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Paralympiques Paris 2024
L’équipe mauricienne un peu plus proche des étoiles
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Paralympiques Paris 2024
L’équipe mauricienne un peu plus proche des étoiles
Noemi Alphonse, Anais Angeline et leur entraîneur Jean Marie Bhugeerathee à leur session d’entraînement hier.
Quatre ans ! C’est le temps qu’ont dû patienter ces six jeunes Mauriciens avant de pouvoir enfin participer aux Jeux paralympiques. Du 28 août au 8 septembre, tous les regards seront tournés vers Paris, la ville des rêves pour ces athlètes dont les yeux brillent d’impatience. Entre le stress des épreuves qui les attendent et le désir de se surpasser, ils sont prêts à écrire une nouvelle page de… leur histoire.
Ils s’appellent Anaïs Angeline, Noemi Alphonse, Roberto Michel, Yovanni Philippe, Brandy Perrine et Eddy Capdor. Le 21 août, ils s’envoleront pour Paris afin de participer à l’événement le plus important dans la vie d’un athlète : les olympiades. L’excitation est palpable parmi ces jeunes sportifs. Chacun se prépare et se motive à sa manière, mais tous partagent le même objectif : donner le meilleur d’eux-mêmes et, pourquoi pas, monter sur le podium.
Pour sa deuxième participation aux Jeux paralympiques (JP), Noemi Alphonse sait que de nombreux Mauriciens suivront son parcours de près. À quelques jours du grand départ, la porte-drapeau de la délégation décrit son état d’esprit mitigé. «Je suis contente à 80 % et stressée à 20 %. Mais nous nous sommes bien préparés et aujourd’hui, il est important d’être plus sereins, moins stressés, et prêts pour le Jour J. Physiquement, avec tout le travail accompli, je pense que nous sommes prêts. Il ne reste plus qu’à atteindre les 100 % le jour de la compétition.» Lors de sa participation en 2021 à Tokyo, les tribunes étaient quasi désertes, mais la situation sera bien différente à Paris, surtout après l’engouement suscité par les Jeux olympiques récemment achevés.
«Il faudra cette fois-ci gérer le stress de la foule mais je pense que cela se passera bien.» Après avoir décroché le titre de championne du monde du 100m T34 en mai dernier et ayant enchaîné des performances remarquables ces dernières années, le peuple mauricien s’attend à de nouvelles prouesses de sa part. Noemi en est pleinement consciente : «Je ne veux pas décevoir ceux qui croient en moi. Il me faudra gérer cette pression. Je pense que les gens oublieront avec le temps les victoires ou les défaites d’un athlète, mais lui, il n’oubliera rien. Il faudra savoir comment se mettre dans sa bulle et, surtout, ne pas avoir de regrets après notre performance.»
Anaïs Angeline, Noemi Alphonse, Roberto Michel, Yovanni Philippe, engagés dans les JP de Paris 2024 comptent tout donner pour faire honneur au quadricolore.
Noemi a même demandé à son entourage de cesser de la stresser avec l’idée de remporter une médaille. «Ce n’est pas parce que j’ai été championne du monde qu’il faut absolument que je sois médaillée. Rien n’est planifié ni écrit, il faut juste travailler. Tout le monde a ses chances. C’est seulement après la course que l’on saura ce que l’on a réussi à accomplir. Il faut aussi se rappeler qu’il n’y aura pas que Noemi aux Jeux, mais toute une équipe de six athlètes. Il est important de soutenir tout le monde. Nous allons essayer de rendre notre pays fier de nous.» Pour elle, s’être qualifiée aux JP est déjà comme une médaille d’or. Elle sait que les autres athlètes étrangers seront de redoutables adversaires pour les Mauriciens. Dans sa catégorie, Noemi connaît bien ses concurrentes : «C’est pour cela que nous avons travaillé sur les derniers réglages et nos faiblesses, et je pense que nous sommes prêts...»
Anaïs Angeline compte sur le soutien du public pour l’encourager et soutenir l’équipe mauricienne à Paris. «Je sens que ces JP seront bien différents de ceux de Tokyo en 2021 et nous nous attendons à des moments extraordinaires. En tout cas, le soutien des spectateurs sera une source de motivation supplémentaire pour nous pousser encore plus loin.» En attendant le départ prévu la semaine prochaine, Anaïs, comme ses coéquipiers, a consacré cette semaine à un entraînement intensif. «On ne peut pas se reposer uniquement sur les entraînements de cette année. Il faut considérer tout le travail accompli ces dernières années. Actuellement, nous effectuons des sessions d’entraînement plus poussées et même à la salle de sport, nous réduisons les exercices intensifs pour éviter tout risque de blessure.» Les derniers ajustements sont en cours, car la concurrence sera rude face à des athlètes de renommée mondiale. Spécialiste du saut en longueur, Anaïs reste concentrée sur les derniers détails à peaufiner. «Je m’attache à perfectionner ma course d’élan ainsi que ma technique d’atterrissage dans le sable.»
Brandy Perrine admet que son coeur commence peu à peu à s’emballer, surtout à mesure que les jours passent. «Il est nécessaire de faire quelques sessions de méditation pour se sentir bien en vue de ces jeux.» Même si elle en est à sa troisième participation, Brandy appréhende ces JP. «Ma préparation s’est bien déroulée, bien que j’ai mis un peu de temps à entrer dans ma bulle. J’ai appris de nouvelles techniques que je compte bien exploiter.»
Les sessions d’entraînement s’enchaînent, laissant peu de temps pour la détente. «Je m’entraîne matin et après-midi au complexe de Côte d’Or.» Bien que les séances se déroulent bien grâce au soutien de son entraîneur, elle est attristée par le fait qu’il ne pourra pas l’accompagner pour cette compétition. «C’est le seul point négatif. J’ai donc dû peaufiner ma préparation pour ne pas ressentir ce manque à Paris.» Brandy déplore qu’on n’ait pas tenu compte de l’importance d’avoir son entraîneur dans une compétition de ce niveau, d’autant plus que participer aux JP est une opportunité rare. Cependant, elle ne pense pas que la chaleur en France affectera sa performance. «Nous nous entraînons ici sous un soleil intense et nous savons que cette chaleur ne doit pas jouer contre nous.»
Travailler sa course d’élan, l’objectif d’Anaïs Angeline
L’entraîneur national, Jean Marie Bhugeerathee, souligne pour sa part que l’objectif de se qualifier pour les JP a été atteint. «Cela fait plusieurs années que nous nous préparons pour ces jeux. Les athlètes sont physiquement prêts, mais ils doivent aussi être prêts mentalement. Je sais qu’ils ressentent une pression énorme, mais ils doivent apprendre à la gérer. Il est essentiel de ne pas se laisser piéger par les discours qui ne parlent que de médailles.» À quelques jours des JP, il insiste sur le fait que l’objectif de décrocher une médaille ne doit pas devenir une obsession. «Si nous y parvenons, ce sera formidable.» Il conseille aux jeunes athlètes de profiter pleinement du moment présent. «On ne sait pas s’ils seront encore en compétition dans quatre ans, donc ils doivent vivre l’instant présent. Ils ont fourni beaucoup d’efforts pour se qualifier pour ces jeux.»
Jean Marie Bhugeerathee se souvient encore avec émotion de la qualification des quatre athlètes qu’il entraîne : Anaïs Angeline, Noemi Alphonse, Roberto Michel, et Yovanni Philippe. «Je leur avais dit depuis l’année dernière qu’ils obtiendraient leur billet pour Paris et cela s’est concrétisé. Dans l’histoire de Maurice, c’est un fait rare. Aujourd’hui, ils doivent rendre leurs familles fières, tout comme je le suis pour eux.» Actuellement, la sélection mauricienne est au complexe sportif de Côte-d’Or, déjà en mode compétition. «Nous avons déjà fait tout ce qui était nécessaire, maintenant il ne reste plus qu’à récolter les fruits de notre travail.» Il faut noter que la délégation sera menée par Noemi Alphonse comme porte-drapeau et Anaïs Angeline comme capitaine.
Noemi Alphonse s’entraîne sans relâche pour faire honneur au pays.
Les six engagés sont :
Eddy Capdor – saut en longueur
Anaïs Angeline – saut en longueur T37
Noemi Alphonse – 400m et 100m T54
Brandy Perrine – 100m fauteuil.
Roberto Michel – 100m T34
Yovanni Philippe – 400m T20
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