Il s’agit de la mise en place de la deuxième phase du projet «Partaz Kiltir Moris». Son principal objectif consiste à favoriser la conception d’initiatives susceptibles de faire de l’immersion des touristes dans les villages une réalité.

La politique de l’Église catholique de toujours repérer pour ensuite le développer le point de convergence entre le spirituel et le temporel, dans tous les secteurs où les activités humaines se manifestent, s’articulera pour le secteur du tourisme cette année. Ce, autour du renouvellement de son engagement pour le développement d’un modèle de tourisme qui prône dans les faits l’inclusion. Cette orientation a débouché sur l’élaboration du projet baptisé «Partaz Kiltir Moris» Le principal objectif consiste à favoriser la conception d’initiatives susceptibles de faire de l’immersion des touristes dans les villages une réalité. Cette immersion doit se faire dans le cadre d’ateliers «tipik», et des circuits authentiques et écoresponsables. Une des principales caractéristiques de «Partaz Kiltir Moris» vise à faire de sorte qu’en fin de compte ce soit les villageois de ces agglomérations où ce projet est implanté qui doivent en être les principaux acteurs et bénéficiaires.

Le projet social «Partaz Kiltir Moris» a été lancé en août 2022 par la Commission diocésaine du tourisme. Créée en 1987, elle a pour mission principale de déployer à travers des activités et événements divers les grandes lignes de l’action que le diocèse de Port-Louis souhaite entreprendre auprès des acteurs du secteur du tourisme. Celle-ci consiste à accompagner, rassembler, mettre en place un mécanisme de communication et à faciliter les échanges entre les différents acteurs de cet important pilier de l’économie mauricienne. Cette structure évolue sous la responsabilité de l’abbé Philippe Goupille et de la présidence de Mme Marie Malié.

Le projet a été scindé en deux phases. La réalisation de la première phase – nommée «Vinn to prop patron» – a été entreprise entre août 2022 et juin 2023. Elle consistait à mettre en place tout un programme de formation ayant trait à divers domaines, dont la maîtrise de leurs différentes facettes aboutira à l’acquisition de compétences indispensables pour assurer la viabilité d’une initiative sur le long terme. Parmi les aspects retenus, on note la nécessité de :

conférer aux bénéficiaires l’envie de rechercher leur autonomie économique ;

leur donner les outils susceptibles de les aider à développer leur sens d’entrepreneuriat ;

mieux saisir l’importance de promouvoir l’interculturalité dans un pays où diverses communautés culturelles doivent se côtoyer au quotidien ;

domestiquer le fonctionnement des outils numériques dans un environnement où les technologies naissantes menacent potentiellement les prouesses de celles qui les ont précédées, et développer leur capacité à maîtriser les différentes facettes de la cuisine créole et de l’artisanat. Ils sont une quinzaine de personnes à avoir pris avantage de ce cours de formation. Elles ont été choisies après un exercice de sélection. La Commission diocésaine du tourisme est financièrement soutenue par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et par le groupe hôtelier Attitude.

Circuits authentiques

La seconde phase du projet – «Partaz Kiltir Moris» – a été mise en route en juillet. Conformément au vœu du diocèse de Port-Louis d’assurer la promotion d’un modèle de développement dans le secteur du tourisme qui prône l’inclusion, il a été décidé d’effectuer, pendant un an, un suivi rapproché des bénéficiaires du projet, soit individuellement soit collectivement. L’idée est de créer avec eux les conditions devant leur permettre de mettre sur pied leur projet d’entreprise. Au bout de la période d’un an, les bénéficiaires en question devront faire la démonstration de leur prédisposition à proposer, aux touristes ainsi qu’aux natifs du pays, différentes formes de prestation à travers des ateliers où les activités tourneront autour de la cuisine créole, de l’artisanat local, de la «mizik tipik» et/ou des circuits authentiques, comme l’organisation de «balad dan vilaz». Autant de services à la clientèle du secteur du tourisme qui sont la manifestation de différentes formes qu'une expérience immersive authentique peut prendre.

Marie Malié, présidente de la Commission diocésaine du tourisme, dévoile la nature des facteurs qui ont incité le diocèse de Port-Louis à donner une empreinte sociale à sa pastorale dans le secteur du tourisme. «L’élément qui a amené la Commission diocésaine à retenir comme option une orientation axée sur le sociale, c’est la situation dans laquelle le secteur du tourisme, le pays tout entier d’ailleurs, s’est trouvé après le passage de la pandémie de Covid-19. C’est ce qui explique le niveau de notre implication pour voir se réaliser les différents aspects du projet ‘Partaz Kiltir Moris’. Notre but, à travers cette initiative, est on ne peut plus clair. Il s’agit de tout mettre en œuvre pour que la manne touristique soit accessible à tous. Notre rêve consiste à être témoin d’une situation où le secteur du tourisme s’affiche comme un véritable levier de dynamisation économique des régions rurales.»

Le mercredi 27 septembre, la dimension spirituelle de l’engagement du diocèse de Port-Louis dans ce secteur prendra le dessus avec l’organisation de la messe traditionnelle du tourisme. Elle aura lieu à partir de 13 heures en l’église de Ste-Croix. Le déroulement de cette messe coïncide avec la célébration de l’édition 2023 de la Journée mondiale du tourisme.