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Consommation

Légumes : des prix qui grimpent, des paniers qui rétrécissent

22 juin 2025, 15:00

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Légumes : des prix qui grimpent, des paniers qui rétrécissent

Carottes, brocolis, courgettes… : certains légumes sont devenus des produits de luxe pour de nombreuses familles.

Les consommateurs l’avaient déjà remarqué dans leurs paniers : les prix des légumes sont en nette augmentation, aussi bien sur les étals des marchés que dans les rayons des supermarchés. Depuis le mois de mars, le coût de plusieurs produits frais a presque doublé. La situation met sous pression les planteurs, les commerçants et les familles.

«On vendait le demi-kilo de carottes à Rs 40, parfois Rs 50. Aujourd’hui, ça peut aller jusqu’à Rs 125», raconte un vendeur de la capitale. «On a du mal à expliquer aux clients que nous aussi, on fait face à cette hausse. On ne gagne quasiment rien.»

Le vendredi 20 juin, dans les allées du marché de Port-Louis, les prix varient d’un vendeur à l’autre, mais la hausse est bien présente. La pomme d’amour se vend entre Rs 100 et Rs 125, le piment atteint Rs 200, le chou est proposé à Rs 100 l’unité, le gingembre autour de Rs 90, et la carotte à Rs 30.

Le même jour, plusieurs légumes affichaient des prix bien au-delà des montants habituels dans les supermarchés : carotte : Rs 144,50 pour 500 g ; aubergine : Rs 97,50 pour 500 g ; brocoli : Rs 212,50 pour 500 g ; chou blanc : Rs 105 l’unité ; chou rouge : Rs 94,50 pour 500 g ; courgette : Rs 125 la pièce.

Ces prix sont en décalage avec ceux publiés le même jour par l’Agricultural Marketing Board (AMB), qui propose une moyenne des prix de gros pratiqués : carotte : Rs 50 / kg ; coriandre : Rs 100 / kg ; ail (importé) : Rs 160 / kg ; gingembre : Rs 150 / kg ; chouchou ; Rs 20 / kg ; brocoli : Rs 40 / unité ; oignon (importé) : Rs 44 / kg ; pomme d’amour : Rs 100 / kg ; pomme de terre (importée) : Rs 44 / kg ; thym : Rs 700 / kg ; petit piment : Rs 400 / kg ; voem : Rs 100 / kg ; pipengaille : Rs 40 / kg ; pâtisson : Rs 35 / unité ; persil : Rs 300 / kg ; menthe : Rs 150 / kg ; gros piment : Rs 200 / kg ; haricot : Rs 60 / kg.

Des cultures fragilisées

Les conditions climatiques de ces derniers mois sont pointées du doigt. «On a eu trop de pluie au mauvais moment. Nos terres ont été noyées et beaucoup de semences ont été perdues. Puis, la chaleur est arrivée d’un coup», explique Rajen, un cultivateur installé à Camp de Masque.

D’autres facteurs viennent aggraver la situation. «Les intrants agricoles sont plus chers. L’engrais, les traitements, et même le transport de nos récoltes vers les centres de vente coûtent davantage. Il y a des moments où on hésite à relancer une nouvelle plantation», confie Sunil, également planteur.

Plusieurs produits de base sont acheminés de l’étranger : ail, oignons, gingembre, pommes de terre. Leurs prix dépendent fortement du taux de change et des frais de transport maritime.«Avec un dollar plus fort et les hausses sur les coûts logistiques, les importations pèsent plus lourd. Au final, c’est sur le client que la charge retombe», indique un opérateur du secteur.

Sur les marchés, les vendeurs expliquent qu’ils n’ont pas la main sur les prix *«Quand les prix grimpent, on est les premiers à être visés. Mais on achète cher, et parfois on finit par jeter ce qui ne part pas. Ce n’est pas rentable, lâche un commerçant à Rose-Hill.

Face à cette hausse, les ménages modifient leurs habitudes.«Je prends plus de riz, lentilles et pommes de terre. Le brocoli à plus de Rs 200 pour 500 g, je n’en achète plus», soupire Khushal, père de famille.

D’autres tentent l’autoproduction.*«Avant, j’achetais du persil et de la coriandre tous les trois jours. Maintenant, je les cultive en pot sur ma terrasse. C’est modeste, mais utile partage une retraitée.

Pour de nombreux consommateurs, cette situation révèle la fragilité du secteur agricole, encore trop dépendant des conditions climatiques et des importations. Les appels à soutenir la production locale se multiplient, mais pour l’instant, ce sont les familles qui doivent composer avec des budgets alimentaires de plus en plus serrés.

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