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Services financiers

Le défi de l’inclusion bancaire en Afrique relevé

5 octobre 2023, 21:11

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Le défi de l’inclusion bancaire  en Afrique relevé

Patrick Roussel, président du conseil d’administration d’Orange Bank Africa (à g.), et Jean-Michel Félix, CEO de MCB Consulting.

Le secteur privé africain dispose de diverses plateformes d’échanges indispensables à son épanouissement. Le Club des dirigeants de banques et établissements de crédit d’Afrique, créé en 1989, milite pour combler les besoins en formation et informations de ses membres. Avec son partenaire local, MCB Consulting, il a organisé du 2 au 4 octobre, son forum d’automne, dont l’un des thèmes était l’inclusion de tous dans le système bancaire.

Depuis sa création en janvier 1989 à Lomé au Togo, le Club des dirigeants de banques et établissements de crédit d’Afrique (CDD) s’est fixé comme principale mission de «satisfaire les besoins en informations et en formation de ses membres, de susciter et faciliter la réflexion des banquiers africains sur les objectifs à atteindre et les moyens à mettre en œuvre». L’inclusion financière, qui vise à étendre l’accès aux services financiers, notamment aux régions rurales pour favoriser la croissance économique inclusive, occupe une place importante dans l’agenda du CDD.

L’entité qui fait de l’inclusion bancaire sur le continent africain, c’est Orange Bank Africa, un partenariat entre Orange avec 75 % de son actionnariat et 25 % à la Nigeria Sovereign Investment Authority, engagée dans les services bancaires et d’assurances. Orange Bank Africa est reconnue pour avoir doté l’Union économique et monétaire ouest-africaine, d’une banque 100 % digitale en juillet 2020. Ses principales caractéristiques sont : ouverture 24/7 ; réponse à une demande de crédit en 10 secondes ; compatibilité 100% avec le téléphone via Orange Money ; un modèle économique qui permet aux banques d’intégrer des millions de clients, de comptes et de transactions ; démonstration qu’avec les nouvelles technologies, le présentiel n’est pas indispensable pour connaître ses futurs clients et leur faire confiance. Bref, un ensemble de prouesses informatiques rendues possible grâce à Saas de Temenos, société helvétique, dont principal axe d’activités est la création d’applications pour le secteur bancaire.

Ce n’est donc pas un hasard si le programme de l’édition 2023 de la conférence du CDD avait pour premier intervenant Patrick Roussel, président du conseil d’administration d’Orange Bank Africa. Lors d’une rencontre avec la presse, le point principal de son intervention s’articulait autour du rôle des technologies et applications dans le développement d’un pays. «Le mobile en digital, argue-t-il, est la seule manière de faire de l’inclusion bancaire de grande taille pour tout le monde, y compris les personnes qui travaillent dans le secteur informel où ont lieu, comme on le sait en Afrique, une grande partie sinon la majorité des activités économiques des pays. C’est la seule manière d’aller parler à ces clients.»

Derrière le rideau invisible qui sépare le monde des affaires courantes avec toutes les facilités dont il dispose de cet environnement condamné à être le parent pauvre du développement, se trouve un océan d’opportunités. «Quand on va parler à la population en général, explique Patrick Roussel qui a du mal à dissimuler son enthousiasme, on est immédiatement en présence de millions de clients, avec en perspective des dizaines de millions de prêts par mois et des dizaines de milliers d’ouvertures de comptes par mois. C’est cet enjeu technologique que le digital est en mesure de servir avec le mobile comme l’interface numéro 1 pour l’entretien des relations avec la clientèle et pour faire de l’inclusion bancaire une réalité.»

Qu’en est-il donc des procédures légales et réglementaires incontournables du secteur bancaire ? «Dans le secteur bancaire, indique Patrick Roussel, on ne transige pas avec la réglementation pour protéger les avoirs des clients, pour empêcher la fraude, le blanchiment, le financement du terrorisme entre autres. Donc, digitale ou pas, on fait avec la réglementation. S’il y a un élément intéressant avec la technologie pour offrir un service digital bancaire à fort volume, c’est la capacité de construire des plateformes industrielles pour satisfaire aux obligations réglementaires, notamment la collecte d’informations, des pièces d’identité, la signature électronique, la connaissance client, le stockage comme dans une agence bancaire classique, etc. Donc la réglementation est ce qu’elle est». Mais quid des pratiques douteuses ? «Orange Bank Africa a une filiale Orange Superdéfense qui est très bien positionnée sur le marché de la cybersécurité. On bénéficie ainsi de toutes les facilités de protection, de surveillance, de veille et d’intervention.»

Si Patrick Roussel a pu exposer ce que la technologie a permis à son groupe de réaliser en Afrique dans une île Maurice qui voit se profiler la possibilité de jouer un rôle prépondérant dans les projets d’investissement sur le continent, c’est grâce à l’esprit visionnaire des fondateurs du CDD. Le groupe MCB n’a pas raté l’opportunité de prendre une part active dans cette mission. D’ailleurs, c’est MCB Consulting, sa filiale spécialisée en service conseil, qui a été la cheville ouvrière de l’organisation du forum d’automne.