Déjà paralysée par le «ruling» de la Cour suprême rendu fin 2023, condamnant l’Association mauricienne de handball (AMH) à verser la somme de Rs 10,7 millions à Gérald Alcindor pour les frais des services offerts durant la tenue, en 2017, de l’U17 Beach Handball World Championship, voilà qu’un élément de l’équipe nationale vient en rajouter une couche. En révélant, dans l’express du jeudi 13 avril, les écarts auxquels se seraient livrés certains aux derniers Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) à Madagascar.

Selon le joueur, un de ses coéquipiers se serait enfermé dans l’une des toilettes d’une boîte de nuit de Tana. Et, ce n’est que le lendemain matin qu’il aurait été retrouvé, complètement «défoncé» à ce qu’il paraît, par les agents de nettoyage ou les gardiens du site. Si cela s’avère, alors c’est grave. Très grave. Car, comment est-ce qu’un joueur, qui est censé être sous la responsabilité de ses dirigeants et du chef de délégation, a pu passer la nuit seul dans les toilettes d’une discothèque en terre étrangère ? Comment cela se fait que l’on n’ait pas remarqué son absence au moment du départ ? Les «amis» et les responsables étaient-ils aussi tous bourrés au point de perdre tout bon sens ? Ou s’en foutaiton simplement qu’il y ait quelqu’un qui manque à l’appel ? Le fait est qu’il aurait pu lui arriver n’importe quoi, d’autant plus qu’il est dit qu’il était grisé.

Maintenant, comment est-ce qu’il est rentré à son site d’hébergement ? Qui est parti le récupérer ? Qu’est ce qui s’est réellement passé ? Est-ce que les responsables partis à Madagascar ont fait un rapport sur cet incident ? Ou est-ce le principe «sekinn pase Mada ress Mada» qui a prévalu ? Des réponses sont attendues de la part des dirigeants de l’AMH. Tout comme une action du ministère de Stephan Toussaint car si tout cela est avéré, par la faute d’un petit groupe, c’est la réputation de Maurice et de l’ensemble de nos athlètes qui est entachée.

Il paraît aussi que le joueur ferait partie d’un petit cercle de privilégiés mené par un dirigeant de l’AMH. Le groupe en question sortait apparemment de manière régulière. Et, l’un d’entre eux a, semblet- il, dû être réveillé de force par le head coach Davor Brkljacic un matin pour se rendre à une séance d’entraînement.

Déjà, les deux sélections étaient mal préparées pour l’échéance malgache. On avait d’ailleurs fait état des nombreux manquements et du programme chaotique auquel elles étaient soumises. Comme si ces problèmes ne suffisaient pas, il a fallu que s’ajoute l’indiscipline de certains en terre malgache. Indiscipline qui a forcément altéré la performance, principalement de la sélection masculine.

Cela dit, depuis le retour de Madagascar, nos handballeurs ne se sont plus retrouvés sur un terrain pour une compétition officielle. Et, pas sûr qu’ils auront cette occasion de sitôt puisqu’avec la dette de l’AMH, le compte bancaire de l’association est bloquée. Ce qui fait qu’elle est dans l’incapacité d’organiser des activités.

Les bruits de coulisses font aussi état d’un conflit au sein de l’actuel comité directeur. Un groupe, diton, tiendrait le président Ludovic Carré responsable du marasme dans lequel se trouve le handball local et on s’active pour avoir de quoi demander une assemblée spéciale pour ainsi déposer une motion de blâme à son encontre. A bien y réfléchir, un départ de Ludovic Carré serait une bénédiction pour le handball car depuis qu’il a pris la présidence en 2017, son bilan est quasiment nul.