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Hiver 2024
Le thermomètre nous joue des tours
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Hiver 2024
Le thermomètre nous joue des tours
(Photo d'illustration)
Petites heures du matin froides, mi-journées tièdes voire chaudes, nuits pluvieuses et glaciales. L’hiver est incontestablement là. Face à un temps imprévisible et à des chutes de températures aussi soudaines qu’inattendues dans certaines régions, si beaucoup parviennent à s’adapter, le temps est venu pour d’autres de changer de routine et d’avoir recours à des remèdes naturels pour surmonter les problèmes de santé, dont les rhumes et les maux de gorge.
Premier arrêt à proximité du gymkhana à Vacoas, où les pluies et le vent sont au rendez-vous en cette fin d’après-midi de jeudi. Alors que la température est descendue à 13 degrés dans cette région, on claque des dents, on grelotte.«Le matin, le temps peut être assez imprévisible, parfois pluvieux, parfois ensoleillé. À la mi-journée, il fait même très chaud. Mais le soir, à partir de 18 heures, c’est presque un hiver glacial, comme si nous vivions au pôle Nord», témoigne Mme Paul, âgée de 45 ans, une habitante de la région. Malgré cela, elle se fait un devoir de promener son chien chaque après-midi. «Mais une fois à la maison, je ferme toutes les portes et fenêtres, je prends un bain chaud et je reste à l’intérieur avec la famille et mon chien. Les pulls, les couettes, les chaussettes et les vêtements douillets sont indispensables.»
Par ailleurs, un défi de taille à affronter au quotidien, raconte-t-elle, reste le changement extrême des conditions météorologiques quand elle doit aller travailler dans la capitale. «Port-Louis ne connaît pas vraiment le froid, le thermomètre affiche 28 degrés pendant la journée. En rentrant chez moi à Vacoas, je ressens la différence, c’est comme un choc thermique ! Viennent alors les migraines et la grippe.» Afin de braver ces changements, elle préfère se tourner vers les remèdes traditionnels. «Si les rhumes sont passagers, la toux et la congestion thoracique sévère nous affectent pendant longtemps. Je suis restée souffrante pendant un mois. Les fortifiants naturels tels que les oranges, le gingembre, le citron, le miel et les remèdes de grand-mère tels que les infusions à la citronnelle et au baume du Pérou m’ont beaucoup aidée à me rétablir. Ce sont deux plantes médicinales que je cultive toujours dans de petits pots de mon jardin.»
Mme Paul, 45 ans, de Vacoas, se tourne vers des remèdes naturels pour combattre les méchants rhumes
Au centre de Vacoas, à Sadally Road, Sultana, la soixantaine, gère son commerce. La grisaille rend l’ambiance encore plus morose. «La semaine dernière, nous avons ressenti un froid intense. Ces trois derniers jours, il faisait relativement plus chaud pendant la journée. Aujourd’hui, la pluie est de retour et nous ressentons une baisse de température. Le matin et le soir, c’est pire et le temps influence aussi l’afflux de clients, qui sont moins nombreux quand il pleut ou s’il fait trop froid.»
Habitude et adaptabilité
À Floréal, le froid donne la chair de poule. Mais pour Anil, 65 ans, qui habite la région depuis 1967, tout est question d’habitude et d’adaptabilité. «Jeune, je marchais d’ici à Curepipe pour me rendre au collège Presidency, vêtu d’une simple chemise et d’un short, malgré le froid et la pluie. Plus tard, j’ai travaillé comme jardinier dans la région de Floréal, ce qui m’obligeait à passer la quasi-totalité de mon temps à l’extérieur. De ce fait, le froid est devenu quelque chose de normal pour moi et il n’entrave pas le fonctionnement de mon quotidien. Aujourd’hui encore, même à mon âge, je parviens encore à sortir pour promener mon chien», confie-t-il non sans fierté. Idem pour Simi et Preeti, que nous croisons en route.«Nous travaillons depuis dix ans dans cette région et bien que le froid soit éprouvant, nous nous y sommes habituées.»
Simi et Preeti, qui travaillent à Floréal depuis 10 ans, se sont adaptées au climat
À Trou-aux-Cerfs, peu de promeneurs par ce temps maussade. Quid des touristes ? Les activités quotidiennes n’ont pas été perturbées malgré le temps, affirme un guide qui compte plus de 40 ans d’expérience et qui travaille sur place. «La température est descendue à 13 degrés pendant deux jours cette fois-ci, mais on a l’impression qu’il a fait 11 ou 10 degrés. Auparavant, la température a souvent chuté à 9, voire 8 degrés, et la plupart des gens y sont habitués. Les activités touristiques ou le nombre de joggeurs qui viennent ici dans la soirée n’ont pas été impactés.» Un joggeur lui donne raison. «Une fois que l’on commence à courir au quotidien, on ne peut plus s’en passer. Même si l’hiver est rude, nous tenons quand même à venir ici parce que nous avons besoin de respirer de l’air frais et il n’est pas question de rester cloîtrés chez soi tous les soirs.»
L’amitié entre Anil, 65 ans, et son toutou, fait chaud au cœur.
Il en va de même pour N.G., jeune professionnelle domiciliée à Brisée-Verdière. «Alors que les températures enregistrées pendant la nuit peuvent atteindre 19 ou 18 degrés, le ressenti est de 15 degrés voire moins, car les soirées et les matins sont accompagnés de pluie et de vent. De plus, comme je travaille dans le nord du pays où le temps est extrêmement clément même en cette saison, en rentrant chez moi, je frissonne. Alors qu’en été, j’ai l’habitude d’inclure dans mon activité quotidienne des balades ou du jogging, en hiver, je me rends en voiture à la salle de sport, même si elle se trouve à proximité. Des décoctions telles que le lait au miel et au safran, le thé au gingembre et à la cardamome, ou l’eau chaude au miel et à la citronnelle aident à soulager les migraines, les inflammations de la gorge et à renforcer l’immunité, et j’en consomme quotidiennement.»
Heman Kumar Nahullah, 68 ans, s’arme contre le froid.
À Nouvelle-Découverte et dans les régions environnantes, une température de 14 degrés a été enregistrée durant la semaine écoulée. Heman Kumar Nahullah, 68 ans, vend ses légumes jusqu’à 18 h 30. De temps en temps, des clients fidèles viennent effectuer leurs achats malgré la pluie. «Le métier de planteur et de vendeur de légumes exige que je sois aux champs à 6 h 30 tous les matins. Les vendredis ou les dimanches, je me réveille à 3 heures du matin pour me rendre au marché. À mon retour, je vends d’autres légumes à mon étal près de mon domicile. Avec le temps, on s’habitue au froid et il ne m’affecte plus. Néanmoins, avec l’âge, je prends davantage de précautions et je veille à rester au chaud et en bonne santé. Qu’il fasse chaud ou froid, faut bien continuer à travailler…»
Température de 5,6 degrés enregistrée à Belle-Rive
Pour cette saison, il est prévu que les températures maximales moyennes diurnes et les minimales moyennes nocturnes soient presque égales à la normale. Des températures maximales de 23 °C sur le plateau central et de 29 °C sur les côtes sont attendues, tandis que les minimales devraient avoisiner 16 °C sur les terrains élevés et 19 °C sur le littoral. Cependant, des conditions météorologiques extrêmes ne peuvent être exclues. Il pourra faire chaud, puis soudainement froid. Des températures minimales peuvent descendre jusqu’à 9 °C. En l’absence de vent, les températures pourraient descendre jusqu’à 13 °C. En 2022, les Mauriciens ont connu un hiver exceptionnel, la température la plus basse enregistrée en juillet de cette année-là était d’environ 11 °C à Mont-Bois. Le pays a en outre connu ses températures les plus basses en août 1986, avec 5,6 °C enregistrés à Belle-Rive. Une température de 5,8 °C avait été enregistrée près de Grand-Bassin en juillet 2007.
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