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Rachat obligatoire de leurs actions
Les actionnaires contestataires d’Air Mauritius font appel de la décision de la Cour suprême
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Rachat obligatoire de leurs actions
Les actionnaires contestataires d’Air Mauritius font appel de la décision de la Cour suprême
La bataille juridique se poursuit. La Listed Companies Minority Shareholders Association (LCMSA) a réuni la presse hier pour commenter le jugement défavorable de la Cour suprême du 22 septembre et faire part de la marche à suivre. L’affaire opposait Raj Ramlugun, ancien cadre d’Air Mauritius, et quatre autres actionnaires contestataires autour du rachat obligatoire de leurs actions au sein d’Air Mauritius par Airport Holdings Ltd (AHL). Les actionnaires contestataires avaient intenté une action en vertu du Rule 40 des Securities (Takeover) Rules 2010 alléguant qu’AHL n’avait pas respecté lesdites règles. La Cour avait statué en faveur d’Air Mauritius et d’AHL en tenant compte de l’absence de preuves substantielles du préjudice subi par les demandeurs, et du fait que la majorité des actionnaires avaient accepté l’offre. La LCMSA fera appel de cette décision de la Cour suprême et se dit déterminée à aller au bout de cette bataille juridique. «Nous devons obtenir des réponses à nos questions», souligne Raj Ramlugun, secrétaire de l’association.
La LCMSA fait ressortir que l’action judiciaire engagée est dans l’intérêt public et pas seulement pour les actionnaires. «Il y a une injustice et une oppression envers les petits actionnaires. C’est l’argent des contribuables qui a permis ce takeover. Le gouvernement doit réaliser qu’il y a des lois pour protéger contre des actions arbitraires», souligne Raj Ramlugun.
L’appel a déjà été déposé devant la Cour suprême, mais l’association réalise qu’il n’y a aucune garantie qu’il sera entendu dans les meilleurs délais. Raj Ramlugun constate que les politiciens de l’opposition ne soutiennent pas cette cause et se concentrent sur d’autres sujets politiques. Depuis 2020, les administrateurs ont entrepris des actions graves pour supposément sauver la compagnie, poursuit-il. «Il y a eu des licenciements. Finalement, personne n’est allé devant le Redundancy Board. On a fait de la place pour des vautours. Des avions ont été vendus à des prix dérisoires. Une équipe menée par Ken Arian a pris de mauvaises décisions. Fallait-il vraiment mettre tous ces employés à la porte alors que la compagnie souffre d’un manque de personnel ? Fallait-il vendre des avions pour devoir par la suite louer des appareils d’autres compagnies ?», se demande-t-il.
La Listed Companies Minority Shareholders Association déplore le manque de transparence. Elle estime que bien que la Cour suprême ait rejeté leur demande, l’association peut toujours poser des questions. Elle insiste sur l’institution d’une commission d’enquête et déplore que les membres de l’opposition n’aient pas soulevé cette question au Parlement.
L’association a également abordé la suspension du CEO. Le syndicaliste a aussi mentionné le cas de Yogita Babboo et souligne que si la cour tranche en sa faveur, ce seront une fois de plus les contribuables qui vont payer les frais. «Il faut aussi enquêter sur la façon dont Air Mauritius choisit ses représentants légaux. Les avocats sont friands des affaires de MK. Si le département des ressources humaines avait pris la bonne décision, on n’aurait pas mis Toorabally à la porte», conclut-il. En conclusion, la LCMSA trouve inacceptable le temps que prennent les affaires en cour.
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