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Crise à Air Mauritius
Laurent Recoura évoque une «parfaite tempête»
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Crise à Air Mauritius
Laurent Recoura évoque une «parfaite tempête»
L’«officer-in-charge» d’Air Mauritius était face à la presse, hier, pour expliquer la crise des opérations et des ressources humaines à laquelle la compagnie aérienne a fait face ces derniers jours. La compagnie présente ses excuses aux passagers pour les moments pénibles qu’ils ont vécus, mais cette situation, dit-il, était hors de contrôle avec deux gros-porteurs cloués au sol pendant des jours, un flux de 113 000 passagers en décembre et un personnel réduit.
«C’était la parfaite tempête, mais nous en tirons des leçons et envisageons de trouver des solutions», a déclaré l’officer-in-charge d’Air Mauritius (MK), Laurent Recoura, aux journalistes qu’il a rencontré hier. Comme annoncé dans nos éditions précédentes, les retards et reprogrammations des vols étaient dus au fait que deux Airbus, un A350 et un A330, étaient en panne et que, les travaux ayant duré plusieurs jours, cela a eu un effet domino sur les autres vols. Dès qu’un appareil tombe en panne, il n’y a pas de remplacement. Pour la période du 22 décembre 2023 au 8 janvier 2024, MK a eu un flux de 113 000 passagers et 725 vols programmés. Pour 2023, il y a eu 1,6 million de passagers. MK compte 11 appareils et confirme avoir déjà passé commande pour trois Airbus A350-900, qui sont attendus entre 2025 et 2026.
Entre-temps, consciente des défis auxquels elle est confrontée pour assurer ses opérations avec de nouvelles destinations prévues, la compagnie a entamé des démarches pour acquérir un autre appareil cette année. Pour expliquer la crise des derniers jours, Laurent Recoura a avancé que les pannes des deux avions et qu’un système dépassé qui tient compte uniquement des vols reprogrammés, et non des correspondances, sont à l’origine du problème. «Les deux avions étaient cloués au sol et nous avons dû revoir tous les vols. Le problème est que nous avons un système trop manuel qui ne concerne que les vols reprogrammés alors que le personnel doit effectuer manuellement tous les changements pour les correspondances de ces vols. Le résultat est que les passagers sont informés en retard et parfois, ratent leur correspondance ou se déplacent pour rien. Nous travaillons avec le département IT pour résoudre ce problème afin que chaque passager reçoive des informations instantanées sur les changements de vols pour éviter des inconvénients.»
L’officer-in-charge estime également que le problème des ressources humaines pour les opérations au sol était dû au personnel réduit dû à l’absentéisme en cette période de pointe. La compagnie prévoit le recrutement de 50 agents pour travailler en première ligne et 25 autres au centre d’appels pour répondre aux doléances. «Nous recevons environ 2 000 appels par jour en temps normal ; durant cette période, c’était 6 000 appels par jour. Aucun centre d’appels n’aurait pu gérer cela.» Laurent Recoura a souligné qu’il y a les droits des travailleurs, mais aussi leurs devoirs. «S’il y avait moins d’absences en cette période, peut-être aurions-nous mieux géré.»
Punaises et cafards
Pour ce qui est des punaises et insectes, Laurent Recoura l’impute aux températures et conditions des pays tropicaux, qui ne nous mettent pas à l’abri. MK dit suivre les normes de fumigation tous les six mois, impliquant que l’appareil soit immobilisé pendant dix heures. Pour l’instant, dit-il des solutions immédiates ont été adoptées, comme l’utilisation d’aérosols antiinsectes en attendant une fumigation. Avec le manque d’appareils, la compagnie ne peut pas se permettre d’immobiliser un appareil pendant dix heures et de perturber une fois de plus son planning. Les problèmes techniques, a-t-il dit, ont été résolus et les horaires de vols devraient revenir à la normale dans les prochains jours.
Problèmes techniques
Évoquant une fois de plus les problèmes techniques des deux avions cités, il a souligné que l’un d’eux a eu un problème avec la pompe hydraulique tombée en panne et le vol de Paris qui a fait demi-tour pour assurer la sécurité des passagers. Bien que ce problème n’ait pas été détecté à l’inspection de l’avion avant qu’il ne quitte le sol, Laurent Recoura assure que l’équipe de techniciens de MK est hautement qualifiée et travaille selon des normes internationales.En termes de personnel, la compagnie dit avoir fait d’énormes efforts en offrant un bonus de 1,25 % aux employés et une augmentation salariale de 10 %. «Ce n’est qu’un début et nous allons rouvrir les négociations des accords collectifs car je suis en faveur de bonnes relations syndicales.»
Laurent Recoura a souligné hier que bien que la compagnie ait progressé et réalisé des profits, elle doit être prudente dans ses dépenses. «Il faut stabiliser la compagnie et ne pas se retrouver dans une situation où l’on utilise l’argent des contribuables.» Il a évoqué des profits et réalisations financières nettement supérieurs à la période pré-Covid mais ne donne pas de chiffres comme référence. D’ailleurs, à une question de la presse sur ces chiffres ou sur le coût des nouveaux avions commandés, l’officer-in-charge n’a pas répondu. Il faudra donc attendre la publication des chiffres officiels pour en savoir plus sur les profits.
En termes de recrutement, bien que l’on évoque un manque de personnel, l’officer-in-charge a maintenu que plusieurs recrutements ont eu lieu en 2023, notamment de 23 pilotes pour les jets et de 19 pilotes pour les ATR. La compagnie prévoit de recruter encore 30 pilotes. Pour l’année 2023, 47 stewards ont été recrutés et 50 autres le seront bientôt. En ce qui concerne le Chief Executive Officer suspendu Krešimir Kucko, le rapport de l’enquête externe est toujours attendu et le conseil d’administration décidera alors de son sort.
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