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Tirage au sort des questions au gouvernement
«Le goalkeeper a botté en touche»
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Tirage au sort des questions au gouvernement
«Le goalkeeper a botté en touche»
Patrick Assirvaden a été suspendu dans l’affaire de tirage au sort des questions parlementaires.
Avant de demander à Patrick Assirvaden d’aller à la police ou en cour s’il n’est pas satisfait de la façon dont les questions parlementaires (PQ) sont tirées au sort, le speaker Sooroojdev Phokeer a tenté de faire croire, dans sa déclaration au Parlement mardi dernier, qu’il avait réfuté le contenu de la lettre du député travailliste. Patrick Assirvaden nous rappelle qu’il avait confronté le speaker au contenu de l’accord signé entre l’opposition et la majorité le 18 mars 2022. «L’accord est clair : les questions sont choisies par leur numéro et non par l’auteur de la question ou le sujet.»
«Le comble, poursuit le député, c’est que dans sa déclaration au Parlement mardi, le speaker a lui aussi interprété correctement l’accord en disant qu’Agreement […] specifically makes mention of numbers. Mais par malhonnêteté intellectuelle, il a ajouté que at no point in time does the said Agreement make mention of the names of hon. Members or the subject matter of the PQs, comme si j’avais parlé du choix des questions par nom de l’auteur ou sujet. At no point in time, je ne l’ai fait !» Après ce qui était censé être une réfutation des propos de Patrick Assirvaden, Sooroojdev Phokeer a omis de revenir sur le paragraphe 4, le plus important, de la lettre du député où celui-ci a affirmé avoir appris de l’acting clerk de l’Assemblée nationale, en présence d’Aadil Ameer Meea et d’Ehsan Juman, que les questions ne sont pas allouées par numéro, contrairement à ce qui est stipulé dans l’accord. Et que le choix final des questions se fait après par le speaker. «Phokeer a omis de répondre à l’accusation principale contenue dans ma lettre. Le goalkeeper a botté en touche!»
De plus, le speaker a semblé démentir ce que l’acting clerk avait dit aux trois députés de l’opposition, tout en tentant de s’en sortir et en rejetant le blâme sur… l’acting clerk : «I wish to confirm that the drawing of lots is purely an administrative exercise over which the Speaker does not exercise any control whatsoever, the more so that the Speaker is not present during the balloting.» Le speaker n’a pas ouvertement contesté que c’est lui qui faisait le choix final des questions et a maintenu que «drawing of lots of Parliamentary Questions has always been and is still being conducted as per the terms of the Agreement.» Et de s’embarquer, lors de sa deuxième déclaration, sur un réquisitoire accusant Patrick Assirvaden d’avoir «publicly attacked the integrity of the Acting Clerk and the officers of the National Assembly… in particular lady officers, in the performance of their duties». La majorité a, elle, lancé à l’endroit du député travailliste : «Shame! Shame!» Cela, alors que ce dernier a accusé Phokeer, et non pas l’acting clerk, d’avoir la mainmise sur le tirage au sort. «C’est la même tactique politicienne utilisée par les ministres qui accusent souvent l’opposition de s’en prendre aux fonctionnaires alors que ce sont eux qui étaient visés.»
Ce n’est pas tout. Pour justifier d’avance la suspension de Patrick Assirvaden, Sooroojdev Phokeer s’est vaguement appuyé sur toute une édition d’Erskine May, même pas sur un standing order en particulier :«It is worth noting that there have been suspensions in the House of Commons in respect of the terms of a letter addressed by a Member to the Speaker and of his conduct in the House on preceding days, and this is in Erskine May, the 25th edition.» «C’est du grand art !», conclut Patrick Assirvaden.
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