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Allégations de harcèlement sur des employés

Le bureau du Premier ministre ouvre une enquête sur un haut fonctionnaire

14 septembre 2024, 14:00

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Le bureau du Premier ministre ouvre une enquête sur un haut fonctionnaire

Le président de la Child Development Unit Staff Association a envoyé une lettre au Premier ministre dénonçant l’attitude plus qu’exécrable de K. P.

Dans une lettre envoyée par la Child Development Unit Staff Association au Premier ministre à la fin du mois dernier, son président cible et déplore l’attitude plus qu’exécrable d’un «Deputy Permanent Secretary», K. P., affecté au ministère de l’Égalité des genres. Ce dernier est aussi attaché à la «Child Development Unit» (CDU).

Dans la lettre de quatre pages, l’association attire l’attention du Premier ministre sur les comportements inappropriés et les abus répétés de la part de K. P. Ses actions ont engendré, explique-t-on, un climat de travail toxique et préoccupant pour les employés de ce ministère. Les membres du personnel de la CDU, sans distinction de cadre, sont en proie à «un manque de professionnalisme flagrant, à une incapacité à écouter les perspectives des autres, ainsi qu’à une attitude agressive et abusive» de la part de K.P., fait-on comprendre. Ses comportements incluent des instructions erronées qui mettent en péril la sécurité des mineurs sous ordonnance du tribunal.

Ainsi, les réunions de ce Deputy Permanent Secretary, qui sont souvent non planifiées, sans ordre du jour et sans prise de notes, sont fréquemment l’occasion pour lui de donner des instructions trompeuses et de prendre des décisions arbitraires. Et il est même cité, dans la missive, des exemples précis. Comme lorsque K. P. avait, sur un ton agressif, forcé les officiers à renvoyer une jeune fille mineure de 13 ans aupres de son concubin de 26 ans en stipulant:«Boug-la inn pran loan pou aranz lakaz. Retourn piti-la ek ferm lizie lor la.» Lors de cette même réunion, disent les témoins, il avait bien fait comprendre qu’il était le seul à donner des ordres et qu’il fallait les exécuter.

Pis encore, les conséquences de ses décisions sont bien réelles, souligne toujours la lettre de l’association, comme en témoigne la récente question parlementaire concernant les conditions sanitaires du bâtiment de la CDU, au SILWF Building, à Port-Louis. K. P. avait, à plusieurs reprises forcé, les officiers à travailler dans ces conditions d’hygiène déplorables. Il y a même un Internal Enquiry Committee qui atteste de ces conditions, mais il avait lui-même écrit la réponse à la question parlementaire pour donner une autre version des faits à ce sujet.

L’on dénonce également son abus de pouvoir pour utiliser les véhicules du ministère à des fins personnelles, au détriment des missions officielles des employés de la CDU. Il est indiqué dans la lettre qu’à une occasion, K. P. avait même organisé une fête privée pour les chauffeurs du ministère pendant les heures de travail alors que les employés avaient pris connaissance, dans un premier temps, que le Deputy Permanent Secretary avait organisé un full day meeting avec les chauffeurs. Et que, de ce fait, les employés n’auraient pas de transport pour la journée dans le cadre de leurs déplacements de travail. De plus, des incidents de harcèlement envers des employées, en particulier des jeunes femmes, ont été signalés, ce qui aggrave encore plus l’insécurité au sein du ministère.

De nombreuses employées ont signalé des cas de harcèlement, mais ils hésitent à faire remonter les incidents de peur de représailles, K. P., ayant menacé de graves répercussions en raison de ses prétendues connexions puissantes. Une source du ministère de Kalpana Koonjoo-Shah explique que le ministère est au courant des harcèlements répétitifs de K. P., qui a fait pleurer plus d’une fois une jeune femme, employée de la CDU. Celle-ci souligne aussi que ce n’est pas la première fois que K. P. fait l’objet de dénonciations pour abus d’autorité et harcèlement. «Il y a déjà eu une enquête dans le passé mais après, il n’y a pas eu de suite.»

Cette fois-ci, de sources autorisées, l’on indique que le Bureau du Premier ministre, en collaboration avec le ministère de l’Égalité des genres, a ouvert une enquête à la suite de cette lettre. «Si les faits sont avérés, des actions seront définitivement prises…»