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Metro Express
Le ministre Mahomed sur les rails pour une première évaluation
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Metro Express
Le ministre Mahomed sur les rails pour une première évaluation
Le ministre du Transport intérieur, Osman Mahomed, a fait un trajet en métro hier matin.
Le ministre du Transport intérieur, Osman Mahomed, renforce son engagement sur le dossier du Metro Express après une première réunion avec ses fonctionnaires samedi. Hier, il a pris le métro entre Ébène et Réduit pour observer directement la situation sur le terrain. Cette ligne, qui a coûté Rs 4,5 milliards à l’État (plus de Rs 1 M par mètre linéaire de voie ferrée), a déjà été critiquée par Mahomed pour son coût élevé et son manque de rentabilité. Il avait d’ailleurs posé des questions parlementaires à ce sujet, soulignant que la ligne ne dessert pas une agglomération prioritaire, comme le montre le faible nombre de voyageurs.
Osman Mahomed a pris le métro à 9 h 15, aux heures de pointe, pour observer la réalité du transport : «Il y avait peu de passagers, mais plusieurs membres du personnel à bord», a-t-il constaté, renforçant ses préoccupations sur l’utilisation de cet investissement public. Le ministre semble déterminé à poursuivre son évaluation des performances du métro et appelle à un état des lieux complet du système. Après une réunion avec Metro Express Ltd (MEL), il a annoncé la préparation d’un rapport détaillé pour évaluer les opérations et finances de la société, avec des décisions importantes à venir après l’approbation du gouvernement. «L’urgence est de stopper les pertes financières.»
Pour l’année se terminant en juin 2021, MEL a enregistré des pertes de Rs 1,96 milliard, mais conteste ce chiffre. L’entreprise parle d’un Total Comprehensive Income de Rs 529 millions. Rappelons qu’en juin, Osman Mahomed avait prévu une question sur le bilan de MEL, mais celle-ci avait été interdite. Il souhaitait savoir pourquoi le bilan n’avait pas été déposé au Registrar of Companies depuis 2021.
Drains
Metro Express est au cœur d’un scandale concernant des lacunes dans la construction des drains du projet. Les révélations des «Metro Leaks» dénoncent des erreurs de dimensionnement et des risques accrus d’inondation dans plusieurs zones urbaines. Le premier volet critique le choix de techniques de drainage obsolètes, ignorées des normes modernes et adaptées au changement climatique. Cela aurait exacerbé les risques d’inondation à Phoenix et Quatre-Bornes. Les modifications apportées pendant les travaux ont redirigé les eaux pluviales vers la Cemetery Road, une zone déjà vulnérable.
Un deuxième volet met en cause des erreurs de calcul dans le dimensionnement des drains, avec un coefficient trop faible, réduisant leur efficacité en cas de fortes pluies. La société Larsen & Toubro, responsable de la construction, est directement impliquée. Le troisième volet souligne une sous-estimation de la capacité des drains, augmentant les risques de débordements. En mai, Shakeel Mohamed, leader de l’opposition, a révélé des documents sensibles suggérant que le gouvernement avait sacrifié la qualité pour respecter le budget. Ces documents, remis à Osman Mahomed pour étude, ont révélé des erreurs de calcul et de conception.
Lors du débat budgétaire à l’Assemblée nationale, Osman Mahomed avait dénoncé ces manquements. Le ministre du Transport intérieur soulève une question sur les aspects techniques du projet : «La firme Rites Ltd, responsable de la conception du projet, aurait-elle été à la hauteur de la tâche qui lui a étéconfiée ?»
MEL s’explique
«Il est important d’expliquer comment a été conçu le design des drains du Metro Express et quels ont été les processus de validation. Le projet du Metro Express est un projet design and build. C’est donc le contracteur Larsen & Toubro (L&T) qui est responsable du design et de la construction. L&T a fait appel à une entreprise de consultants spécialisés et renommée mondialement, Systra, pour effectuer les calculs. Ensuite, le design a été vérifié par le consultant du projet, RITES, qui est également une référence pour les projets ferroviaires. Une fois vérifié, le design a été soumis à l’autorité compétente, la Land Drainage Authority (LDA), pour approbation. Le projet a reçu toutes les autorisations de la LDA avant le démarrage des travaux. À savoir que le contrat n’impose pas le choix de la méthode de calcul. La méthode utilisée par l’entreprise est basée sur des données officielles des MMS (Mauritius Meteorological Services), et cette méthode est acceptée par la LDA», explique la communication de MEL. Au sujet de la redirection des eaux de pluie vers la Cemetery Road, une zone déjà vulnérable aux inondations, MEL explique que Metro Express a renouvelé tous les drains le long de l’alignement avec des drains neufs. «Le point de connexion a été validé par la LDA et se trouve en dehors du corridor du métro. Il est apparu que ce drain de Cemetery Road lui-même nécessitait une remise à niveau, et cette partie est prise en charge par les autorités concernées», dit-elle. Et d’ajouter : «Tous ces calculs détaillés ont été effectués par un consultant spécialisé et expert dans le domaine, et validés par l’autorité concernée, la LDA. Nous souhaitons quand même rappeler que toutes les procédures ont été suivies à la lettre pour la conception et l’implémentation des drains dans le cadre du Metro Express. Il y a quelques zones d’interface avec d’autres projets en dehors du corridor du métro, qui sont en cours de travaux par les agences responsables. Les travaux du Metro Express sont positifs, car le projet a tout de même permis de construire plus de 55 km de drains neufs, ce qui est une valeur ajoutée pour le pays.»
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