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Economie

Le FMI recommande la suppression progressive des allocations provenant de la CSG

30 mai 2024, 17:00

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Le FMI recommande la suppression progressive des allocations provenant de la CSG

(Photo d'illustration)

À une semaine de la présentation du Budget 2024-2025, certaines recommandations figurant dans le rapport complet du Fonds monétaire international (FMI) au titre de l’Article IV, publié mardi, risquent d’alimenter les débats parmi les employés. Pour preuve, celle portant sur la suppression progressive et ciblée à terme des allocations provenant de la Contribution sociale généralisée (CSG). “ As growth has rebounded, unemployment has fallen, and inflation has receded, the authorities should consider a gradual and targeted phasing out of the CSG income allowance scheme ”cite à cet effet le rapport, cela comme une des pistes de réflexion de l’institution financière au gouvernement dans le cadre de la réforme du système de retraite.

Dans ce rapport de 74 pages, abondamment illustré de tableaux et de graphiques, le FMI part du postulat que compte tenu du vieillissement de la population mauricienne, des réformes visant à renforcer la durabilité du système devraient être envisagées. Ainsi, l’institution de Bretton Woods propose que les autorités réforment la CSG pour collecter les cotisations des travailleurs et offrir des prestations uniquement aux cotisants. Ceci, tout en maintenant les prestations de retraite de la CSG, fixées au niveau actuel à moyen terme pour les personnes âgées de 65 à 75 ans, ainsi que celle de la Basic Retirement Pension (BRP) jusqu’à ce qu’elle atteigne 20 % du salaire moyen.

On sait que l’absence de fonds de la CSG, révélée au Parlement par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, en octobre 2023, à la suite d’une question du député du Parti travailliste, Ritish Ramphul, avait soulevé la colère parmi les syndicats et les travailleurs, ces derniers s’inquiétant du niveau de la pension à ceux qui prendront leur retraite après 65 ans. Ce qui avait valu à l’époque l’assurance du ministre des Finances que le ministère de la Sécurité sociales avait déjà provisionné une hausse de Rs 8,5 milliards de son budget pour l’année fiscale allant du 1er juillet 2024 au 30 juin 2025, soit passant de Rs 49,1 milliards à Rs 57,6 milliards, et qui servira à financer le paiement de la CSG. On saura d’autres détails dans le Budget Speech le 7 juin.

Outre la CSG, le FMI recommande des réformes au niveau de la pension universelle, en vue de renforcer la durabilité du système, soit l’augmentation progressive de l’âge d’éligibilité à la BRP de 60 à 65 ans, ce qui entraînerait des économies potentielles d’environ 1,4 % du Produit intérieur brut (PIB), tout en ciblant les prestations au plus grand nombre de personnes âgées financièrement vulnérables.

Autre constatation: la dette publique qui devrait, selon le ministère des Finances, être réduite à environ 65 % du PIB d’ici mi-2026. Or, selon le FMI, même si ce niveau de dette publique pourrait constituer un point d’ancrage approprié pour garantir la stabilité macroéconomique à moyen terme dans le contexte de taux d’intérêt mondiaux élevés, il semble difficile d’y parvenir d’ici deux ans, notamment en raison de son impact potentiel sur la croissance, car cela nécessiterait un ajustement budgétaire d’environ 6,7 % par an. Ainsi, l’institution internationale se penche plutôt vers une réduction plus progressive, visant à atteindre 65 % du ratio dette publique/PIB d’ici mi-2029, ce qui pourrait être réalisable et plus favorable à la croissance. Cet objectif pourrait être atteint grâce à des mesures qui augmenteraient les recettes fiscales (+1 % du PIB) et qui réduiraient les dépenses courantes (+1,3 % du PIB). Au 31 mars, la dette publique s’élevait à Rs 524,7 milliards, soit 78,3% du PIB, supérieure à l’estimation budgétaire de 71,5 % du PIB (Rs 516,5 milliards) au terme de l’année fiscale 2023/24.

Pour le reste, le rapport du FMI reprend les mêmes conclusions de son communiqué publié le 18 mai portant notamment sur une projection de croissance de 4,9 % en 2024, une inflation globale de 4,9 % pour la même période, un déficit du compte courant de 4,5 % du PIB, et l’urgence de la Banque de Maurice de reconstruire ses réserves en devises en vue de mieux conduire sa politique monétaire, tout en améliorant sa résilience pays face à d’éventuels chocs, entre autres.