Indira et Presram Sookur ont été tués lors de ce qui semble être un cambriolage qui a mal tourné. C’est leur fille, Kamini, qui a fait la découverte macabre en se rendant chez eux dans la nuit de jeudi . Elle était inquiète car ses parents n’avaient pas répondu à ses appels tout au long de la journée de jeudi. Lorsqu’elle est arrivée sur place, elle a été surprise de trouver la maison verrouillée de l’intérieur. En regardant par la fenêtre, elle a vu le corps de sa mère.

Les images de cette découverte macabre tourmentent Kamini, l’une des filles d’Indira et de Presram Sookur. Inquiète de ne pas pouvoir joindre ses parents au téléphone, elle s’était précipitée sur les lieux jeudi soir, vers 21 h 30. En arrivant au domicile de ses parents à Clairfonds, elle a constaté que les portes étaient verrouillées et que ses cris restaient sans réponse. Après avoir fait le tour de la maison à plusieurs reprises, elle a finalement réussi à ouvrir une fenêtre pour jeter un coup d’œil dans le salon. Elle a remarqué que la télévision était allumée et elle a découvert sa mère, Indira, 67 ans, inconsciente et allongée sur le ventre sur le canapé, au rez-de-chaussée.

Bouleversée, Kamini a immédiatement contacté un proche, qui est arrivé et a réussi à entrer à l’intérieur en brisant une vitre. Ce dernier a également réussi à ouvrir la porte d’entrée. Quelques minutes plus tard, ils ont découvert le corps sans vie de Presram Sookur, allongé sur le lit, ne respirant plus. La fille du couple a immédiatement informé la police de Vacoas, qui s’est rendue sur les lieux. Des blessures ont été constatées sur le visage des victimes. Les corps ont été transportés à la morgue de l’hôpital Victoria, à Candos. Lors de l’autopsie vendredi, le médecin légiste a déterminé qu’Indira Sookur est décédée des suites d’une asphyxie.

La thèse de la criminalité s’est précisée après les résultats du rapport d’autopsie. Le DVR recorder des caméras de surveillance du domicile avait disparu. L’autopsie, pratiquée par la Dr Shaila Jankee Prasad, a conclu qu’Indira Sookur est décédée par asphyxie, tandis que pour Presram Sookur, l’exercice s’est avéré indéterminé en raison de l’état de décomposition avancée du cadavre, datant d’au moins trois jours.

Les enquêteurs se demandent comment se faitil que le corps de Presram Sookur soit dans un tel état de décomposition au point que l’autopsie n’ait pas pu déterminer la cause du décès alors que ce n’est pas le cas pour son épouse.

Cambriolage ou passé trouble ?

Les lieux ont rapidement été sécurisés par plusieurs unités de la police, et lors de l’enquête préliminaire, les enquêteurs ont constaté que le coffre-fort du couple était ouvert et vide, laissant penser que les victimes avaient été confrontées à des criminels. Lors d’un premier inventaire, les proches ont confirmé la disparition d’un fusil de chasse, de munitions, de bijoux, d’argent en espèce ainsi que d’autres biens. La voiture du couple avait également été volée.

Presram Sookur était connu dans la région des Plaines-Wilhems pour être un usurier. Il avait fait de nombreuses victimes en proposant des prêts à des taux d’intérêt élevés. Certains de ses clients n’avaient pas pu rembourser leurs dettes. Il avait également été inquiété à plusieurs reprises par la police. En 2015, il avait été condamné à six mois de prison et à une amende de Rs 10 000 pour escroquerie. Cependant, il avait fait appel, et la peine de six mois de prison avait été annulée par un juge.

La maison des Sookur à Clairfonds, Vacoas.

Ceux qui le connaissaient savaient que le septuagénaire avait accumulé sa richesse grâce à ses activités. Ce n’était un secret pour personne, même pas pour l’Independent Commission Against Corruption, qui avait enquêté sur lui, en 2017, à la suite des plaintes de plusieurs personnes. Bijoux, or, contrats fonciers, véhicules, il prenait tout en gage. Selon les enquêteurs qui avaient travaillé sur l’affaire à l’époque, le septuagénaire avait transféré certains biens au nom de ses proches. Cependant, lors de son interrogatoire, Presram Sookur avait nié une partie des accusations portées contre lui et avait été poursuivi pour blanchiment d’argent.

Il avait également été arrêté, en janvier 2019, pour des accusations de faux et usage de faux. Il avait comparu devant un tribunal et avait été libéré sous une caution de Rs 10 000. L’affaire remonte à juin 2016, lorsque Presram Sookur s’était rendu au Central Crime Investigation Department pour déposer une plainte contre un assistant surintendant de police et un Sub-Inspector. Cependant, les accusations s’étaient avérées infondées, et les deux policiers avaient intenté des poursuites judiciaires pour «false and malicious denunciations in writing».

Lors de l’une de ses altercations avec la police, nous avions sollicité la version de Presram Sookur, qui avait plaidé sa cause. Il avait soutenu être un homme d’affaires détenant un permis pour l’achat et la vente de terrains, de voitures et de bijoux. Il avait également nié toute implication avec des notaires corrompus. «J’ai toujours acheté et vendu des terrains légalement car je ne suis pas un usurier», avait-il expliqué. «Je n’ai jamais fait signer de ‘papier blanc’ à un client devant le notaire. J’ai acheté les terrains par chèque.»