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Négligence médicale présumée

Le calvaire de Yovani Vyapooree

19 février 2024, 22:00

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Le calvaire de Yovani Vyapooree

Yovani Vyapooree a failli perdre la vie pour des problèmes rénaux.

Elle vient de fêter ses 24 ans et elle commence à souffler un peu. L’année écoulée a été mouvementée. Elle a failli y laisser la vie. Elle s’est retrouvée à plusieurs reprises sur une table d’opération en quelques mois. Elle est traumatisée par l’hôpital. Sa mère raconte…

Yovani Vyapooree, une pâtissière avec un avenir prometteur, habitante de Stanley, attend depuis des mois un rendez-vous pour se faire opérer des reins. Sa mère Rakee nous explique qu’elle a toujours été une enfant en parfaite santé. Mais en décembre 2022, elle a commencé à se plaindre de douleurs aux reins. Elle passait de plus en plus de temps à dormir et avait souvent des difficultés à se déplacer. Pour en avoir le cœur net, sa mère prend un rendez-vous chez un médecin du privé.

Celui-ci lui propose de faire une échographie qui révèle qu’elle a un calcul au rein gauche. «En mars, elle a commencé à saigner lorsqu’elle urinait et nous sommes allées à l’hôpital. Les médecins l’ont de nouveau auscultée avant de lui donner rendez-vous pour une échographie, qui a confirmé qu’elle avait une pierre. Les médecins l’ont mise sous traitement avec des médicaments et après trois rendez-vous, elle a eu un médecin traitant qui l’a suivie. Ce dernier m’a expliqué qu’il devra l’opérer pour mettre un stent dans son rein», relate Rakee, la voix remplie d’émotion.

Le 23 mai 2023, la jeune femme est admise pour son opération. «Pendant l’opération, Yovani était consciente, elle a tout entendu et tout senti. Elle a compris que les médecins ont touché la pierre, mais n’ont pas pu placer le stent», confie Rakee. Après que Yovani soit retournée en salle, elle apprend que le médecin a signé sa décharge, expliquant qu’il y avait un problème avec une machine et que l’opération n’a pu se dérouler comme prévu. «Yovani inn retourn lakaz an soufrans. Li ti pli akablé ek li pa ti pé kapav tini douler», explique la mère.

La situation dure plusieurs jours. «Sak kou mo dir li to pé soufer mo pou amenn toi lopital li ploré li dir li pa pou al lopital, linn tro soufer laba.» Le jour de la fête des mères, la situation de Yovani empire. Ses proches l’emmènent dans une clinique où on lui fait une échographie, qui montre qu’un abcès dans le rein de la jeune femme a éclaté et que le pus s’est répandu dans tout son corps. Le médecin explique à Rakee que l’état de santé de sa cadette est critique et que ses jours sont comptés. «Il m’a dit qu’il fallait qu’elle soit opérée d’urgence et qu’elle n’avait que 24 heures pour vivre. Nous sommes une famille modeste. Cette opération allait coûter Rs 500 000 dans le privé et on n’avait pas les moyens. Nous avons dû retourner vers l’hôpital. Le privé nous a remis tous les documents», se rappelle cette mère de trois enfants.

Conduite à l’hôpital le même jour, après une série de tests, Yovani est admise en salle. Au milieu de la nuit, Rakee reçoit un appel de l’hôpital lui demandant de venir aussi vite qu’elle le peut car elle doit signer pour que sa fille soit opérée en urgence. «Zot inn dir mwa ki mo pu bizin signé pou aksepté enlev enn lérin etki apre loperasion li pou al dan ICU. Monn signé paski lavi mo zanfan ti an danzé», pleure cette habitante de Stanley. La jeune femme passe 25 jours à l’hôpital avant de rentrer chez elle. «Me mem kan linn rant lakaz li pa ti bien. Monn réamen li kot enn dokter privé kinn dir mwa ki sa dipi la inn fané ek inn komans atak so lipié gos. Monn retourn lopital. Dokter in donn nou randevou kat fwa. Enn zour monn trouv dokter tretan la pe rey so non lor kart randevou pé met non enn lot dokter. Monn res trankil paski lasanté mo zanfan ti mo priorité.» Selon Rakee, le médecin lui a demandé d’attendre un rendez-vous pour détruire le calcul rénal.

Des jours et des mois passent, mais toujours pas de rendez-vous de l’hôpital. Entretemps, Yovani continue de souffrir. «Mo zanfan ti pe dir li prefer mor ki retourn lopital. Mo bann fami inn koz ek mwa ek inn dir nou get enn klinik.» Finalement, avec le soutien de ses proches et des amis, ils ont pu récolter une somme pour que Yovani soit opérée dans une clinique en juillet. «Loperasion inn bien pasé ek depi mo tifi in rekomans repran so lavi piti a piti.» Mais jusqu’à présent, aucune nouvelle de l’hôpital pour enlever le calcul. Maintenant que sa fille est hors de danger, Rakee et son époux Nanda comptent porter plainte au Medical Board pour faire la lumière sur ce cas. «Li pa posib ki si ou pena kas ou pa gagn lasanté. Zordi si mo ti fié lor lopital mo ti pou perdi mo zanfan», lâche Rakee.