La forte chaleur de ces derniers jours, couplé au taux humidité très élevé, a poussé les Mauriciens à utiliser plus souvent les climatiseurs et les ventilateurs. Un pic de consommation de 528 MW a ainsi été enregistré par le Central Electricity Board (CEB) mercredi dernier vers les 15 heures. Il constitue donc un nouveau record de consommation brisant après celui du 16 février de 2024 qui était de 525 MW. Le CEB nous a confirmé l’information. «Étant le seul pourvoyeur d’électricité à Maurice, le CEB s’efforce de générer et de distribuer une électricité de qualité à la population durant toute l’année. En amont de la période de forte consommation, le CEB a lancé sa campagne de conscientisation pour un usage judicieux. La demande maximale enregistrée est le mercredi 8 janvier 2025 à 15 heures avec 528.10 MW. Le lendemain, soit jeudi soir aux alentours de 20h, la demande maximale était de 527.20 MW», précise-t-on.

Pour répondre à cette demande, apprend-t-on, le CEB a dû mettre à contribution toutes ses turbines roulant à l’huile lourde ainsi qu’un moteur à gaz de Nicolay. Les producteurs d’électricité indépendants ont également été sollicités. «Le CEB voudrait préciser que toutes les turbines à huile lourde étaient en utilisation le jeudi 9 janvier. Nous avions deux moteurs à gaz de 20MW et une centrale hydro de 14MW qui étaient en mode standby afin de parer à toute éventualité jeudi soir», ajoute le CEB.

D’après une source, cette situation peut se reproduire pendant les prochaines semaines, soit jusqu’à la fin de février en raison de la chaleur et surtout avec la reprise des activités économiques. Il maintient qu’il est dans l’intérêt du CEB qu’aucun de ses moteurs vieillissants ne tombent en panne pendant cette période. Quelques-uns des turbines du CEB ont plus de 35 ans, soit plus de 250 000 heures de service au compteur. Elles auraient dû être remplacées depuis longtemps. «Il faut espérer qu’une turbine ne tombe pas en panne pendant les périodes de grosses demandes sinon il y aura plus de pression sur le CEB. Il y a un risque de délestage s’il y a une panne en cette période et dans l’éventualité que les centrales ne fonctionnent pas à pleine régime ou s’il n’y a pas de moteurs en stand-by pour remplacer ceux qui tombent en panne». D’ailleurs, il nous revient que selon les protocoles, le CEB doit garder une ou deux turbines en stand-by en cas de panne dans un des centrales électriques.

Cependant, le CEB rassure la population qu’il a étudié les différents scénarios afin d’éviter tout «black-out» ou délestage. «Le CEB travaille sur des scénarios probables et fait ses prévisions. Force est d’admettre que nous sommes prêts à pallier à n’importe quel manque sur le réseau avec nos réserves. Il est bon de souligner qu’une turbine de Alteo est depuis mercredi 8 janvier 2024 en maintenance. Tous les autres fournisseurs indépendants sont sur notre grille», rassure le CEB. D’ailleurs, il a été noté que la consommation d’électricité est grandissante. Par exemple, le pic en janvier 2005 était de 334 MW. Ce pic est négligeable comparé à ceux de ces dernières années. D’après les chiffres officiels, la demande est croissante.

Les PICS par année

Année \ MW

2018 ……………… 468

2019 ……………… 507

2020 ……………… 494

2021 ……………… 471

2022 ……………… 492

2023 ……………… *

2024 ……………… 525

2025 ……………… 528**

* Chiffre pas obtenu

** au 8 janvier