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Déclaration de Sawan Jogheshwarsingh au CCID
«Le frère d’un ministre m’avait dit de tuer le beau-père de son frère»
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Déclaration de Sawan Jogheshwarsingh au CCID
«Le frère d’un ministre m’avait dit de tuer le beau-père de son frère»
Sawan Jogheshwarsingh.
Le 15 novembre, Sawan Jogheshwarsingh a fait des allégations lors de son témoignage au Central Crime Investigation Department (CCID) contre le frère d’un ministre d’un gouvernement sortant. Il dénonce des pressions exercées sur ses proches et lui et dit que le frère d’un ex-ministre lui a demandé de tuer le beau-père de ce dernier. «J’ai préféré donner ma protection à la personne ciblée au lieu de la tuer. Quand je suis allé le voir, au lieu de me proposer du travail alors que j’en cherchais, il m’a proposé de tuer Prakash Baboojee. Mo pa enn contract killer mwa. Mo vinn rod travay.»
Pressions et menaces
Sawan Jogheshwarsingh rapporte avoir été victime de menaces répétées et de tentatives de manipulation par des figures de pouvoir, notamment par des policiers proches de l’ancien régime. Il déclare que l’ancien commissaire de police avait donné l’ordre de l’arrêter sans raison valable, cherchant à le piéger en plantant des stupéfiants et des armes chez lui. «La police venait chez moi à chaque fois, cherchant à me fabriquer des preuves.»
Cette pression aurait été accentuée à l’approche des élections, où la Flying Squad aurait fait une fouille chez lui pour chercher de la drogue et des armes. «Mais ils n’ont rien trouvé car je suis dans ni l’un ni l’autre», dit-il. Il déclare aussi qu’il y avait des menaces ciblées envers les membres de l’Alliance du changement, qu’il soutenait en tant que simple citoyen durant les élections. «Je me suis rendu sur place, ne pouvant accepter l’injustice de certains. Le groupuscule du ministre s’était muni de sabres pour menacer les personnes dans la circonscription no 12 afin que les habitants votent pour eux.»
Connexions politiques et manipulations
Sawan Jogheshwarsingh va plus loin dans ses accusations en affirmant que le frère de l’ex-ministre et son entourage ont joué un rôle dans la propagation des tensions ethniques et sociales à Maurice durant le film The Kerala Story. «Li ti avoy Vishal Shibchurn kre bagar rasial ek met leta dirzans dan pei. Samem ti zot bit.» Il parle aussi de Raquel Jolicoeur et de Vimen Sabapati qui ont été les victimes de l’ancien régime. Parlant de Raquel Jolicoeur, il dit : «Il a été victime de planting par la police. Moi, je travaillais dans la sécurité et, lui, il venait parfois avec moi alors qu’il n’avait que 12 ans quand je travaillais comme agent de sécurité. Quand j’ai vu sa situation, ce qu’il vivait, je n’étais pas content qu’il ait été arrêté sous des fausses charges.»
Concernant l’affaire Kistnen, il dit ne rien savoir, mais qu’il peut expliquer ce qui s’est passé en 2022. «J’avais 35 ans à l’époque, et il y a eu une bagarre entre moi et Vishal Sibchurn. La police est intervenue et m’a arrêté. Vishal, lui, avait causé des problèmes à la famille de ma petite amie. Il disait qu’il me tuerait de la même manière que Kistnen.» Il évoque une réunion à St-Pierre chez une personne dont il connaît le nom en compagnie de Vishal Sibchurn et de Manan Fakhoo, qui, selon lui, aurait été l’un des lieux où l’affaire Kistnen avait été discutée.
Cette situation a eu des conséquences dramatiques sur la vie de Sawan Jogheshwarsingh. Il affirme que depuis les fausses accusations portées contre lui, sa vie personnelle et professionnelle a été complètement bouleversée. «La presse a monté des affaires contre moi, qui étaient totalement fausses. Ma vie est en ruine depuis 2019.» Il précise également qu’il a été victime d’une tentative d’assassinat par un ancien Deputy Commissioner of Police à la retraite. Sawan Jogheshwarsingh exprime son désir de faire toute la lumière sur ces affaires et de revenir à une vie normale. Il demande l’intervention du nouveau commissaire de police pour enquêter sur les violences qu’il a subies, et dénonce un système de corruption et de violence politique qui, selon lui, gangrène les institutions mauriciennes avec l’ancien régime.
Il conclut en affirmant qu’il n’a jamais voulu recourir à la violence, mais qu’il a été poussé à agir sous la pression de personnes en position de pouvoir. «Je veux juste retrouver ma vie d’avant et rehausser mon image, et que justice soit rendue. Je crois en la justice sous le nouveau gouvernement car, avec l’Alliance du changement à la tête avec 60-0, c’est l’indépendance que nous avons gagnée.»
Nous nous sommes entretenus avec Robin Hurreeram, le frère de l’ex-ministre Bobby Hurreeram, qui affirme avoir déposé une plainte contre Sawan Jogheshwarsingh pour violation de l’ICT Act et diffamation criminelle, vendredi dernier au poste de police d’Abercrombie. «Ce sont des allégations faites à mon encontre et à l’encontre de ma famille. En agissant ainsi, il met en danger ma famille. Tout cela est un tissu de mensonges, d’ailleurs, c’est un criminel habituel.» Il ajoute : «Si ce dernier est apolitique comme il le prétend, comment se fait-il qu’il ait été si actif pendant la campagne dans la circonscription n°12 ?»
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