Après Nouvelle-France, et avant La Flora, il y a Beau-Climat, qui annonce une rupture entre le district de Grand-Port et celui de Savanne, qui porte fièrement son surnom de Sud sauvage. Après l’usine d’Innodis, le panneau : «Welcome to Savannah»...

Tout s’enchaîne vite. À La Flora, le lit et les alentours de la rivière ont été refaits avec de grosses pierres taillées et offrent un espace pour respirer et s’aérer l’esprit avant de poursuivre la route. Le centre multisports et le terrain synthétique donnent un coup de neuf dès l’entrée Nord de la circonscription. Plus loin, si vous bifurquez à droite, vous irez à Grand-Bois, Bois-Chéri, sur le chemin pittoresque menant à Grand-Bassin. Des travaux d’envergure sont visibles et se marient plutôt bien avec la nature luxuriante. Le progrès est en marche, sans tapage médiatique.

Si vous continuez tout droit, vous passerez devant la supérette, une coopérative, de La Flora, devenue un arrêt incontournable pour beaucoup qui vont vers le littoral du Sud.

Plus loin, vers Rivière-du-Poste un gros chantier routier longtemps attendu. La route étroite à double-sens est en train d’être élargie – ce qui va certainement sécuriser le trafic routier. En temps de pluie et de faible visibilité, les voitures faisaient régulièrement des sorties de route pour finir dans les champs de canne qui précèdent Britannia. «Le gouvernement a entendu nos appels au secours. Il s’agissait d’un problème de sécurité routière qu’il fallait régler», explique un conseiller de village de Britannia, qui sirote une boisson gazeuse devant la boutique conviviale des Rungasamy. Il n’est pas un fan du gouvernement mais reconnaît que «pas mal a été fait à Britannia et dans les alentours».

Respirer l’air du grand large à Gris-Gris. Une sortie incontournable pour les habitants du no 13.

«Après 17 heures, il n’y a pas grand-chose ici»

Plus loin vers Tyack, la route redevient étroite, mais ici on ne peut pas l’agrandir car il y a des maisons et des commerces des deux côtés. Hans Meetun, un activiste écologique de la région, a expliqué qu’il faudrait une nouvelle route qui va bifurquer tout le village, en passant par les terres d’Omnicane et celles récemment acquises par le gouvernement pour déboucher près de la foire de Rivière-des-Anguilles. Il a entendu parler d’un projet d’envergure qui changerait la configuration routière de la région. «Après 17 heures, il n’y a pas grand-chose ici. Tout est fermé. Les jeunes sont livrés à eux-mêmes et n’ont pas un endroit pour flâner ou juste pour se rencontrer. On est coupés du reste du monde ici», nous dit Rooben, un jeune collégien qui soutient que Tyack/Rivière-des-Anguilles a fait son temps et qu’il faut lui redonner un coup d’éclat en repensant ses infrastructures.

Il n’a pas tort. Ici ce ne sont pas les terres qui s’étirent vers la mer, en survolant le parc des crocodiles, qui constitue sans doute la seule attraction du village. «C’est pour les touristes, pas pour nous», rectifie le jeune Rooben.

Tout cela pourrait changer bientôt ! En effet dans leur stratégie de développement, Jamie Rountree, grand propriétaire foncier dans le Sud et propriétaire d’une galerie d’art en Angleterre, s’est associé à Pascal Tsin le tycoon de la grande distribution à Maurice, et l’avocat Michael King Fat, pour lancer un méga projet immobilier autour de la prochaine enseigne U, et qui sera étendu sur plus de 100 arpents.Les promoteurs qui travaillent étroitement avec les autorités, dont l’Economic Development Board, soulignent que leur projet sera principalement axé sur l’adhésion des habitants des divers villages du Sud aux activités que générera ce développement qui se veut durable, tout en contribuant à créer de l’emploi et à améliorer leur qualité de vie. Un peu plus loin, des centaines de logements sociaux de la NSLD sortent des terres.

Les projets font-ils gagner les élections ? Au conseil de district, c’est désormais une ruche. L’on nous dit que les fonds sont débloqués mais c’est un manque de «contracteurs» qui retarde quelques projets déjà approuvés. En attendant que l’opposition finalise ses candidats, le trio du gouvernement surfe sur une cascade de projets qui font du no 13 l’une des régions les plus en mouvement, tel un chantier à ciel ouvert...

Les ministres Kailesh Jagutpal et Renganaden Padayachy sur le terrain, ainsi que Rajen Narsinghen (à dr.), candidat du Parti travailliste, qui attend que les noms de ses colistiers soient finalisés.

Témoignages

Kamalsaw Gajadur, Rivière-des-Anguilles Président Welfare Committee, Savanne District Council

«Il y a une cascade de projets chez nous dans le Sud. Nous avons les fonds nécessaires mais nous n’avons pas suffisamment de ‘contracteurs’ pour mener à bien tous ces projets identifiés. Après le terrain synthétique de La Flora, nous avons trois autres projets multisports du même genre pour promouvoir les loisirs sains. Nous organiserons aussi des foires pour les PME afin de pousser l’entrepreneuriat. Également déjeuner pour le troisième âge, jeux inter-villages, etc. Le soutien du ministre des Finances, lui-même un habitant de Souillac, a été exceptionnel. Le no 13 doit le remercier.»

Harry, marchand de plage, Rivière-du-Poste

«Il y a des projets d’envergure en cours, mais on peut faire plus pour les habitants et aussi pour les singes. J’ai installé une banderole à l’entrée du village pour sensibiliser les jeunes à la maltraitance des singes qui doivent pouvoir vivre librement dans la nature encore sauvage du Sud. Je mènerai une campagne dans l’opposition aux côtés de Rajen Narsinghen.»

Ven Cartan, président du village de Britannia

«La présence du ministre des Finances sur le terrain dans les différents villages a été un plus. Mon souhait, c’est que Renganaden Padayachy demeure ministre des Finances au no 13. Il a fait débloquer des projets routiers et infrastructurels, et relancer le Rivière-des-Anguilles Dam. Gagn bann minis-klé dan niméro 13 pou kapav amenn boukou dévlopma parey kouma Padayachy fine faire ici avec so lekip.»

Tonio Maingard, agriculteur de Batimarais

«On ne peut pas se plaindre. Les autorités font beaucoup pour nous aider. Dimanche soir, un gros tuyau a été réparé quelques heures seulement après qu’on l’ait signalé à la CWA. Nous ne sommes pas laissés pour compte comme auparavant. Je suis fier d’habiter à Batimarais et au sein du no 13. Ici on vit proche de la nature. Il nous manque un supermarché et un espace de loisirs, mais on me dit que ce développement viendra bientôt à Senneville/Rivière-des-Anguilles. Tant mieux !»

Timi Pentiah, femme au foyer, Tyack

«Les drains fonctionnent à Tyack, mais quelques maisons, dont la mienne, subissent encore quelques dégâts en temps de grosses pluies. On peut donc améliorer encore. Au niveau de la condition féminine, il y a eu du progrès. Les femmes sont plus indépendantes.»

Vijay Naraidoo, écrivain et ancien enseignant, Tyack

«Il y a un gros problème de parking entre Tyack et Rivière-des-Anguilles, ce qui handicape le développement des petits commerces de la région. Il faut compléter le projet de dam de Rivière-des-Anguilles au plus vite pour régler le problème d’eau courante. On a besoin de mettre la bibliothèque et la cour de l’école de Tyack à contribution pour permettre aux jeunes et aux vieux de s’adonner à des activités culturelles, intellectuelles et sportives. On a aussi besoin de développer des pistes pour cyclistes et piétons.»*

Bhavana Ramchelawon, conseillère de village

«Je suis pour une symbiose entre le gouvernement, l’opposition, les travailleurs sociaux et les conseils de village dans l’intérêt des habitants. Il faut améliorer les facilités de transport pour mieux connecter le Sud au centre et à la capitale. Un meilleur accès à l’eau et une académie du type RCC et RCPL pour le district de Savanne. Enfin, une meilleure dotation budgétaire pour le conseil de district.»

Bhai Swaley, ancien fonctionnaire, Grand-Bois

«Trio Padayachy-Jagutpal-Rawoo inn byen travay. Zot finn fer saki bizin pou nou landrwa. Vizavi ena Rajen Narsinghen, mé so lekip pa ankot komplé, ti mama pe tann dir Lormesh Bundhoo, ti mama Roshan Jhummun, ti mama Nuvin Deerpalsing. Zot galop an dézord lopozision. Ek zot pena moyin ki lekip gouvernma ena. Lékours fini largé akot nou.»

Balraj, le célèbre marchand de journaux de Rivière-des-Anguilles qui aime tâter le pouls de ses lecteurs-électeurs.