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Consultations prébudgétaires

Le secteur du port franc en crise : Des solutions proposées pour sa relance

21 avril 2025, 10:00

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Le secteur du port franc en crise : Des solutions proposées pour sa relance

■ Le port franc est un secteur qui peut encore jouer un rôle moteur dans l’économie mauricienne.

Le secteur du port franc, jadis fleuron de notre économie, traverse aujourd’hui une crise, alerte Afzal Delbar, secrétaire général de la Freeport Operators Association. «Avec une valeur totale des échanges atteignant Rs 36 milliards en 2005, le secteur est désormais à l’arrêt, ce qui nuit gravement à notre compétitivité dans le domaine du transport maritime et du fret», déplore-t-il.

Le nombre de conteneurs traités a chuté drastiquement, passant de 60 000 EVP (équivalents vingt pieds) à seulement 5 000. Ce déclin serait dû, selon lui, à des réglementations excessives et à des changements politiques malavisés. Dans le cadre des consultations prébudgétaires de la semaine dernière, l’association a proposé trois mesures pour soutenir le secteur dans le prochain Budget 2025-2026.

La première concerne la réintégration du Paper Trading/ Global Trade comme activité du port franc sous la Freeport Act. «La rareté des navires dans la chaîne logistique et la flambée des tarifs de fret nuisent gravement à notre compétitivité. Il est injuste que le Paper Trading/Global Trade soit autorisé à d’autres opérateurs non licenciés du port franc au même taux fiscal. Nos opérateurs doivent créer une seconde entreprise pour exercer cette activité, ce qui complique la gestion, notamment sur le plan bancaire et réglementaire.»

L’association demande aussi que le terme «processing» soit intégré aux activités autorisées dans le port franc, sans la mention «minor». Cette modification permettrait d’attirer des investisseurs étrangers pour des activités de transformation, de traitement et de création de valeur ajoutée, tout en maximisant les avantages de nos accords commerciaux préférentiels.

Troisièmement, la Freeport Operators Association propose de revoir les plafonds de liquidités autorisés à l’aéroport, en tenant compte de la dépréciation de la roupie par rapport au dollar. «Les voyageurs ayant déclaré leurs fonds à l’origine, accompagnés des justificatifs nécessaires, ne devraient pas être soumis à des saisies ni à des pénalités», precise t-elle. La pénalité actuelle de 20 %, jugée «excessive», devrait être remplacée par une taxe de 5 % sur l’excédent.

De plus, l’association demande que les montants destinés à l’argent de poche ou aux frais de séjour ne soient pas pris en compte. Elle souligne que ces mesures concerneraient uniquement les commerçants légitimes, disposant de contacts locaux vérifiables et dont les dépenses sont justifiées par des achats destinés à l’exportation. Afzal Delbarfait fait ressortir que les réglementations actuelles, bien qu’introduites pour lutter contre le trafic de drogue et le terrorisme, ont freiné le développement du port franc, et pénalisé le secteur manufacturier et exportateur, sans pour autant atteindre leurs objectifs.

Pour lui, ce secteur peut encore jouer un rôle moteur dans l’économie mauricienne, entre autres, en élargissant ses activités logistiques et de transbordement, en attirant des investisseurs grâce aux avantages fiscaux, et en favorisant la diversification vers des domaines comme la technologie, la logistique et le commerce électronique. Bien que les ports francs offrent des opportunités considérables, la Freeport Operators Association considère que les divers défis doivent aussi être pris en compte : veiller au respect des normes pour prévenir toute dérive, garantir une expansion écologiquement durable et maintenir la compétitivité de Maurice face à la concurrence internationale, en misant sur l’innovation, des infrastructures solides et une stratégie de promotion efficace.

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