«Nou oule travay dan dinite.» «Donn nou zouti pou travay.» «Bizin ena dialog ek lantant.» Hier, devant l’hôpital Queen Elizabeth à Crève-Cœur, Rodrigues, dix membres du personnel infirmier ont manifesté pour exprimer leur mécontentement face aux ingérences au sein des hôpitaux de l’île. Cette manifestation marque un tournant significatif dans leur lutte pour de meilleures conditions de travail et le respect de leurs droits. Menée par les employés mais également soutenue par les syndicats, la manif s’est déroulée de 9 heures à 10 h 30 pour exprimer leur ras-le-bol, principalement en raison du non-paiement des heures supplémentaires.

Julienne Meunier, secrétaire de la Rodrigues Government Employees Association, a souligné l’importance de cette mobilisation. Elle a expliqué qu’elle soutient les employés, car elle est consciente des réalités auxquelles ils font face. Elle a mentionné les résolutions adoptées lors du débat organisé dans le cadre du Public Service Day, le 28 juin, à Mont-Lubin. Ces résolutions visaient à sauvegarder le service public à Rodrigues et ont conduit à la création de la Platform pou defann servis piblik. Cette plateforme vise principalement à mobiliser la population pour une grande manifestation en faveur de la défense du service public.

Les membres de trois syndicats ont participé à cette initiative : la Rodrigues Government Employees Association, la Rodrigues Public Service Workers Union* et la Rodrigues Nursing Workers Union*. Ces syndicats ont unanimement décidé de lancer officiellement la Platform pou defann servis piblik pour répondre à la situation critique que traversent le service public et les fonctionnaires.

Bruno Brasse, président de la Rodrigues Nursing Workers Union, a pris la parole pour dénoncer plusieurs problèmes rencontrés par les employés, notamment le non-paiement des heures supplémentaires, les agressions sur les employés, le manque de sécurité de l’emploi et l’intimidation au travail. Il a insisté sur le fait que malgré les propositions constructives du syndicat, les correspondances envoyées aux responsables restaient sans réponse, rendant les rencontres avec la direction pratiquement impossibles. Cette situation a renforcé la collaboration entre la Rodrigues Nursing Workers Union et la Rodrigues Public Service Workers Union, dans l’espoir de trouver des solutions rapides et efficaces pour améliorer les conditions de travail du personnel infirmier à Rodrigues.

Johnson Roussety, qui s’est rendu sur place, a également commenté la situation sur sa page Facebook : «Je suis allé à l’hôpital où il y avait une ‘manifestation’ de certains membres du personnel. Il est vrai qu’il y a des problèmes à régler et que c’est quelque chose de systémique qui ne peut pas nécessairement être résolu par le RRA. Il est également vrai qu’il y a des abus et de la corruption concernant les heures supplémentaires, et que le rapport de contrôle interne, qui est accablant concernant la fraude des heures supplémentaires, sera référé aux autorités compétentes. En même temps, il est également vrai que le leader de l’opposition et agitateur, Christian Agathe, donne des directives lors de cette manifestation, comme vous pouvez le voir sur les photos. La priorité du gouvernement régional de l’Alliance Libération est le bien-être des patients ; il n’y a pas de place pour la politisation du service ou la corruption. Les responsables doivent être tenus responsables pour ce qui est nécessaire.»