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Article IV Consultations
Le FMI propose une réforme du régime de pension couplée à un meilleur ciblage des dépenses sociales
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Article IV Consultations
Le FMI propose une réforme du régime de pension couplée à un meilleur ciblage des dépenses sociales

Le Fonds monétaire international (FMI) a rendu public, le 18 juin 2025, son rapport dans le cadre des consultations de l’Article IV, livrant une évaluation complète de la conjoncture économique et des défis structurels auxquels fait face Maurice.
Une des recommandations porte sur une réforme de la pension jugée non soutenable à long terme ainsi qu’un meilleur ciblage des dépenses sociales. Une mesure qui n’est pas étrangères à celle figurant dans le dernier exercice budgétaire, notamment l’extension graduelle de l’âge de l’éligibilité de la pension universelle de 60 ans à 65 ans.
Ce qui a d’ailleurs l’objet de vive contestation sociale, ayant entraîné la constitution par le gouvernement de deux comités pour étudier flexibilité des cas spécifiques. Le FMI ajoute toutefois que ces mesures doivent cependant préserver les investissements productifs et les programmes de soutien aux plus vulnérables.
Le rapport note que si le pays enregistre encore une croissance soutenue et une inflation en recul, il alerte cependant sur l’urgence d’une consolidation budgétaire crédible, tout en renforçant la résilience face aux chocs extérieurs et climatiques.
Après une reprise vigoureuse post-Covid, l’économie mauricienne montre des signes d’essoufflement. Le taux de croissance réel du Produit intérieur brut (PIB) est passé de 5,0 % en 2023 à 4,7 % en 2024. Ce ralentissement s’explique par un essoufflement dans le tourisme, des conditions climatiques défavorables, notamment la sécheresse, et un environnement externe moins porteur. Pour 2025, le FMI table sur un taux de croissance de 3,0 %, avant un rebond modéré autour de 3,4 % à moyen terme.
L’économie demeure cependant dynamique grâce aux secteurs des services, de la construction et du tourisme, qui restent les principaux moteurs d’activité. Le marché du travail poursuit son redressement, avec une baisse continue du taux de chômage, tandis que l'inflation moyenne annuelle a reculé fortement, passant de 7,0 % en 2023 à 2,5 % en mars 2025, soutenue par la baisse des prix de l’énergie, des denrées alimentaires, et l’allègement de la fiscalité sur les carburants.
L’un des principaux signaux d’alerte du FMI concerne le compte courant, dont le déficit s’est creusé à 6,5 % du PIB en 2024. Cela résulte d’un accroissement des importations, de coûts de fret plus élevés et d’une balance commerciale structurellement déficitaire. Les réserves internationales ont néanmoins progressé pour atteindre 8,5 milliards de dollars, couvrant environ 12 mois d’importations.
Déficit aggravé
Sur le plan budgétaire, la situation reste préoccupante. Le déficit budgétaire s’est aggravé pour atteindre 6,5 % du PIB sur l’exercice 2024-25, (NdlR : révisé à 9,8 % du PIB dans le Budget 2025-26), conséquence d’une hausse significative de la masse salariale publique, des transferts sociaux et des subventions.
En parallèle, le ratio de la dette publique dépasse les 88 % du PIB, selon les estimations au 30 juin 2025 (90 % selon le ministère des Finances), bien au-dessus du seuil de référence recommandé pour une économie émergente vulnérable aux chocs.
Le FMI appelle avec insistance à une consolidation budgétaire «précoce et favorable à la croissance», axée sur l'élargissement de l’assiette fiscale, la maîtrise des dépenses courantes et la transparence dans l’usage des fonds extrabudgétaires, notamment les ressources de la Mauritius Investment Corporation (MIC) et du Special Fund Mechanism.
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