À quelques jours de l’inauguration par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, du pont enjambant Grand-Rivière-Nord-Ouest, reliant Sorèze à Coromandel et qui portera le nom de SAJ Bridge, le Parti travailliste (PTr) tient à rappeler les faits suivants. Son leader, Navin Ramgoolam, précise que ce n’est pas le gouvernement en place qui a initié ce projet. «La construction d’un pont reliant Coromandel à Soréze, l’ A1-M1 Bridge, a été lancée par le gouvernement travailliste. Ce projet devait se faire conjointement avec le Harbour Bridge mais des résidents des Salines sont venus me voir à l’époque car il aurait fallu détruire leurs maisons pour faire place au Harbour Bridge. J’étais à leur écoute. J’avais demandé aux ingénieurs de trouver une alternative pour ne pas avoir à détruire ces maisons. Finalement, il n’y avait pas d’autre solution. Donc, le projet du Harbour Bridge avait été gelé pour ne pas faire souffrir les habitants. Cependant, comme nous avions déjà lancé l’appel d’offres pour un projet commun comprenant l’ A1-M1 Bridge et le Harbour Bridge, il a fallu faire un nouvel exercice d’appels d’offres sans ce dernier. Malheureusement, avant que nous puissions compléter l’exercice d’octroi du contrat, il y a eu les élections de 2014 et un nouveau gouvernement», rappelle le leader du PTr à l’express.

L’ancien ministre des Infrastructures publiques, Anil Bachoo, qui était dans le gouvernement travailliste, soutient les dires de son leader. «Le gouvernement travailliste avait préparé le Road Decongestion Progamme qui comprenait différents projets comme la Grade Separation Junction à Phoenix, la Ring Road Phase 2, la décongestion du rond-point du Quai D à celui de Terre-Rouge, le Harbour Bridge et l’A1-M1 Bridge. Un appel d’offres international avait été lancé pour le Road Decongestion Programme. Les propositions avaient même été étudiées et nous étions en pourpalers avec un consultant. Cependant, il y avait une grosse protestation des habitants des Salines. Il était difficile de délocaliser tout le monde. Nous avions alors décidé, sur une base humanitaire, de retirer le Harbour Bridge du projet. Ce faisant, l’exercice d’appel d’offres international était devenu caduc. Il a fallu lancer un nouvel exercice. Entretemps, il y a eu les élections de 2014 et nous les avons perdues avant de pouvoir finaliser le contrat», souligne l’ancien ministre. Anil Bachoo affirme qu’il est important de rétablir les faits historiques. «Ce pont est notre projet. Tout est écrit noir sur blanc. Allez voir dans les journaux de l’époque et dans les documents disponibles au ministère des Infrastructures publiques», insiste-t-il.