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Leçons du meeting
Les meetings ne font pas les élections mais ils contribuent à faire pencher une bonne partie des indécis, qui représentent, selon des études et sondages divers, autour de 40-50 % de l’électorat.
Au meeting de La Louise, au coeur de la circonscription d’Arvin Boolell et de Xavier-Luc Duval, l’opposition, qui a concentré ses tirs contre ce dernier pour «haute trahison», se dit heureuse d’avoir réuni un peu plus de 3 500-4 000 partisans (les organisateurs maintiennent qu’il y en avait davantage ; la police, elle, parle de 3 000). Ce qui représente une bonne foule vu l’emplacement assez exigu. Cependant, s’il y avait un enthousiasme certain, on était quand même loin de la foule, que ce soit en quantité ou en diversité, qu’avait réunie l’opposition le 1er mai à Port-Louis.
Pour notre part, nous n’avons pas vu un raz-de-marée ni un tsunami digne de 1982 ou 1995, comme l’ont avancé Navin Ramgoolam et d’autres orateurs du meeting de La Louise. Nous pensons que les dirigeants de l’opposition ont des leçons à tirer de ce meeting s’ils veulent mater l’alliance gouvernementale qui est mieux rodée, qui dispose de l’appareil d’État et de moyens financiers bien plus conséquents. J’ai parlé aux organisateurs et les justificatifs ou prétextes sont pluriels. Est-ce que les gens n’aiment plus s’afficher aux meetings ou préfèrent prendre position sur Facebook ? Ont-ils peur de se faire photographier avec les membres et agents de l’opposition par le NSS ? L’effet révision salariale et le rapport intérimaire du PRB ont-ils cassé l’élan de mobilisation ? Ou serait-ce dû au fait que les candidats des différentes circonscriptions n’ont pas encore été annoncés, hormis ceux des numéros 18 et 19 ? Y aurait-il aussi trop peu de nouveaux visages pour susciter une adhésion nouvelle car les Jyoti Jeetun, Sydney Pierre et Rubna Daureeawo ne sont que trois arbres, qui tentent de cacher une forêt des mêmes patronymes, voire des «fils et filles de», qui critiquent d’autres «enfants de» – et nous ne parlons pas ici des «enfants de» la patrie !
La campagne est bien lancée sur le terrain, sur les réseaux et dans la presse. La victoire dépendra principalement des indécis et de l’osmose entre les différents partis qui composent les deux principaux blocs. Les autres vont surtout diviser les votes.
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