Publicité

Inauguration de l’hôpital SAJ à Constance

Le PM : «Enn lopital 5 zetwal enn zoli kado parti soley»

24 août 2024, 17:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Le PM : «Enn lopital 5 zetwal enn zoli kado parti soley»

Lady Sarojini et Pravind Jugnauth lors de l’exercice de «koup riban».

Le nouvel hôpital Sir Anerood Jugnauth à Constance, Flacq, a été inauguré mardi en grande pompe. Un projet qui promet de transformer le paysage des soins dans l’Est. Plus de 5 000 personnes étaient réunies pour cet événement très attendu, qui incarne l’engagement du gouvernement à améliorer les infrastructures sanitaires du pays.

L’enceinte de l’hôpital arborait des airs de fête mardi après-midi avec des bus dépêchés, le déploiement d’une marquise énorme pour accommoder les milliers de personnes présentes, le cabinet gouvernemental au complet, les élus de la circonscription et la famille Jugnauth, dont Lady Sarojini Jugnauth et Ashok Jugnauth. Le premier discours était celui du ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal, qui a expliqué la transition de l’hôpital Dr Bruno Cheong à Flacq à l’hôpital sir Anerood Jugnauth à Constance. «Tous les rendez-vous fixés à l’hôpital Dr Bruno Cheong seront désormais honorés au nouvel hôpital. Cela comprend tous les services, de la pédiatrie à la cardiologie en passant par la chirurgie. Un service d’urgence est pleinement fonctionnel au nouvel hôpital mais pour une continuité des services, un dispositif satellitaire sera maintenu à l’hôpital Dr Bruno Cheong durant la période de transition. Un service d’accueil sans rendez-vous sera également disponible au nouvel hôpital.» Le ministre se réjouit de cet hôpital moderne qu’il qualifie de bijou, qui sera aussi universitaire. L’hôpital de 500 lits, qui aura coûté environ Rs 6 milliards, a été financé par le Dubai Fund et conçu par HSCC (India) Ltd. À partir de lundi, dès 8 heures, l’établissement a accueilli ses premiers patients (voir plus loin).

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, juste après une chanson par les professeurs du Mahatma Gandhi Institute, a pris la parole devant une foule enthousiaste. Il a mis en exergue l’importance stratégique de cet hôpital flambant neuf dans une politique dédiée à l’amélioration des soins de santé. «Aujourd'hui est un jour historique pour Flacq et pour toute notre nation. Avec cette nouvelle infrastructure, nous réaffirmons notre volonté d’offrir des soins accessibles et de qualité à tous nos citoyens.» Il a soutenu qu’il était important de nommer l'hôpital Sir Anerood Jugnauth en hommage à son père, l’homme qui a marqué l’histoire en faisant le plus gros miracle économique. «Ti ena enn lepok kan Sir Anerood ti pran pouvwar, dimounn ti pe dir nepli ena nanye dan pei. Ti pe dir pou bizin al manz maniok ti kapav vinn manial.» Il a ensuite rappelé divers projets phares déjà réalisés et ceux à venir ainsi que les investissements massifs dans le secteur sanitaire. «Non seulement cet hôpital va désengorger nos structures existantes et offrir des équipements modernes aux professionnels de santé, mais il viendra également renforcer la réponse aux besoins croissants en urgence médicale.»

flacq 1.jpg (Le Premier ministre rencontre le personnel hospitalier.)

Les différents services de cet hôpital sont nombreux : urgences 24/7, unités chirurgicales équipées des dernières technologies, maternité moderne et services spécialisés de cardiologie, pédiatrie, etc. Les travaux ont été réalisés selon les normes environnementales les plus strictes afin d’assurer un espace non seulement fonctionnel mais aussi accueillant pour tous. Les habitants exprimaient leur fierté de cette avancée significative ; beaucoup évoquaient leur soulagement d’avoir enfin un établissement pouvant répondre efficacement aux urgences médicales sans avoir à se déplacer vers la capitale. Certains n’hésitaient pas à stopper le Premier ministre pendant sa visite du nouvel établissement pour le féliciter. «Ou mem pe gagn prosin eleksion boss» ou «Pena bare MSM mem» ou encore «Sa pa enn lopital me ennn lotel sa». Alors qu’il terminait son discours sous une ovation chaleureuse, on pouvait voir le sourire sur le visage des habitants espérant un meilleur accès aux soins médicaux. Avec cette inauguration réussie, Flacq se prépare à accueillir un avenir centré sur le bien-être collectif.


Fraîchement ouvert, déjà des couacs...

flacq 3.jpg (Faute de planification pour un service de transport adéquat, les patients et leurs proches ont dû se bousculer pour obtenir une place dans un autobus.)

Depuis lundi, de nombreux patients se sont rendus à l’hôpital Sir Anerood Jugnauth à Constance. Cependant, plusieurs d’entre eux n’ont pas hésité à souligner les difficultés auxquelles ils ont été confrontés. Le principal problème : le transport. «J’ai dû prendre un taxi pour venir, et le chauffeur a dû m’attendre car nous ne savions pas combien de temps durerait mon rendez-vous», confie Sheila, une résidente de St.-Julien-d’Hotman.. Elle a dû payer Rs 900 pour la course, ce qui la décourage déjà à l’idée de devoir y retourner dans quelques semaines. «Il faudra prévoir un budget rien que pour se rendre à l’hôpital», ajoute-t-elle.

À côté du nouvel hôpital, une petite gare a été construite avec plusieurs arrêts d’autobus. Toutefois, aucune communication n’a encore été établie avec la Flacq Bus Owners Cooperative Society Limited. «Nous avons appris par des rumeurs que l’hôpital allait officiellement ouvrir aujourd’hui (NdlR, mardi). Mais nous n’avons même pas reçu d’invitation officielle. Nous aurions pu envoyer un représentant, d’autant plus que cette région est desservie par nos autobus», explique un responsable. Il ajoute que les autorités auraient pu les consulter, car pour l’heure, personne ne sait si l’hôpital sera ouvert quotidiennement, ni quels services y seront proposés. «Nous ne savons même pas s’il y aura des visites et des admissions. Tout est encore flou pour le moment», souligne-t-il.

Le responsable précise que la National Land Transport Authority (NLTA) aurait au moins pu organiser une rencontre avec la Flacq Bus Owners Cooperative Society Limited pour établir un service continu vers cet établissement hospitalier. «Il y a un manque de communication avec cette autorité. Pour l’instant, seul le bus reliant Flacq à Port-Louis, et vice-versa, passe par cette route. Nous pourrions planifier un service adéquat si nous étions au moins informés de cette ouverture.»

En dehors du problème de transport, d’autres difficultés sont apparues au cours de ces premiers jours. Certains patients se sont plaints de l’absence de distributeurs d’eau. «Il n’y a même pas de cantine où nous pourrions acheter une bouteille d’eau», déplore un patient. Beaucoup espèrent l’arrivée des marchands ambulants qui proposeront certainement de quoi manger et boire. Le manque de signalisation dans cet hôpital de grande taille est également critiqué par les patients, qui espèrent que ces lacunes seront rapidement comblées.