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Attouchements présumés sur une adolescente
Le scoutisme mauricien éclaboussé
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Attouchements présumés sur une adolescente
Le scoutisme mauricien éclaboussé

Les faits se seraient déroulés à l’intérieur et à l’extérieur de la Baden Powell House, siège du mouvement scout à Ébène.
Le scoutisme mauricien traverse une crise sans précédent. Une adolescente de 18 ans a déposé plainte à la police, affirmant avoir été victime d’attouchements répétés de la part d’un haut cadre de la Mauritius Scout Association (MSA). Les faits, qui se seraient déroulés entre novembre 2023 et mars 2024, jettent une ombre sur une organisation jusque-là perçue comme un espace de confiance et d’éducation pour les jeunes. Accompagnée de son avocate, l’étudiante a consigné dans une déposition les gestes déplacés d’un responsable d’une quarantaine d’années, rencontré dans le cadre de ses activités au District Scout Council des Plaines-Wilhems.
Elle allègue que l’homme l’aurait, à de multiples reprises, caressée aux épaules, au dos et jusqu’aux hanches. En mars 2024, il lui aurait également chuchoté des paroles obscènes. Ces faits se seraient produits à l’intérieur comme à l’extérieur de la Baden Powell House, siège du mouvement. Choquée, la jeune fille a confié son traumatisme aux commissaires du mouvement scout. L’affaire a ensuite franchi les frontières mauriciennes pour parvenir jusqu’au Bureau mondial du Scoutisme, basé à Nairobi.
Rappel à l’ordre international
Dans une lettre datée du 18 juin 2025, le Bureau mondial du Scoutisme, par la voix de son directeur régional pour l’Afrique, a exprimé sa «sérieuse préoccupation» face à l’inaction de la MSA. Le courrier souligne que la politique Safe from Harm, qui vise à protéger tous les membres, est une priorité absolue. L’organisation internationale demande sans détour que la MSA ouvre immédiatement une enquête indépendante. Elle insiste également pour que le responsable incriminé se retire temporairement de toutes ses fonctions afin de garantir la crédibilité du processus.
Le Bureau mondial exige par ailleurs que l’association fournisse rapidement un rapport détaillé sur les mesures prises pour protéger la plaignante et toute autre personne potentiellement concernée. Enfin, il est demandé que la MSA collabore étroitement avec l’équipe Safe from Harm du Bureau régional de Nairobi afin d’assurer un suivi rigoureux de l’affaire. Deux échéances avaient été fixées : une réponse écrite de la MSA, qui était attendue le 26 juin, et la confirmation de l’ouverture d’une enquête d’ici le 30 juin.
Alors que la MSA garde le silence sur cette affaire, des signes de malaise émergent en interne. En juillet, un des responsables du mouvement a décidé de se retirer, évoquant dans une lettre des «raisons personnelles et professionnelles». «Ma santé et les récents défis auxquels j’ai été confronté, incluant des différends, des violations de confidentialité et des moments difficiles, ont eu raison de ma volonté et de ma passion. Aujourd’hui, je dois faire une pause dans mon engagement afin de retrouver ma force et de restaurer ma santé», écrit-il. Nous sommes en attente d’une réponse de l’instance sur ce sujet qui secoue le monde du scoutisme local.
Au-delà du choc et de l’émotion, cette affaire soulève des interrogations profondes sur la capacité du scoutisme mauricien à protéger ses jeunes membres et à réagir avec transparence face aux accusations. La confiance des adhérents et des familles est désormais en jeu, alors que l’organisation internationale surveille de près la réaction de la MSA.
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