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Avortement allégué

Le Dr Kabed Jaunbaccus à nouveau arrêté

9 septembre 2023, 19:00

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Le Dr Kabed Jaunbaccus à nouveau arrêté

Le Dr Kabed Jaunbaccus est poursuivi pour avortement allégué.

Seize ans après avoir été trouvé coupable pour délit d’avortement ayant entraîné la mort, Kabed Jaunbaccus, 61 ans, refait parler de lui. Ce médecin généraliste, habitant Floréal, a été arrêté le mercredi 6 septembre sous une accusation provisoire de unlawful termination of pregnancy, qu’il aurait pratiqué sur une adolescente de 17 ans. Il a comparu en cour de Curepipe, le même jour, et a été libéré contre paiement d’une caution de Rs 12 000. Comment se retrouve-t-il une fois de plus sous les feux des projecteurs après avoir été arrêté, en avril 2004, pour avortement, ainsi que pour coups et blessures involontaires ayant entraîné la mort ?

L’histoire autour de cet avortement allégué a lieu en août dernier. Une adolescente de 17 ans, qui a quitté la maison de sa mère depuis mars pour aller vivre chez son père à Mont-Roches, s’est retrouvée, bien malgré elle, au centre d’un complot ourdi par son père, 45 ans, par le père de son petit ami de 15 ans, qui habite aussi Mont-Roches et par le petit ami en question, qui l’a mise enceinte. Le petit ami refuse d’assumer une paternité à un si jeune âge, d’autant plus qu’il a entamé des démarches pour aller poursuivre ses études secondaires en Angleterre. Les trois hommes veulent donc qu’elle se fasse avorter. Le petit ami a rencontré le papa de l’adolescente enceinte à l’insu de celle-ci et lui a remis la somme de Rs 3 000 pour payer le médecin qui s’en chargera.

Le père n’a pipé mot à sa fille. Il lui propose de l’emmener voir un médecin. Croyant qu’elle sera auscultée par un gynécologue pour une vérification de routine, elle accepte en ne se doutant de rien. Il l’aurait entraînée chez le Dr Jaunbaccus. Là, elle a reçu deux injections à la hanche et le praticien a inséré deux comprimés dans ses parties intimes avant de lui prescrire d’autres médicaments. Par la suite, elle s’est sentie mal et s’est mise à saigner. Soupçonnant que son père a tenté de lui faire perdre le bébé qu’elle veut garder, le samedi 26 août, elle échange des textos avec sa sœur aînée, qui vit avec leur mère. Elle avoue à sa sœur qu’elle est enceinte et lui dit soupçonner que son père l’a emmenée chez un médecin pour qu’elle subisse un avortement.

Huit comprimés d’un coup

C’est le lendemain que leur mère apprend la mésaventure de sa cadette de la bouche de son aînée. Mais la maman ne veut pas s’en mêler. «Elle a préféré aller vivre chez son père car je mettais des restrictions sur ses sorties. Et je n’étais pas d’accord qu’elle fasse l’école buissonnière. Je lui ai demandé des explications mais elle n’était pas contente et a préféré prendre ses affaires et aller vivre chez son père. Celui-ci lui a monté la tête et elle a dit à la Child Development Unit que je la maltraitais. Donc, nous n’avons plus de contact. Après toutes les allégations qu’elle a faites à mon propos, quand ma fille aînée m’a annoncé la grossesse de ma cadette, je lui ai dit de dire à son papa de gérer la situation car selon les autorités, je n’ai pas le droit de l’approcher.»

L’adolescente de 17 ans a demandé à sa sœur de venir la secourir car «elle avait avalé les huit comprimés prescrits d’un seul coup. J’ai demandé aux policiers de Camp-Levieux d’aller chez mon ex-mari. Ni lui ni notre fille n’a paru. Les policiers ont dû le menacer par téléphone pour qu’il se rende au poste de police avec notre fille. Interrogée, celle-ci n’a pas dit un mot, à croire qu’on lui avait fait un bourrage de crâne. Ma fille n’ayant rien dit, les policiers les ont laissés partir.»

Quand l’adolescente a lancé un deuxième appel au secours à sa sœur, leur maman a alors décidé de prendre les choses en main. «Les policiers ont dû aller la chercher chez son père. Et c’est au poste de police que ma fille a craqué et a tout révélé, y compris le nom du médecin chez qui son père l’avait entraînée.»

La maman a emmené sa fille à l’hôpital et après un examen, le médecin a déclaré que le bébé était toujours en vie.

Les deux pères ont été arrêtés pour complot. Mercredi, ils ont comparu en cour de Rose-Hill sous une accusation provisoire de complot et ont été relâches contre paiement d’une caution. Quant au petit ami de 15 ans, il sera bientôt inquiété par la police.