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Manière de voir
Le petit Duval devenu un symbole communal
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Le petit Duval devenu un symbole communal
Des internautes roulant pour le PMSD et le MMM n’ont pas tardé durant la semaine écouléeà transformer Adrien Duval en éminent symbole communal. Et non pas l’heureux bénéficiaire d’un exercice de népotisme politique au sommet de l’Etat.
La nomination du fiston a été ainsi accueillie comme un événement historique car il est devenu le premier Speaker issu d’un segment particulier de la population. Se démarquant ainsi d’une succession des Vaghjee, Jeewoolall, Ganoo, Daby, Seetaram, Ramnah, Purryag, Peeroo, Hanoomanjee et Phokeer. En quelque sorte, presque une édition mauricienne de Barack Obama à la Maison Blanche et Rishi Sunak, au 10, Downing St, à Londres.
De ce fait, ceux qui s’opposèrent à la nomination du nouveau Speaker ont été qualifiés d’«anti» hostiles aux intérêts de cette partie de la population symbolisée par le fiston.
Pour mieux vendre cet argument communal, les pro-Duval ne manquent pas de souligner le fait qu’Ameenah Gurib-Fakim bénéficie elle aussi d’une grosse pension avec voiture officielle, chauffeur, garde du corps et secrétaire bien que n’ayant pas complété un mandat présidentiel. Comment, disent-ils, proteste-t-on dans le cas du Speaker Duval garanti d’une pension à vie avec d’autres privilèges encore mais on ne parle pas du cas Fakim.
Bien sûr, les réactions à cette tentative de récupération communale ont été implacables. On a fait des allusions à ceux qui vivent dans des conditions difficiles dans les cités et certains faubourgs et ceux qui évitent de côtoyer ‘lepep’ mais qui vivent dans de luxueux campements donnant sur la mer et qui ne fréquentent que les grands établissements dans le district de Rivière-Noire.
Voilà donc le PMSD de 2024 instrumentalisé en arme de communalisme scientifique non pas en challenger du pouvoir central comme en 1967. Le PMSD new-look devenu «contracteur-fournisseur des cinq sous» pour permettre au MSM d’acquérir la roupie de la victoire aux prochaines élections.
Histoire de cinq sous et 95 sous. En effet, en raison des particularités de notre système électoral, quelques centaines de voix seulement départagent les élus et les battus lors d’un scrutin. De ce fait, le fournisseur de quelques centaines de voix dans les différentes circonscriptions apporte une contribution déterminante à son allié principal. On a vu comment en 2014 et 2019, le soutien des groupuscules issus du MMM et celui d’un ecclésiastique ont aidé le MSM à l’emporter sur les Travaillistes et leur allié du moment.
Dans le présent contexte, même si la contribution des trois ‘OO’ (Ganoo, Obeegadoo, Collendavelloo) aurait été négativement impactée, le soutien de quelques centaines de fidèles de la basse-cour bleue vaudrait sans doute son pesant d’or.
Ce soutien bleu qui pourrait s’avérer décisif pour le MSM a sans doute amené des stratèges à travailler sur l’excision du PMSD de son alliance avec le PTr et le MMM. En fait, avec des négociations qui ont débuté en janvier 2024 à Londres, le PMSD était assuré dès le départ d’un meilleur deal avec le MSM qu’avec le tandem Ramgoolam-Bérenger. Le Speakership ne serait qu’un premier geste de bonne volonté de la part de l’allié MSM.
Dans les meilleures circonstances, en cas de victoire électorale, le PMSD pourrait bien obtenir les postes de Premier ministre-adjoint, de ministre des Finances et même de Président au Réduit. Si le PMSD, comme partenaire dans l’alliance avec le Labour et le MMM, avait fait une demande pour ces postes au sommet de l’Etat, on aurait sans doute entendu quelqu’un à Riverwalk clamer haut et fort «over my dead body».
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