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Un an après la plainte

L'arrestation d'un homme accusé de cyber-extorsion de Rs 900 000 révèle l'envers du décor

18 septembre 2024, 16:44

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L'arrestation d'un homme accusé de cyber-extorsion de Rs 900 000 révèle l'envers du décor

Un an après la plainte déposée le 21 septembre 2023 au poste de police de Quatre Bornes, un homme a été arrêté pour cyber-extorsion en vertu de la Cybersecurity et Cybercrime Unit, mettant en lumière une affaire complexe. Ce scandale est né d'une relation en ligne qui a rapidement dégénéré en une manipulation et une extorsion financière brutales.

Selon la victime, elle a fait la connaissance du demandeur en l’occurrence Hemprakash Bundhun et qu'au mois d'août 2022, ils ont commencé à s'envoyer des SMS via leur téléphone portable et l'application Whatsapp. Ils finirent par tomber amoureux l'un de l'autre. Cependant, cette connexion a été utilisée contre elle lorsque, en décembre 2022, elle a été poussée à se montrer nue lors d'un appel vidéo à deux reprises et cela, lors de l’insistance de son présumé amoureux. Dès janvier 2023, l'agresseur lui a indiqué avoir posté ses enregistrements nus sur Instagram et que pour les faire supprimer, elle devrait remettre la somme de Rs 60 000 qui serait à son tour remise à un étranger pour supprimer les vidéos d'Instagram. Ayant peur, la déclarante aurait versé une somme de Rs 10 000 au requérant via l'application Blink. Hemprakash Bundhun qui réclame désormais la mise en liberté devant la Cour de Rose-Hill, aurait insisté pour que la déclarante lui remette des bijoux, ce qu'elle a accepté de faire à trois reprises. Les bijoux sont estimés à Rs 700 000. La situation a pris une tournure encore plus alarmante en mars 2023, lorsque la victime qui dit n’avoir plus l’argent, a été contrainte de contracter un emprunt bancaire pour satisfaire les exigences croissantes de son extorqueur.

Ce qu'elle a fait auprès de la banque ABSA pour la somme de Rs200 000, sur laquelle elle a remis au suspect, la somme de Rs 190 000 via l'application Blink. La déclarante a également rapporté qu'en août 2023, son ‘extorqueur’ qui est venu chez ses parents à Flacq leur a dit qu'elle aurait emprunté une somme de Rs18 000 à diverses personnes de la région Plaine Verte et que ces personnes recherchaient désormais leur fille. Craignant pour la vie de leur fille, la mère de la femme a remis au demandeur la somme de Rs 18 000. Au total, la déclarante a rapporté que la somme de Rs 910 000 lui a été extorquée par le demandeur.

L’affaire a été signalée à la police le 21 septembre 2023 et Hemprakash Bundhun a été arrêté le 21 août 2024.

En cour, l’enquêteur, le sergent Jahal qui a objecté à la mise en liberté du suspect, explique que l’enquête est à un stade préliminaire et que les téléphones portables devaient encore être examinés et que d'autres déclarations du demandeur devaient être enregistrées. Il a également indiqué que le requérant avait nié les accusations portées contre lui.

Le magistrat Ilfaaz Nathire soutient qu’il n’a pas perdu de vue que malgré que la déclaration faite en 2023, étrangement, dit-il, ce n’est qu’en août 2024 que le requérant fut alors arrêté et inculpé provisoirement. «Ce tribunal considère que, si le requérant avait des projets de fuite, il avait probablement eu le temps de les mettre à exécution avant son arrestation, ce qui n'est pas le cas. Ainsi, la probabilité que le requérant prenne désormais la fuite apparaît, aux yeux de ce tribunal, comme une appréhension de la part de la police. Je le dis surtout quand je considère qu'il a également un casier judiciaire vierge, de solides liens familiaux mais aussi de solides liens professionnels à Maurice,» précise le magistrat.

Si l’enquêteur soutient que les membres de la famille du suspect ont approché ceux de la famille de la plaignante leur demandant de ne pas aller de l’avant avec cette affaire, le magistrat se dit dans le flou quant à la date à laquelle cette tentative d'interférence avec la déclarante a été faite. « Il est également vrai que ladite tentative n'a pas été faite par le demandeur lui-même quoi que le risque d’interférence est plausible,» poursuit-il.

Pour ce dernier, la police pourrait obtenir des preuves électroniques ou des preuves de transactions financières par des moyens autres que l’examen du téléphone du demandeur. «Dès lors, l'argument selon lequel le requérant a refusé de fournir son téléphone à la police pour examen n'est ni ici ni là. Le risque que le demandeur falsifie des preuves n'est donc pas étayé. » Pour ces raisons, Hemprakash Bundhun a été libéré contre deux cautions de Rs 75 000 chacune le 2 septembre.