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Dépenses électorales

Le MSM compte saisir la Cour suprême

2 février 2025, 13:00

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Le MSM compte saisir la Cour suprême

Le leader du MSM attendait le bon moment pour son come-back dans l’arène. Il a eu une bonne raison, dit-on.

Port-Louis, 2 février 2025 (AFP) – Le MSM se prépare à engager des actions légales contre les six députés de l’Alliance du Changement accusés d’avoir violé la loi sur les dépenses électorales. «Cette bourde est une chance inespérée d’invalider au moins six élections. Nous sommes en consultation avec nos avocats pour déterminer la marche à suivre. Nous pensons que ce sont nos agents de chaque circonscription qui doivent déposer les plaintes. Nous aurons également des consultations avec la Commission électorale dès demain», a déclaré un dirigeant du MSM. Selon lui, il ne s’agit pas d’une simple «erreur de saisie» car les factures justificatives ont également été produites.

Au PMSD, l’affaire est également suivie de près. «They have shot themselves in the foot !» a commenté un cadre du parti. Xavier-Luc Duval, leader du PMSD, estime que si la loi est appliquée, les députés concernés devront démissionner. «Cette affaire est trop grave», a-t-il déclaré.

La Commission électorale a récemment publié les dépenses déclarées par les candidats lors de la dernière campagne, conformément à la Representation of the People Act. Richard Duval, ministre du Tourisme, a enregistré des dépenses de Rs 248 375, bien au-delà des Rs 150 000 autorisées.

Six candidats, dont trois ministres, ont dépassé ce plafond. Kaviraj Sukon, ministre de l’Enseignement supérieur, a déclaré Rs 233 000, Sandeep Prayag (Rs 222 000), Kavy Ramano (Rs 220 000), Raj Pentiah (Rs 187 000) et Kevin Lukeeram (Rs 156 500) figurent également parmi les dépassements.

Selon l’article 55 de la Representation of the People Act, une pratique illégale est passible d’une amende maximale de Rs 1 000 et d’une interdiction de candidature ou de vote pendant cinq ans. Ces sanctions n’entrent toutefois en vigueur qu’après un délai de 30 jours ou en cas de recours devant la Cour suprême.

Faizal Jeerooburkhan, de Think Mauritius, critique les insuffisances de la loi. «Elle n’oblige pas les partis politiques à déclarer leurs sources de financement ni leurs dépenses, ce qui complique le contrôle global.»

Il rappelle qu’en 2024, le précédent gouvernement avait tenté d’introduire des réformes pour renforcer la transparence. Cependant, faute d’enregistrement légal des partis politiques, ces mesures sont restées inappliquées.

«Les candidats dépensent bien plus que ce qu’ils déclarent. Certains parlent de millions de roupies, mais seuls quelques milliers sont rapportés officiellement», déplore-t-il, appelant à une analyse approfondie pour garantir l’équité démocratique.

D’autres candidats, dont Paul Bérenger, Karen Foo Kune et Joe Lesjongard, n’ont pas encore publié leurs chiffres. Ces révélations relancent le débat sur la transparence du financement politique, un enjeu crucial pour la démocratie mauricienne.

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