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Défis environnementaux

Le bureau du DPP se mobilise pour trouver des solutions

26 août 2024, 17:45

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Le bureau du DPP se mobilise pour trouver des solutions

Me Rashid Ahmine explique de les délits environnementaux impliquent des activités illégales.

Le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) a organisé, vendredi, à Port-Louis une table ronde conjointe sur le thème «Environmental Crimes - Challenges and Solutions». L’objectif était de créer un espace de discussions constructives afin de permettre aux participants d’apprendre les uns des autres et de chercher des solutions aux défis majeurs qui nous concernent tous. Cette table ronde a réuni plusieurs parties prenantes, dont le ministère de l’Environnement, la police de l’environnement, le ministère de la Pêche, le ministère de l’Agro-industrie, des Animal Welfare Liaison Officers, des membres du Bar Council, ainsi que deux participants de Rodrigues.

Présent à cet événement, Vassen Kauppaymuthoo, océanographe et ingénieur en environnement, a mis l’accent sur l’importance de préserver les atouts environnementaux tels que la pêche, l’aquaculture, et la biodiversité de l’île Maurice, en soulignant que 90 % de la biodiversité de la vie provient de l’océan. Il a rappelé que «l’environnement n’est pas quelque chose qui bloque le développement, l’économie ou le tourisme». Au contraire, selon lui, sa protection est liée à des aspects essentiels comme la sécurité et la sûreté alimentaire. Il a cité en exemple le rôle crucial des récifs coralliens, des herbiers marins et des mangroves pour nous protéger contre les catastrophes naturelles, les vagues énergétiques liées à la montée des eaux, et l’érosion côtière. Vassen Kauppaymuthoo a également rappelé que l’île Maurice compte 406 hectares de zones humides, est signataire de la convention RAMSAR, et possède des Environmentally Sensitive Areas (ESA) qui s’étendent sur 32 708 hectares.

Cadres légaux

Des défis tels que les activités touristiques non durables et l’extraction de sable, ainsi que des questions complexes comme la gestion des propriétés publiques où l’accès aux plages est souvent restreint par les propriétaires d’hôtels et de bungalows privés, ont également été abordés. Ces derniers ne respecteraient pas toujours les considérations environnementales lors de la construction. Il a également été question de la nécessité d’appliquer les cadres légaux existants, car bien que les lois soient claires, leur inapplication demeure un problème. À cet égard, Vassen Kauppaymuthoo a mis en lumière le cas des skippers qui, bien qu’ils sachent qu’il est strictement interdit de nager avec les baleines, permettent aux touristes et aux clients de le faire.

Au cours de la discussion, l’inspecteur Hauroo, de la police de l’environnement, a évoqué les plaintes quotidiennes concernant les véhicules, en particulier les autobus, qui émettent de la fumée noire. Il a expliqué que, dans ces cas nécessitant une intervention rapide, des équipes de policiers sont envoyées sur place pour effectuer un examen du niveau d’opacité de la fumée. Le niveau permis étant inférieur à 50 %, une amende de Rs 2 000 est infligée au conducteur et au propriétaire du véhicule en cas de non-respect. Si le niveau d’opacité dépasse 70 %, un avis d’interdiction est émis pour le véhicule, qui doit alors être réparé et présenté pour un nouvel examen à la National Land and Transport Authority (NLTA) dans un délai de 40 jours.

Poursuites et éducation

De son côté, Rashid Ahmine, le DPP, a souligné que la compréhension et la protection de l’environnement sont essentielles. Selon lui, les délits environnementaux, tout comme la corruption, impliquent des activités illégales qui nuisent à l’environnement et visent à profiter aux groupes, individus et entreprises exploitant les ressources naturelles. Il a rappelé la marée noire du Wakashio, en août 2020, qui a conduit son bureau à agir rapidement et à engager des poursuites contre les membres de l’équipage. «Alors que de nouveaux cadres législatifs modernes tels que l’Environment Act 2024 et la Fisheries Act 2023 entrent en vigueur, la simple promulgation de lois ne suffit pas. Il est crucial de mettre en place des mécanismes de renforcement et, parallèlement, d’éduquer et de sensibiliser le public», a-t-il souligné.

Il a également évoqué des cas de cruauté envers les animaux, notamment une affaire récente portée devant la cour intermédiaire. Une femme, sans permis d’exportation, a été prise en flagrant délit à l’aéroport de Plaisance en train de tenter de transporter 274 oiseaux dans sa valise à destination de l’île de la Réunion. À la découverte, 177 oiseaux ont été trouvés morts, tandis que les autres étaient dans un état de détresse et de souffrance. Le DPP a également rappelé la saisie de singes torturés, destinés à l’exportation à JinFei.

Me Rashid Ahmine a aussi annoncé que son bureau organisera prochainement deux tables rondes supplémentaires sur le trafic de drogue, le blanchiment d’argent et la délinquance juvénile, afin de promouvoir un espace de partage, d’analyse et d’apprentissage mutuel pour faire face à ces défis majeurs auxquels le pays est confronté.

Défi majeur à Rodrigues

Par ailleurs, à Rodrigues, le déversement illégal de déchets dans des zones forestières par des entités industrielles demeure un crime environnemental récurrent. En juillet, la police a traité plus de dix cas de ce type. Les discussions ont également porté sur la cruauté envers les animaux, le trafic d’animaux, l’empoisonnement des animaux et l’importance des preuves ainsi que des rapports d’autopsie dans les enquêtes. Le manque de personnel dédié aux soins des animaux et le nombre élevé de cas, pouvant atteindre jusqu’à un millier par an, dont beaucoup sont des plaintes non fondées, ont été identifiés comme des défis majeurs.

De plus, le manque de ressources pour détecter les crimes environnementaux et mener des enquêtes adéquates, afin de permettre au bureau du DPP d’engager des poursuites, a également été souligné.