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Rezistans ek Alternativ

«L’affaire Kistnen: l’origine du conflit CP vs DPP»

25 mars 2024, 15:59

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«L’affaire Kistnen: l’origine du conflit CP vs DPP»

Ashok Subron (2ᵉ à dr.) a annoncé que ReA participera aux prochaines législatives malgré l’obligation de déclarer l’appartenance ethnique des candidats.

Ashok Subron, qui animait samedi avec d’autres militants de Rezistans ek Alternativ (ReA) une conférence de presse, a encore une fois été très percutant dans ses propos. Pour lui, la genèse du conflit CP vs DPP est à rechercher dans «l’assassinat de Kistnen au numéro 8, lorsque l’on a franchi la ligne rouge. Le fait que le DPP ait institué une enquête judiciaire qui a démontré que Kistnen a été assassiné et ne s’est pas suicidé comme voulait le faire croire la police n’a pas plu à la branche policière du régime». De plus, ajoutet- il, le gouvernement n’a pas apprécié que la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath ait dans son rapport établi que ce meurtre comporte des mobiles politiques.

Poursuivant son analyse, Ashok Subron affirme que depuis cette affaire, le gouvernement veut que la police contrôle exclusivement les poursuites. «On a noté dans la foulée une criminalisation des opposants avec des arrestations et de possibles fausses charges provisoires contre ces derniers. Et lorsque le DPP s’est mis en avant pour contrer cette dérive policière, il a été pris pour cible.» Il a pris un autre exemple de la criminalisation des opposants que ReA a lui-même subie quand la police avait tenté d’interdire la mobilisation citoyenne pour sauver nos lagons dans le sillage du naufrage du Wakashio. «Le régime veut traiter un accusé comme un coupable jusqu’à ce que la cour le déclare innocent, alors que tout accusé bénéficie de la présomption d’innocence selon la Constitution.» C’est pour cela, insiste-t-il, qu’il faut changer de gouvernement.

Ashok Subron a déclaré que les prochaines élections seront l’occasion non seulement pour changer de gouvernement mais aussi de système. Comment ? En faisant une réforme constitutionnelle pour y inclure, par exemple, la protection de l’environnement et réduire les pouvoirs du Premier ministre. Il propose un gouvernement de transition de deux ans et la réforme prenant effet à partir de la troisième année, c’est-à-dire après la dissolution de l’Assemblée nationale (AN). Cependant, souligne-t-il, ReA a pris note des réserves émises par certains dans l’opposition concernant la dissolution de l’AN et se dit prêt à les considérer.

ReA participera aux prochaines élections

Il a réaffirmé la volonté de ReA à continuer son combat contre l’obligation de déclarer l’appartenance ethnique des candidats, et a rappelé la petite victoire de 2014 quand le gouvernement travailliste et l’opposition MMM avait procédé à un mini-amendement constitutionnel permettant de ne pas le faire. «Pour 2019, le MSM ne l’a pas fait et je ne crois pas que Pravind Jugnauth, avec son esprit arriéré, le fera en 2024.» En dépit de cela, Ashok Subron a annoncé que ReA participera aux prochaines législatives en s’alliant à des partis «likeminded» dans le but de faire élire un gouvernement avec idéalement plus de trois quarts de majorité pour faire la réforme constitutionnelle proposée. Sinon, dit Ashok Subron, ReA se présentera aux élections en compagnie d’organisations politiques non-parlementaires, des mouvements citoyens et organisations des travailleurs. «Tout comme cela s’est fait en Afrique du Sud avec l’émergence de l’ANC.»

Villa et kiosque

Ashok Subron a aussi parlé d’un autre problème socio-écoloéconomique auquel le pays fait face et qu’il faudra aborder, bien qu’il pense que le prochain gouvernement ne pourra le faire : c’est le dépeuplement de Maurice et son repeuplement par de riches étrangers. «Une villa construite sur nos terres et notre mer vient d’être vendue à plus de Rs 600 m. Et cela pendant que des travailleurs étrangers habitent un kiosque public !» David Sauvage a, lui, parlé brièvement de la conférence constitutionnelle que ReA organise le 30 mars et qui sera présidée par Nalini Burn et Satyajit Boolell.