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En raison de controverses et de pressions internes
Le départ prématuré de la directrice de la FIU serait-il en vue ?
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En raison de controverses et de pressions internes
Le départ prématuré de la directrice de la FIU serait-il en vue ?
Carine Charlette-Katinic a été ébranlée par l’affaire Dhanesh Ellayah.
Plusieurs facteurs semblent jouer contre Carine Charlette-Katinic depuis que des secrets concernant la sécurité nationale ont été révélés après le camouflet de la cour dans la demande du gel des avoirs de Dhanesh Ellayah. Ses diplômes aussi posent question. La principale intéressée ne nous a pas encore répondu.
Carine Charlette-Katinic, directrice de la Financial Intelligence Unit (FIU), dont le contrat arrive à échéance en février 2024, semble être sur la sellette. Des sources internes indiquent qu’elle fait face à des oppositions au sein de l’organisation et que son départ pourrait être précipité bien avant la date d’expiration de son contrat. Plusieurs facteurs semblent jouer contre elle depuis l’affaire Dhanesh Ellayah, un incident qui a ébranlé les fondements de la FIU en révélant des secrets cruciaux liés à la sécurité nationale.
Les récentes révélations dans l’affaire Dhanesh Ellayah ont jeté une ombre sur son mandat à la tête de la FIU. Dans ce contexte, on apprend que la directrice pourrait être contrainte de quitter son poste avant la fin de son contrat en février car elle aurait divulgué des informations importantes du bureau du Premier ministre (PMO) en matière de sécurité nationale. Ces mêmes sources affirment que des pressions internes sont exercées pour qu’elle quitte son poste avant la fin de son mandat afin de prévenir d’autres crises potentielles.
Le scandale entourant l’affaire Dhanesh Ellayah n’a pas seulement entaché la réputation de la FIU mais aurait également mis en lumière les failles dans le leadership de sa directrice. En demandant le gel des avoirs de Dhanesh Ellayah, la FIU aurait dû interroger le PMO sur la raison de ces paiements mais elle ne l’a pas fait, ne pouvant par conséquent pas contester avec succès la source de revenus de DNS International. Ainsi, grâce aux gels des avoirs qualifiés d’intempestifs effectués par la FIU contre des «opposants au pouvoir», des secret-défense ont été étalés sur la place publique. Ces révélations compromettantes ont suscité des inquiétudes quant à la capacité de l’organisation à gérer des informations sensibles. Cette situation a créé un malaise au sein de l’entourage de la directrice, mettant en doute sa capacité à gérer certaines informations à son niveau. Ce verdict défavorable a été interprété comme un signe de faiblesse dans la gestion de l’affaire par la FIU, remettant en question la compétence de l’équipe.
Réputation internationale
Un ancien ministre de la Bonne gouvernance trouve d’ailleurs que c’est grave que le pouvoir s’ingère dans le fonctionnement de telles institutions importantes. «La FIU est une institution clé. D’ailleurs, on ne comprend pas pourquoi il a fallu faire partir Guillaume Ollivry, qui était un professionnel et qui n’agissait pas out of the blue ou sur commande de ceux au pouvoir», dit-il. On se rappellera que le contrat de Guillaume Ollivry en tant directeur de la FIU n’a pas été renouvelé en février 2021 et que la FIU a fonctionné sans directeur jusqu’à la nomination de Carine Charlette-Katinic. Notre interlocuteur souligne que la réputation de Maurice risque de souffrir au niveau international avec ces controverses. «La FIU est de facto l’interlocuteur de référence de ses pairs à travers le monde. Dans la lutte contre les fléaux financiers, la coopération entre ces agences est connue et soutenue par les organisations mondiales de surveillance», dit-il.
Qualifications et compétences
D’autre part, des informations circulent sur les compétences de la directrice pour occuper un poste aussi crucial. Carine Charlette-Katinic prétend détenir des diplômes en risk management and compliance de la Harvard Business School, une des institutions éducatives les plus prestigieuses au monde. Cependant, des doutes ont été émis quant à la validité de ces qualifications. Contactée par la rédaction de l’express, la Harvard Business School a toutefois affirmé qu’elle ne propose pas de cours spécifiques en risk management and compliance, remettant ainsi en question les affirmations de la directrice. Cette révélation suscite encore plus d’interrogations quant à sa capacité d’occuper un tel poste à la FIU. Les exigences pour ce rôle crucial impliquent une expertise approfondie en gestion de risques et en conformité et toute incertitude concernant les qualifications de la directrice est préoccupante.
Face à ces controverses croissantes, des appels à la démission anticipée de Carine Charlette-Katinic se sont multipliés car cela pourrait, une fois de plus, mettre la FIU dans une situation délicate. Certains soutiennent qu’une enquête approfondie sur les qualifications de la directrice doit être menée pour éclaircir les zones d’ombre entourant son parcours éducatif et professionnel.
De plus, des allégations de favoritisme ont été soulevées au sein de l’unité, remettant en cause l’impartialité de la directrice dans le traitement de dossiers sensibles. Ces allégations ont suscité des préoccupations quant à l’éthique professionnelle au sein de la FIU. Dans un communiqué émis en avril, la FIU a répondu à ces critiques en se disant très préoccupée par les récentes attaques et insinuations, ainsi que par des allégations qualifiées d’«infondées».
L’Unité de renseignement financier a affirmé, dans ce communiqué, que sa directrice, Carine Charlette-Katinic, est actuellement la présidente de l’Asset Recovery Inter-Agency Network of Southern Africa et qu’elle n’a aucun lien de parenté avec un membre du cabinet ou du Parlement, et qu’elle n’a pas d’affiliation ou d’aspiration politique. Nous avons essayé d’obtenir la version de la directrice de la FIU. Nous sommes toujours en attente d’une réponse de sa part depuis lundi.
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