un autre avocat paraît à leur place à la dernière minute.
Le juge Nicholas Ohsan-Bellepeau n’est bien sûr pas content et le dit. Premièrement, avance-t-il, l’avocat Hitesh Gunesh s’est lourdement trompé en croyant à tort qu’un renvoi serait automatiquement accordé contre la présentation de la copie d’un certificat médical du client. Deuxièmement, ajoute le juge, le nom du client souffrant de même que sa maladie sont illisibles sur le certificat médical présenté.
L’avocat qui a remplacé les Gunesh à la dernière minute arrive quand même à convaincre la cour d’attendre ces derniers et de ne pas rendre un jugement par défaut. Les Gunesh ont été vraisemblablement contactés et leur cabinet se trouve à Port-Louis. Les défendeurs ainsi que les autres parties attendent aussi depuis le matin. Les représentants légaux de ces derniers patientent eux aussi. À midi, point de Gunesh en vue ni de plaignant.
Ne tenant plus, l’avocate des défendeurs, Me Shadmeenee Mootien, suggère au juge d’écouter sa plaidoirie en l’absence inexpliquée et non autorisée de la partie adverse, et surtout des hommes de loi de cette dernière. Et c’est ce que fait le juge Ohsan-Bellepeau qui, ayant entendu une seule partie, décide de donner raison à celle-ci. C’est ce que l’on appelle un make-out case. Le plaignant, qui voulait obtenir la possession du rezde-chaussée de la maison qu’il occupe, ne l’a non seulement pas obtenue, mais a été ordonné de quitter la maison au plus tard fin octobre. Cela, en raison de l’absence de Mes Hunchun et Hitesh Gunesh en cour. C’est un exemple où, en raison du manque de sérieux et de négligence de la part des hommes de loi, c’est le client qui en pâtit.
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