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Le dernier acte avant la dissolution ?
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Le dernier acte avant la dissolution ?
Ce dimanche, tous les projecteurs seront braqués sur Triolet. L’opposition, désormais unie sous la bannière de «l’Alliance du Changement», s’apprête à montrer ses muscles. Mais cette démonstration de force sera-t-elle suffisante pour perturber le gouvernement ? Le bras de fer politique se joue dans une atmosphère de tensions accrues d’une campagne électorale qui bat son plein malgré l’incertitude sur la date des prochaines législatives que le Premier ministre garde jalousement.
Si le précédent meeting de l’opposition à Quatre-Bornes était loin d’être un succès, la faute à une thématique jugée maladroite – le fameux «deal papa-piti», qui visait à dénoncer la nomination controversée d’Adrien Duval en tant que Speaker –, le rendez-vous de ce dimanche semble vouloir corriger le tir. La leçon a été, semble-t-il, retenue. Cette fois, le MMM-PTr-ND renforcé par un accord qualifié d’historique avec le mouvement Rezistans ek Alternativ (qui marquera sa présence aux cotés de ses nouveaux alliés ce 22 septembre) – vise la foule des grands jours, avec l’objectif de faire du meeting de Triolet un tournant avant la prochaine dissolution attendue la première semaine d’octobre.
Les porte-paroles de l’opposition ne cachent pas l’importance de l’enjeu. «Le meeting de Triolet est décisif», martèle Patrick Assirvaden. Alors qu’à Quatre-Bornes, les révélations promises n’étaient jamais venues, on annonce cette fois des accusations qui pourraient embarrasser le gouvernement. L’affaire concernant Steven Obeegadoo, et le bail d’un terrain de sa mère, reste sur le devant de la scène malgré l’abandon de la demande. L’opposition y voit un cas typique de favoritisme et de conflit d’intérêts. En parallèle, deux autres scandales pourraient éclater : l’un autour du CEB et l’autre touchant une institution bancaire. D’ailleurs, lors de la conférence de presse de Rezistans ek Alternativ ce samedi, plusieurs questions ont été posées sur les relations entre la Silver Bank et le gouvernement MSM. Est-ce que ces bombes seraient susceptibles d’affaiblir le pouvoir ?
Au-delà des scandales que l’Alliance du Changement se prépare à évoquer ce dimanche, un autre élément donne à ce meeting un caractère spécial : l’annonce de Ramgoolam, chef de file des Rouges, sur le choix de la circonscription où il posera sa candidature. Le mystère qu’il entretient entre le n°10 et le n°5 – se montrant présent dans les deux circonscriptions pour brouiller les pistes – pourrait enfin se dissiper, donnant une nouvelle dynamique à la campagne de l’opposition.
En face, le gouvernement ne reste pas inactif. Pravind Jugnauth, fidèle à lui-même, multiplie les sorties et inaugurations. Son plan d’attaque, qui pour l’heure se résume à une visibilité autour de sa seule personne (dans l’attente de l’annonce de son alliance avec le PMSD et la nomination des candidats de son camp), est en marche, mais le temps presse. Si certaines mesures annoncées n’ont pas eu l’effet attendu (relativité salariale, internet gratuit pour les 18-25 ans, housing loan sans intérêts pour les 18-35 ans en cas de victoire), Jugnauth affine sa stratégie. La non-baisse du prix de l’essence est perçue par certains comme une manœuvre réfléchie : cette réduction sera-t-elle annoncée juste avant la dissolution du Parlement, en guise de dernier coup d’éclat ? Autre grand rendez-vous qui pourrait avoir des dividendes politiques reste celui qui est attendu avec les personnes du troisième âge, en marge de la Journée internationale des personnes âgées. Fera-t-il encore des promesses, comme le laissent entendre certaines rumeurs, évoquant une éventuelle hausse des pensions, voire même un 14e mois ?
En attendant les prochaines actions du Premier ministre, la stratégie de main tendue de la majorité vers les plateformes religieuses n’est pas passée inaperçue. Après la polémique autour du terrain de Réduit pour la communauté tamoule, le gouvernement a annoncé la distribution de Rs 16 000 à chaque kovil pour la célébration de Govinden. Ce geste, bien que symbolique, soulève des interrogations sur l’utilisation des fonds publics à des fins religieuses. Est-ce une nouvelle forme de clientélisme religieux ou une simple manœuvre politique pour apaiser les tensions ? Est-ce que l’opposition aura le courage de dénoncer cette dérive dangereuse, ce dimanche, où tous les projecteurs seront braqués sur Triolet ?
Publié 23 septembre.
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