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Logement

Le prêt à taux zéro: Quelques clés pour mieux cerner l’offre et la demande

27 septembre 2024, 20:30

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Le prêt à taux zéro: Quelques clés pour mieux cerner l’offre et la demande

Les acteurs de la construction y croient

• Les modalités bientôt finalisées

• Cette mesure va-t-elle freiner le «brain drain», d’autant que les pays étrangers durcissent leur politique d’immigration ?

Le Prêt à taux zéro (PTZ), bien connu en Europe, a permis, ailleurs, à de nombreux jeunes d’accéder à la propriété ou de financer des travaux grâce au soutien de l’État. À Maurice, la mesure n’a laissé personne indifférent. Nous avons essayé de mieux comprendre le PTZ version mauricienne en essayant de lever le voile sur cette mesure qui n’est pas unique à Maurice, mais qui vient bouleverser pas mal de choses parmi les jeunes et les moins jeunes.

Zéro intérêt sur les prêts immobiliers : les jeunes respirent-ils ?

L’annonce du Premier ministre sur l’exonération d’intérêts sur les prêts immobiliers pour les jeunes de 18 à 35 ans a été favorablement accueillie. Elle vise à améliorer l’accessibilité à la propriété pour la jeunesse, tout en jouant un rôle essentiel dans la stimulation de l’économie, reconnaissent de nombreux jeunes que nous avons interrogés ces derniers jours, même si les modalités ne sont pas encore bien définies et vulgarisées. L’initiative d’exonération d’intérêts, ou le PTZ, est en fait un exemple de politique publique qui cherche à répondre à un enjeu majeur : l’accessibilité au logement. En supprimant la charge des intérêts, le gouvernement ouvre la voie à une nouvelle ère d’opportunités pour la jeunesse, reconnaissent plusieurs banquiers qui ont commenté pour nous cette mesure qui ne cesse d’alimenter les commentaires sur les réseaux sociaux.

Effectivement, depuis cette annonce, la nouvelle mesure suscite un fort engouement parmi les jeunes, qui perçoivent cette initiative comme une opportunité sans précédent. «Cela répond à un besoin crucial, et nous offre la possibilité d’accéder à un logement abordable et durable», reconnaît Steve L., 36 ans, qui habite à Batimarais et qui compte se marier bientôt. Cela représente une avancée considérable, car la charge des intérêts peut souvent dissuader les jeunes d’envisager l’achat d’un bien immobilier, avance pour sa part un banquier de la capitale. «Dans un contexte économique incertain, cette mesure offre une bouffée d’oxygène à ceux qui souhaitent investir dans leur avenir.» De nombreux jeunes ont exprimé leur satisfaction, comme en témoigne une analyse récente de Pulse Analytics. En effet, 76 % des jeunes ont exprimé leur satisfaction par rapport à cette mesure, soulignant l’importance de cette initiative pour leur stabilité financière.

Selon nos sources au ministère des Finances, les modalités du PTZ sont en train d’être finalisées. Mais d’ores et déjà, on a appris que cette exonération d’intérêts sera appliquée sur l’intégralité de la durée du prêt, garantissant ainsi une prévisibilité financière pour les jeunes emprunteurs. Il est aussi prévu que «les banques seront appelées à participer pleinement à cette initiative». Les banques d’État, la SBM et la MauBank, entre autres, ont déjà manifesté leur intérêt pour offrir ces prêts et contribuer à une subvention partielle de l’exonération. Toujours selon nos sources, la mesure devrait être mise en place très rapidement.

Cette mesure ne bénéficierait pas qu’aux jeunes. L’industrie de la construction a également réagi de manière très positive à cette annonce. Plusieurs entreprises engagées dans la construction et l’immobilier ont indiqué que cette initiative gouvernementale allait redynamiser le marché de l’immobilier et encourager les jeunes à investir dans la construction, réagit un jeune architecte qui dit accueillir avec joie la mesure énoncée par Renganaden Padayachy. Cette réaction est partagée par des professionnels du secteur, qui voient surtout dans cette initiative une opportunité de croissance. «Les entreprises de construction se préparent déjà à augmenter leur production pour répondre à une demande croissante de logements», explique un des responsables d’une compagnie de construction.

Emplois directs et indirects

Des études montrent que chaque nouveau logement construit peut générer des emplois directs et indirects dans le secteur de la construction et des services connexes. Cette dynamique pourrait réduire le taux de chômage, particulièrement chez les jeunes, tout en renforçant l’économie locale et pousser à la roue de l’économie circulaire. Parmi les économistes, la discussion s’articule autour de l’impact de l’initiative gouvernementale sur le Produit intérieur brut (PIB) qui pourrait être significatif «dans pas longtemps». En facilitant l’accès à la propriété, le gouvernement stimule non seulement la construction de nouveaux logements, mais contribue également à la croissance économique, expliquent plus d’un économiste. Selon les estimations du ministère des Finances, cette exonération contribuera à hauteur de 0,4 % du PIB à travers le potentiel multiplicateur de l’investissement dans le secteur immobilier.

Et quid du social ?

En favorisant l’accessibilité à la propriété, le gouvernement contribue à renforcer le sentiment de stabilité chez les jeunes, qui sont souvent confrontés à des défis économiques. Posséder un bien immobilier peut également renforcer la capacité des jeunes à participer à la vie économique et sociale de leur communauté, et à ne pas forcément se tourner vers l’émigration, loin de leurs parents. De plus, la promotion de l’accès à la propriété pourrait réduire les tensions sur le marché locatif, qui connaît souvent des hausses de prix importantes. En offrant aux jeunes la possibilité d’acheter leur logement, le gouvernement pourrait aider à désengorger un marché locatif tendu. Cette initiative pourrait bien être le tremplin dont les jeunes ont besoin pour s’engager dans une voie de succès économique et personnel, ouvrant ainsi la porte à de nouvelles perspectives d’avenir.

La demande mondiale pour des prêts immobiliers à taux zéro destinés aux jeunes varie considérablement selon les régions, les conditions économiques et les politiques gouvernementales.

En Europe, notamment en France et en Italie, il existe un fort intérêt pour des programmes tels que le PTZ, qui aide les primo-accédants à accéder à des logements abordables. Ces programmes ont été élargis et prolongés, en particulier en France, afin de rendre l’accès à la propriété plus accessible aux jeunes générations, souvent exclues du marché de l’immobilier en raison des prix élevés. En Italie, par exemple, des banques comme Intesa Sanpaolo et Crédit Agricole offrent activement des prêts immobiliers aux jeunes de moins de 36 ans, souvent assortis de garanties d’État, ce qui renforce l’attrait pour la propriété immobilière. Dans d’autres régions du monde, comme en Californie, des programmes similaires sont en cours d’introduction, tels que le programme California Dream For All. Cette initiative aide les jeunes à revenu faible ou modéré à couvrir les frais d’acquisition, reflétant ainsi l’intérêt croissant à l’échelle mondiale pour ces dispositifs.

Alors que ces initiatives gagnent du terrain en Europe et en Amérique du Nord, des modèles similaires pourraient potentiellement profiter aux jeunes populations d’autres régions, comme chez nous en Afrique australe, s’ils sont vraiment adaptés aux conditions locales et à la faim de nombreux jeunes d’avoir leur propre chez eux, ici dans leur pays natal.


Un outil essentiel

Destiné principalement aux primo-accédants, c’est un outil essentiel pour ceux qui n’ont pas été propriétaires de leur résidence principale au cours des deux dernières années. Les bénéficiaires doivent toutefois répondre à certaines conditions de revenus, qui varient en fonction de la zone géographique et de la composition du foyer. Prolongé jusqu’en 2027 et récemment élargi, le PTZ redevient pertinent dans un contexte où les taux d’intérêt ont fortement augmenté. Le gouvernement estime que ce dispositif pourrait ramener le taux d’intérêts moyen des emprunts immobiliers de 4,4 % à 3 %, offrant ainsi un véritable coup de pouce aux ménages souhaitant devenir propriétaires. Les récentes modifications apportées au PTZ incluent une révision des plafonds de revenus pour toucher davantage de ménages, avec une augmentation de la quotité finançable pour les plus modestes à 50 % du projet, contre 40 % auparavant. De plus, une nouvelle tranche de revenus a été créée pour aider les classes moyennes, précédemment inéligibles. Le PTZ se concentre désormais sur le logement collectif neuf dans les zones tendues, excluant la construction de maisons individuelles. Ce dispositif présente de nombreux avantages : l’absence d’intérêts réduit significativement le coût total du prêt, et le différé de remboursement, pouvant aller jusqu’à 15 ans, permet de commencer à rembourser plus tard, augmentant ainsi la capacité d’emprunt. Il s’agit donc d’un allié précieux pour les primo-accédants dans leur projet d’accession à la propriété. Enfin, les Mauriciens pourraient également tirer profit de tels dispositifs si des initiatives similaires étaient mises en place localement. Dans un contexte mondial où l’accès à la propriété devient de plus en plus difficile, des prêts à taux zéro pourraient offrir un levier important pour les jeunes générations à la recherche d’un premier logement.

Engouement en Europe

Les prêts à taux zéro, bien connus en Europe, ont aidé de nombreux jeunes à accéder à la propriété ou à financer des travaux grâce au soutien de l’État. Les bénéficiaires de ces prêts peuvent inclure des primo-accédants et ceux réalisant des rénovations écologiques, sous certaines conditions de revenus ou d’usage du logement. Ces prêts, tels que le PTZ (prêt à taux zéro) et l’éco-PTZ, suscitent l’intérêt des jeunes Européens, surtout dans un contexte où l’accès à la propriété est de plus en plus difficile. Quant aux Mauriciens, ils pourraient eux aussi tirer parti de ces dispositifs si des politiques similaires étaient mises en place localement. ** Les avantages du PTZ **

Absence d’intérêts: L’absence d’intérêts réduit considérablement le coût total du prêt. Pour un couple sans enfant gagnant EUR 60 000 par an en zone tendue, le gouvernement estime un gain total de EUR 31 500 sur la durée.

Facilité d’accès : Le PTZ, qui peut être considéré comme un apport, facilite ainsi l’accès à la propriété.

Différé de remboursement : Cette option permet d’alléger les charges financières pendant les premières années et donc d’augmenter la capacité d’emprunt avec des mensualités plus douces. En bref

LE PTZ, POURQUOI, COMMENT ?

Le PTZ est un prêt complémentaire sans intérêt, dédié aux primo-accédants, c’est-àdire les personnes qui n’ont pas été propriétaires de leur résidence principale au cours des deux dernières années. L’objectif de ce dispositif est de rendre la propriété plus accessible, en réduisant les coûts de financement associés à l’achat d’un logement. Créé en 1995, modifié en 2016, il vient d’être mis à jour et renforcé pour profiter au plus grand nombre. Le gouvernement estime que le PTZ nouvelle version va permettre de ramener le taux d’intérêt moyen d’un financement immobilier de 4,4 à 3%. Un sérieux coup de pouce pour les aspirants à la propriété. Avec les autres prêts aidés et dispositifs d’aide à l’accession, il s’avère un puissant allié de votre pouvoir d’achat.

PTZ 2024, QU’EST-CE QUI CHANGE ?

Le PTZ n’est plus disponible pour la construction de maisons individuelles. Il est recentré sur le logement neuf collectifs en zone tendue.

209 communes sont transférées en zones tendues

Les plafonds de revenus des deux premières tranches sont fortement rehaussés afin d’en faire bénéficier à davantage de ménages

Pour les emprunteurs les plus modestes, la quotité du projet finançable passe à 50 % (contre 40 % actuellement)

Une quatrième tranche de revenus est créée (entre EUR 37 000 et EUR 49 000 par an) pour aider les classes moyennes qui n’étaient pas éligibles au PTZ

LE PTZ, SOUS QUELLES CONDITIONS ?

Statut de primo-accédant : Ne pas avoir été propriétaire de sa résidence principale au cours des deux dernières années.

Ressources : Les revenus du ménage ne doivent pas dépasser un certain plafond, qui varie en fonction de la zone géographique et de la composition du foyer.

QUEL MONTANT ET QUELLE DURÉE ?

Le montant du PTZ dépend de plusieurs facteurs, la zone géographique, le nombre de personnes dans le ménage et les revenus du foyer. La durée du crédit et la période de différé de remboursement dépendent des revenus et de la zone géographique. La durée varie entre 20 et 25 ans, avec un différé de cinq à 15 ans. À savoir : le différé de remboursement ne peut pas être plus long que la durée du crédit immobilier principal.