Le leader du Reform Party, Roshi Bhadain, a officiellement annoncé lors d’une conférence de presse, samedi, que son parti participera aux prochaines élections municipales prévues pour le 4 mai. Cette déclaration met fin à la pause politique qu’il avait prise après les dernières élections générales. Roshi Bhadain a exprimé ses préoccupations concernant l’équilibre démocratique du pays. Selon lui, le Parlement est actuellement dominé par les 60 députés de l’Alliance du changement, ce qui laisse peu de place à l’opposition.

Une victoire totale de cette même alliance aux municipales installerait, craint-il, un système totalitaire, limitant ainsi la démocratie. «Pena mem lopozision. Ena zis de dimounn. Nou ena enn sistem totaliter kot si ena enn sel pouvwar li pa bien pou demokrasi. Seki pe trouve dan parlman pena lopozion mem avek zis de dimounn. Si lalians o pouvwar gagne 120-0 li pou ena minmiz total ek lepep pa pou kapav defann so koz.» Pour contrer cette concentration du pouvoir, Roshi Bhadain compte mobiliser des jeunes et des citoyens engagés afin de présenter des candidats solides.

Il estime que l’implication de nouvelles forces vives pourrait permettre au Reform Party de faire élire des conseillers municipaux capables de jouer un véritable rôle d’opposition. Si des jeunes viennent nous prêter mainforte, nous avons la possibilité de faire élire certains conseillers dans les municipalités «pou kapav amen sa rol lopozision-la», a-t-il affirmé. Bhadain a aussi précisé qu’il préfère attendre la présentation du discours-programme du nouveau gouvernement avant de dévoiler les prochaines stratégies de son parti. Le Reform Party, en tant qu’opposition extraparlementaire, entend ainsi jouer le rôle de chien de garde et défendre les intérêts du peuple. «Reform Party pou partisip dan minisipal e nou bizin koudme tou dimounn. Nou bizin koudme tou bann seki aktif osi parski li inportan», a-t-il conclu.

Boite de Pandore

Par ailleurs. Roshi Bhadain a dit vouloir aider le gouvernement à prioriser les scandales du précédent gouvernement. Pour lui, Silver Bank est une affaire beaucoup plus grosse que Pulse Analytics. Il rappelle avoir soulevé plusieurs problèmes sur cette banque, mais son implication dans l’importation des produits pétroliers est un «gros scandale qui touche directement la poche des Mauriciens». On se rappelle, et Kugan Parapen en avait également parlé avant les élections, que Mercantile & Maritime Group(MMG), le fournisseur, avait bloqué sa cargaison en août dernier pour avoir ses dollars. Ce,via la Silver Bank, «malgré tous les problèmes de la banque». «Sur ordre de qui ?» Sans compter les milliards de roupies qui sont partis avec l’Indien Prateek Gupta. «La Banque centrale doit pouvoir avoir un œil sur ces transactions.» «Silver Bank c’est une boîte de Pandore», affirme Roshi Bhadain, qui souligne que Navin Ramgoolam a la possibilité de faire la lumière sur toute cette affaire avec une «full enquiry» sur Silver Bank depuis sa création.