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Attouchements sur une fillette de quatre ans

Le Népalais voulait «acheter» d’autres victimes…

31 mars 2024, 19:00

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Le Népalais voulait «acheter» d’autres victimes…

Le Népalais Jib Lal Mandal, 48 ans, a été arrêté.

En parler ne laisse pas insensibles plusieurs habitantes de Cité Richelieu, Petite-Rivière. «Depuis, nous faisons toutes très attention à nos enfants. Ça a été un choc...» raconte Carla (prénom d’emprunt), habitante du quartier. Le weekend précédent, une vidéo montrant une fillette de quatre ans de cette localité, victime d’attouchements, a circulé sur les réseaux sociaux. Par la suite, les autorités ont été alertées. Un Népalais, Jib Lal Mandal, 48 ans, qui occupait un dortoir à Petite-Rivière, ainsi que la mère de la victime, Queency Lisebeth Ritta, 33 ans, ont été arrêtés. Ils font face à une accusation provisoire de «causing child to be sexually abused». La fillette avait été conduite à l’hôpital Victoria à Candos et la Child Development Unit (CDU) alertée. L’enquête se poursuit, alors que la petite devrait être placée dans un abri.

À Cité Richelieu, les parents montent la garde et assurent la surveillance de leurs enfants lorsqu’ils jouent à l’extérieur. Le quartier est silencieux, seuls les habitants circulent. Clara, femme au foyer et grand-mère d’une petite fille de quatre ans, raconte que le samedi 24 mars, «j’étais dans la cuisine quand un membre de la famille est venu me montrer la vidéo sur le téléphone (les réseaux sociaux), en demandant ‘Ma, pa li (NdlR, la victime d’attouchements) sa non ? Dir mwa pa li sa...’ Quand j’ai vu la vidéo, j’ai réalisé que c’était elle. Mo pa kapav dir ou dan sa ler-la kouma monn resenti. C’est la même chose pour toutes les familles du quartier...»

Cette vidéo a suscité la colère et le choc. «Voyez cette petite fille, innocente, belle et qui ne comprend encore rien», dit la dame en nous montrant sa petite-fille. «La fille (victime) est exactement comme ça. D’ailleurs, ma petite fille et elle fréquentent la même école dans la localité. Imaginez, sa misyé-la fer enn zafer koumsa...» Clara ajoute que «depuis, la vigilance de la police s’est accrue dans cette région. Bann travayer étranzé pa pé vinn la. Sinon tou lézour zot la.» D’où viennent-ils ? «Du dortoir tout proche, ils continuent à marcher et il y a un bus qui va jusqu’à l’intérieur loin du quartier pour les déposer.» Pourquoi viennent-ils dans ce quartier résidentiel ? «Ils traînent, ena vinn rod zot zafer pou fimé...» confie-t-elle.

Par ailleurs, la complexité de la relation de la mère de la fillette avec le travailleur népalais est évoquée. Une habitante estime que «la maman aime son enfant. Le défi auquel elle est cependant confrontée est la toxicomanie. Elle est séparée du père de son enfant. Après avoir fait la connaissance du travailleur népalais, zot ti pé sorti (...). Le jour des faits, la mère aurait laissé la petite fille chez sa voisine pour aller chercher sa dose de méthadone. Le travailleur népalais était là et en aurait profité pour commettre des actes odieux sur sa fille et en a fait une vidéo en mode selfie, à l’insu de la mère».

En revanche, le travailleur népalais accuse la mère d’avoir su ce qui se passait et de lui avoir vendu son enfant, ce que cette dernière nie. Selon les informations recueillies sur le terrain, «la dénonciatrice, qui avait reçu la vidéo d’une tierce personne, était en colère et est allée la montrer à la police, par devoir de protection de l’enfant. Elle a également été entendue par la police (...) à ce stade, nous veillons à ne pas la surcharger de questions et à ne pas la harceler. Elle n’a fait que son devoir de protéger l’enfant, pourquoi ne pas respecter sa confidentialité et la sensibilité de ce problème ?»

Mais ce n’est pas tout ce que nous apprendrons sur le terrain. Selon les dires d’une habitante qui a préféré garder l’anonymat, «parmi les femmes de la localité, lorsque nous avons échangé, quelques mamans ont raconté que le travailleur népalais était déjà passé et avait demandé où se trouvaient leurs jeunes filles, faisant des signes avec les mains pour faire comprendre son message et dire ‘paisa, no problem, I have money’ (...) les vacances scolaires sont là, les parents travaillent, c’est un stress de se soucier de la sécurité des enfants... Des petits enfants qui sont traumatisés, kot nou pé alé dan sa péi-la ?»