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Hippisme

Le CEO de PTP Ubheeram interdit d’accès au CDM : «You conducted yourself in a manner which disrupts the industry»

18 mai 2024, 12:00

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Le CEO de PTP Ubheeram interdit d’accès au CDM : «You conducted yourself in a manner which disrupts the industry»

Khulwant Kumar Ubheeram a été interdit d’accès au Champ de Mars jusqu’au 30 septembre

Khulwant Kumar Ubheeram, le CEO de la People’s Turf Plc (PTP), a offert un show de mauvais goût aux commissaires de courses. À peine devait-on entamer cette enquête sur son intervention controversée «on air» sur la TV de samedi, qu’Ubheeram a énervé le board dans son intégralité. Du jamais vu ! Nous y reviendrons! Le CEO de PTP a été interdit d’accès au Champ de Mars jusqu’au 30 septembre. Il fera appel mais les Rules Of Racing stipuleraient, à en croire le règlement 76, qu’il sera interdit d’accès quoi qu’il fasse, à moins de gagner son appel.

Par où commencer ? Tant cette enquête, du moins son déroulement, a été le théâtre d’un show de longue haleine, saupoudré de mauvais goût. Le tout servi par un Khulwant Ubheeram plus loquace que l’ensemble des commissaires et qui semblait vraiment faire croire qu’il ne comprenait pas pourquoi il a été convoqué.

Retour sur le déroulement de cette enquête hors du commun. Tout d’abord, Ubheeram a débarqué dans les locaux de la Horse Racing Division (HRD) avec quatre personnes. Premier désaccord. Les commissaires souhaitent connaître les raisons derrière leur présence.

La HRD somme deux d’entre elles de partir. Entre-temps, deux autres employés, étant à la base au sein de l’équipe de rédaction du magazine de PTP, ont pris place dans la chambre des commissaires, dont le Media & Communication Manager de la PTP, Kamlesh Rajcoomar, et un responsable de studio, lequel est aussi un chroniqueur de Media Temple.

Encore une fois, la HRD souhaite des explications. 15 minutes de perdues en vaine tentative d’expliquer que Rajcoomar est, selon Ubheeram, un témoin pour avoir été présent lors de sa déclaration à la télé. Les commissaires n’en démordent pas.

Sauf qu’Ubheeram fera part que son Communication Manager est également un journaliste. Un débat sur la pertinence d’une carte de presse s’ensuivra. Reste que les deux employés de la PTP, tout comme les journalistes présents, pourront, au final, suivre l’enquête.

Ubheeram entame sa traversée d’explication ! «Punters were getting mad. They threatened me». «I was the middle man carrying a message». Il dira que c’était son devoir d’aller voir les commissaires car il était désireux de protéger les intérêts des turfistes, lesquels payent la taxe qui vise à «pay your salaries».

Outre le contenu du discours Ubheeram à la télé, sa présence dans la chambre des commissaires peu après la 3e course de samedi n’a pas été appréciée par les Racing Stewards (RS). «Do you think the HRD would not review the race after what happened Mr. Ubheeram ?» lui a demandé le Chief Stipe Riyaz Khan. «Why would you come and tell us what to do ?» ont ajouté les autres RS. «The only reason you came in the room and decided to have your speech on live television is because you want to put the blame on us», lui dira Subramaniyam Mahendher.

Ubheeram devait alors commencer à brandir le Chapitre 12 de la constitution, qui, selon lui, est au-dessus des Rules Of Racing. Le Chapitre 12 a trait à la liberté d’opinion. «I am free to express myself», tonne-t-il. «You are bound by the rules M. Ubheeram», lui fera part Khan. Ubheeram ne veut rien lâcher. Pour lui, il n’a rien fait de mal, si ce n’est qu’informer le public qu’il ne s’agissait pas de la décision de PTP mais de la HRD.

«You have to understand the mauritian context», lui a expliqué le CEO. Ce dernier a souligné que les courses ont été organiées pendant 210 ans par une même entité qui régulait toute l’industrie. Que plusieurs personnes croient toujours que la PTP opère comme avant, au temps du MTC, et n’arrivent pas à distinguer entre l’organisateur des courses et l’instance régulatrice des courses qu’est la HRD.

Il devait insister que l’île Maurice est une démocratie. Le CEO l’a martelé pendant toute l’enquête, comme pour faire ressortir que les commissaires n’y sont peut-être pas habitués. Ce qui a fortement déplu aux Indiens. «We come from India, the biggest democratic state of the world», a fustigé Sanjeev Thakan. Ce dernier, de nature calme, s’est énervé ! Très même. Si bien que la séance a dû être interrompue.

«We are not here to take a course on freedom of speech, the constitution and democracy», a ironisé Khan au retour de l’enquête. Rebelote. Ubheeram devait repartir dans ses explications. «I was on live television to apologise.» Il devait prendre en parallèle un match de foot où la VAR devait prendre une mauvaise décision. «I do have the right of an opinion and express that the VAR was wrong». Les commissaires lui diront ceci : «Do you apologise for the referee ?» La salle n’a pu contenir son rire ! «You just want to transfer the blame on the HRD», a renchéri Thakan.

Dans la foulée, Ubheeram devait jeter sous les roues de la HRD deux personnes. Ce sera Dereck David et Urvashi Kallydin. «David said that anywhere in the world this race would have been void», a-t-il rappelé aux commissaires. «I condemn what he said. There’s a difference between what I said and what he said», a ajouté le CEO.

Il dira aussi qu’il n’a fait que répondre aux sollicitations d’Urvashi Kallydin, la journaliste de PTP, servant d’intervieweuse le jour des courses, pour essayer de calmer la situation. Une situation qu’il craignait de voir se détériorer vu la grogne du public sur l’hippodrome.

Les commissaires lui ont assené ceci : «What you said on TV makes your version correct but makes the version of the HRD not correct». Il a été inculpé sous le règlement 80.1.16 régissant les «prohibited practices». Il a été interdit d’accès au Champ de Mars jusqu’àu 30 septembre. Bien qu’ayant signalé faire appel, le règlement 76 est clair. Ubheeram ne pourra se rendre au Champ de Mars malgré son appel. Il lui faudra d’abord gagner son appel !