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Élections générales

Le décompte des voix le même jour favorablement accueilli

18 mai 2024, 19:00

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Le décompte des voix le même jour favorablement accueilli

Dev Sunnasy fait un point de presse à l’issue de la rencontre de Linion Moris avec le commissaire électoral mercredi.

Alors que la campagne électorale est lancée, une des demandes les plus pressantes est d’avoir le décompte des voix le même jour. L’idée avait été lancée par Linion Moris l’année dernière et reprise par plusieurs autres partis. Pour l’instant, l’opposition parlementaire et extraparlementaire, et même certains syndicats, ont unanimement accueilli cette proposition.

Jeudi dernier, les membres de Nouveaux Démocrates (ND) ont rencontré le commissaire électoral. A la sortie, Khushal Lobine a fait savoir que la rencontre était très positive. «Nous avons eu beaucoup d’explications du commissaire électoral et son équipe et aussi en ce qui concerne les processus administratifs qui devront être enclenchés si le décompte des votes se fait le même jour», a-t-il dit. Le fondateur des ND est d’avis que cela sera un gros challenge, car cela nécessitera la mobilisation de 4 400 agents par parti. Il faudra aussi 20 000 fonctionnaires. «Cette rencontre a été très franche et il y a eu un partage d’informations. Le commissaire électoral a été très réceptif aux suggestions qu’on lui a faites.» Le député de La Caverne-Phoenix a précisé que le parti est en faveur d’une telle mesure, car cela se fait dans plusieurs pays à travers le monde.

Mercredi dernier, c’étaient les membres de Linion Moris qui avaient eu une rencontre avec Irfan Rahman. Dev Sunnasy s’est dit satisfait que la proposition du parti ait été retenue, c’est-à-dire, de faire le comptage dans chaque salle de vote. «Cela évitera que les bulletins ne soient bougés», a-t-il fait savoir, ce qui diminuera les coûts des élections. Surtout que selon le parti, le ministère des Infrastructures nationales n’a ni le nombre ni les véhicules appropriés pour déplacer les bulletins. Nando Bodha a fait savoir qu’il faut que le commissaire électoral ait plus de pouvoirs pour que les élections soient plus «free and fair».

Une autre proposition formulée par ce parti est que le registre électoral soit disponible dès le 16 juillet, surtout que la loi prévoit déjà que le registre soit rendu public dès cette date. La raison avancée est qu’il y a eu des changements majeurs dans certaines circonscriptions. Cela laissera le temps aux électeurs de vérifier leur présence sur la liste. Par ailleurs, le parti a aussi préconisé l’utilisation d’une encre indélébile pour ceux qui ont déjà voté et un tampon commun de l’opposition qui sera apposé sur tous les bulletins pour éviter le bourrage d’urnes.

Lundi dernier, c’était Roshi Bhadain qui était parti à la rencontre d’Irfan Rahman, qui a lui aussi affirmé que c’est une bonne initiative. Les deux systèmes évoqués, selon lui, c’est de ramener l’heure d’ouverture des écoles à 6 heures au lieu de 7 heures et de faire le décompte dans chaque école. Puis, la proclamation se fera dans le «polling station» principal de chaque circonscription. Quant aux agents, il explique qu’il en faudra deux par salle, l’un qui vérifiera les bulletins et l’autre le tableau des résultats. Le leader du Reform Party a aussi préconisé l’élimination des «baz» et avoir un seul «headquarter» par centre de vote et des débats entre les candidats au poste de Premier ministre pour expliquer comment le programme sera financé.

Quant aux partis de l’opposition parlementaire, les trois leaders avaient rencontré Irfan Rahman l’année dernière pour lui faire part de leurs propositions concernant les prochaines élections. Parmi ces propositions figurait cette mesure de décompte le même jour. Ils avaient précisé que cela réduirait les risques de fraudes, mais que cela nécessiterait un changement des lois, qui précisent que le dépouillement doit avoir lieu le lendemain du scrutin. Les autres propositions du bloc comprenaient la suppression des computer rooms, l’interdiction des téléphones dans les centres de vote ou encore, enlever le droit de vote aux citoyens du Commonwealth.

Narendranath Gopee, négociateur de la Federation of Civil Service and Other Unions, accueille lui aussi la mesure favorablement, car cela éliminera les doutes dans la tête des électeurs. Tout d’abord, il avance qu’il faudra déterminer le mode de travail des fonctionnaires. «Est-ce que ce sera un seul shift ? Par exemple, un shift pour le vote et un autre pour le décompte afin d’éviter que les fonctionnaires ne travaillent trop ?» demande-t-il. Selon lui, la fonction publique compte 80 000 employés, ce qui devrait être amplement suffisant pour un tel exercice.

L’autre point que le syndicaliste met de l’avant est que chaque parti doit prendre ses responsabilités en termes d’agents et qu’il ne faut absolument pas que leur problème de ressources humaines rejaillisse sur la commission électorale. «Cela ne doit pas être difficile de mobiliser le nombre d’agents nécessaire. Ce sera un nouveau système, et évidemment cela vient avec son lot de contraintes. Mais les partis et la commission électorale doivent chacun assumer leurs responsabilités en termes de personnel nécessaire.»