Publicité

À Rivière-du-Rempart vendredi soir

Le couple Luchoomun fustigé pour son bilan dans l’éducation secondaire

28 octobre 2024, 20:20

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Le couple Luchoomun fustigé pour son bilan dans l’éducation secondaire

Les responsables de différents collèges privés étaient présents vendredi soir au collège Universal, à Rivière-du-Rempart, pour exprimer leurs griefs.

Dans son pèlerinage à travers l’île pour dénoncer ce qu’elle qualifie d’instauration d’une «dictature» dans l’éducation secondaire, la Federation of Unions of Managers of Private Secondary Schools a ouvertement accusé Leela Devi Dookun-Luchoomun, ministre sortante de l’Éducation, ainsi que son époux, Shiv Luchoomun, président de la Private Secondary Education Authority (PSEA), lors de son deuxième rassemblement tenu vendredi soir au collège Universal, à Rivière-du-Rempart. Des enseignants de différents établissements secondaires privés du pays étaient présents pour exprimer leur exaspération.

«La dictature a commencé en 2016», a déclaré Ramdass Ellayah, président de la fédération, entouré des managers d’autres collèges secondaires privés. Selon lui, Leela Devi Dookun-Luchoomun est la «pli move minis ledikasion kinn gagne». En entendant cela, les enseignants présents ont acquiescé en applaudissant. Il a avancé que depuis que la ministre sortante et son époux ont pris les rênes du secteur, les problèmes ont émergé pour les écoles secondaires. *«Mari ek fam ki pe kontrol ledikasion a Moris. Pa enn diktatir sa?», a-t-il lancé à ceux présents.

Se remémorant le travail «indépendant» de l’ancienne Private Secondary School Authority (PSSA) de 1977 jusqu’à son re-baptême en PSEA, il a déploré le fait qu’aujourd’hui le fonctionnement de la PSEA ne soit plus la même et impose désormais ses propres lois. «Nou pa kapav vot enn gouvernman ki atas bann drwa. Se enn gouvernman ki fer ekstra dominer ek bann kolez prive», a lancé Ramdass Ellayah. Il a également déploré que, dus aux changements dans le système éducatif, il n’y ait même plus assez d’élèves qui obtiennent le Higher School Certificate, alors que les responsables des collèges ont massivement investi dans leurs infrastructures pour agrandir les espaces scolaires. Ramdass Ellayah a aussi exprimé ses regrets concernant le changement de discours du leader du Parti mauricien social-démocrate, Xavier-Luc Duval, depuis son alliance avec le Mouvement socialiste militant. Selon lui, ce dernier était favorable à une révision du système éducatif, mais le président de la fédération a dit regretter qu’il ne tienne plus le même langage.

Le Dr Jimmy Harmon, membre coopté du Service diocésain de l’éducation catholique et participant au pèlerinage de la fédération, a signalé que les problèmes rencontrés par les écoles secondaires privées avaient débuté en 2021, en lien avec la PSEA et le ministère de l’Éducation. «Ki li kote katolik, ki li kote bann kolez mizilman, ki li bann kolez indou ek tou lezot kolez, nou finn gagn bokou problem avek PSEA.» Pour exposer les difficultés rencontrées par les collèges, le Dr Jimmy Harmon a avancé que des lettres ont été envoyées au Premier ministre et à la ministre de l’Éducation sortants et que des contacts avaient été établis avec la PSEA. Malheureusement, a-t-il déclaré, rien n’a abouti à la veille des élections. Pour lui, il ne faudrait pas attendre la fin des élections car l’éducation est primordiale. Il a également retracé l’historique de l’éducation à Maurice, soulignant qu’aujourd’hui, il n’y a que 61 collèges privés à travers l’île et que la plupart des enfants qui fréquentent ces écoles ne sont pas issus de milieux riches.

Kaviraj Sukon, candidat de l’Alliance du changement de la circonscription n°7 (Piton–Rivière-du-Rempart), de passage à la réunion, a assuré que la première étape, dans l’éventualité où cette alliance prendrait le pouvoir, serait de revoir le secteur de l’éducation. Selon lui, «inn fer dominer» dans le secteur éducatif et qu’il faut établir un système éducatif qui s’adapte à l’enfant, plutôt que d’imposer un système à celuici. Les enseignants et d’autres responsables d’écoles présents ont proposé leurs solutions pour répondre aux problèmes de l’éducation secondaire privée. Après les réunions de Curepipe et de Rivière-du-Rempart, la troisième se tiendra à Port-Louis.