Tel un père heureux de la performance de ses enfants à l’école ou au sport, le ministre de l’Autonomisation de jeunesse, des Sports et des Loisirs, Stephan Toussaint, n’a pas caché sa joie au moment de faire le bilan du Club Maurice après sa participation aux Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI 2023). Lors d’une conférence de presse animée conjointement par Philippe Hao Thyn Voon, président du Comité olympique mauricien (COM) et tenue au complexe sportif de Côte-d’Or, hier, le ministre a affiché sa satisfaction.

«Nou ban zanfan inn fer enn mari zefor.» Cette phrase a souvent été répétée par Stephan Toussaint. Le nombre de médailles récoltées par le Club Maurice dans la Grande île se décrit ainsi : 91 médailles d’or, 89 en argent et 101 en bronze pour un total de 281 breloques. «Nos athlètes ont assuré et je suis satisfait des résultats. Je remercie les coaches aussi. Il n’y a que le travail et l’accompagnement qui rapporte ce résultat. Malgré les coupures drastiques, la machinerie a continué à fonctionner. Ce sont des JIOI mémorables. Madagascar a su relever le défi malgré les inquiétudes», a déclaré le ministre des Sports.

Et à peine les JIOI terminés que le ministre a déjà le regard tourné vers 2027, année qui accueillera la 12e édition des Jeux. Ces derniers sont programmés aux Comores. «On a déjà commencé le travail depuis mercredi. On va aux Comores pour remporter les Jeux. Les fédérations doivent continuer à travailler et à nous solliciter. Cela démontre qu’elles sont vivantes», a réagi Stephan Toussaint. Ce dernier a également consacré une large partie de la conférence de presse à énumérer les différents records établis par les athlètes mauriciens. «Il y a eu les records de Jean-Ian Carré au marteau, Noa Bibi au 100m, Liliane Potiron au triple saut, Christopher Sophie au disque. Nos handisportifs ont également établi des records des Jeux comme Ashley Telvave, Brandy Perrine, Andora Asaun, Eddy Capdor et Jean-François Sénèque. En natation, on a eu la performance de Tessa Ip», a rappelé Stephan Toussaint.

Il a également fait un clin d’œil au personnel du ministère qui a apporté l’encadrement nécessaire aux athlètes. «Nos athlètes n’ont manqué de rien grâce à eux.» Le ministre des Sports est aussi revenu sur les moments les plus marquants durant cette compétition. «Ce sont des images marquantes qui resteront dans ma tête. Il y a par exemple Fabrice Bauluck qui a coaché ses partenaires avant d’aller sur le ring. J’ai aussi en tête la chute de Christopher Lagane qui a su se relever pour gagner. Même chose pour Christianne Legentil qui s’est blessée au genou mais qui a tout de même remporté son combat. Cela montre que nos athlètes sont de valeureux guerriers. J’ai aussi été touché par le geste d’encouragement de Rosario Marianne qui a consolé un autre athlète après une chute.»

Pour sa part, Giandev Moteea, président du Club Maurice, a remercié les sponsors qui ont apporté leur soutien aux athlètes. «Cette campagne à Madagascar n’était pas de tout repos mais on a fait notre maximum. Je remercie d’ailleurs les sponsors pour leur soutien.»

Cash Prize : Rs 50 000 pour l’or

Les médaillés aux JIOI recevront bientôt leur dû. Ce dernier prendra la forme d’un cash prize évidemment. L’annonce a été faite durant la conférence de presse. On devrait y voir plus clair dans ce dossier à partir de la semaine prochaine. Quoi qu’il en soit, les médaillés d’or recevront un chèque de Rs 50 000. Les médaillés d’argent seront récompensés à hauteur de Rs 40 000 et les médaillés de bronze obtiendront une somme de Rs 20 000. Les entraîneurs et les directeurs techniques recevront une somme comprise entre Rs 8 000 et Rs 20 000. «Mais ce chiffre va varier dépendant de la performance. D’autre part, en ce qui concerne les sports collectifs, par exemple le football, chaque joueur recevra Rs 20 000 pour leur médaille de bronze.»

Philippe Hao Thyn Voon : «J’espère que nous remporterons les Jeux aux Comores»

Le président du COM est revenu sur les prérogatives du Conseil international des Jeux (CIJ) et a également soutenu que le Club Maurice aurait pu mieux faire. Le vice-président du CIJ a précisé que cette instance est un peu la «cour suprême» des Jeux. Il a maintenu que c’est au CIJ de traiter toutes les affaires litigieuses pendant les Jeux. Il a fait allusion aux trois pongistes malgaches qui ont été suspendus. «S’il y a une contestation, c’est à nous d’étudier ce cas. Par exemple, pour le penalty accordé à Madagascar en finale, on aurait pu traiter ce cas si La Réunion nous avait fourni les preuves nécessaires», explique Philippe Hao Thyn Voon.

Il est également revenu sur les Comores qui abriteront la prochaine édition. «Ils devront soumettre leur cahier des charges au complet. Les membres du CIJ se rendront là-bas dans pas longtemps pour faire un premier constat. Il sera également question de débattre sur le nombre de disciplines qui seront au programme de la 12e édition», a-t-il confié.

Si le ministre des Sports a été totalement séduit par la performance du Club Maurice, Philippe Hao Thyn Voon a été plus modéré. Il a expliqué que des petits détails ont empêché la domination totale des cyclistes mauriciens. Les quelques grammes en haltérophilie et le dernier set mal négocié en badminton sont aussi pointés du doigt. «C’est un peu de la malchance. En ce qui concerne le football, c’est Maurice qui méritait l’or. Nous avons fait trembler Madagascar. J’espère que nous remporterons les Jeux aux Comores et la médaille d’or en football.»

Vers la fin de la conférence de presse, le président du COM n’a pu contenir ses émotions. Il a partagé une petite anecdote à l’assistance. Il a relaté que durant la compétition d’haltérophilie, la sono avait fauté au Petit Palais des Sports. L’haltérophile Ketty Lent avait obtenu trois médailles d’or ce jour-là et tout le monde attendait que le Motherland soit joué. «Mais à cause de ce souci technique, les organisateurs n’ont pu mettre la musique. Plusieurs Mauriciens dont le ministre Toussaint ont entonné l’hymne national et cela m’a beaucoup touché», a précisé Philippe Hao Thyn Voon. Il n’a pu terminer sa phrase car l’émotion avait pris le dessus.