La colère enfle chez les artistes. Ils pestent contre les nouveaux règlements concernant les concerts et l’ont fait savoir, hier, lors d'une rencontre avec la presse au centre social Marie-Reine-de-la Paix à Port-Louis. Ils ont annoncé qu'ils allaient manifester contre ces nouvelles règles donnant les pleins pouvoirs à la police de décider à qui donner ou non une autorisation pour la tenue de concerts. Ils expliquent que depuis que ces règlements sont en vigueur, plusieurs concerts ont été annulés et qu'ils n'arrivent plus à exercer pleinement leur métier. «L'heure est grave. En plein mois de décembre, où nous travaillons le plus, les concerts sont annulés. On nous coupe l'herbe sous les pieds», estiment-ils.

Ils étaient plusieurs acteurs de la scène musicale locale à avoir participé à cette conférence de presse d'hier. Il y avait là des musiciens, des chanteurs mais également des producteurs, des organisateurs d'événements, des techniciens et régisseurs. Ils ont pris la parole pour faire part de leur désarroi face à cette situation. A cause des conséquences de ces règlements, certains artistes se retrouvent en situation précaire en plein mois de décembre. «Nous avons l'habitude de travailler pour les organisations non gouvernementales et maintenant, on dirait que nous devons devenir les bénéficiaires de ces organisations», expliquent-ils.

Si en décembre, les artistes perçoivent des royalties de la Mauritius Society of Authors (MASA), ils expliquent que, cette année, c'était la «disette» vu que le gouvernement a exempté les hôtels d’avoir à payer des droits à la MASA en raison du Covid-19.

Face à cette situation difficile, les acteurs de la scène musicale ont décidé de se réunir. Ils déplorent le fait qu'il n’y ait eu aucune consultation préalable avec eux avant la promulgation de ces règlements. Ainsi, ils souhaitent avoir une rencontre avec le ministre de la Culture et les membres de la force policière pour obtenir des explications «et pour pouvoir travailler ensemble».

Les artistes ont également fait ressortir qu'en vue de la réunion d'hier, ils avaient invité le ministre de la Culture, de même que la police, à les rejoindre. Si la police s'est excusée de ne pouvoir participer à cette réunion à cause d'un préavis trop court, ils soulignent n'avoir reçu aucune réponse du ministère. «C'est un manque de considération totale», soulignent-ils.

C'est au cours de cette rencontre que les artistes ont décidé à l'unanimité de manifester pacifiquement, le jeudi 21 décembre, à partir de 11 h 30. La marche débutera au Champ de Mars et les marcheurs se dirigeront vers le Jardin de la Compagnie.

Et qu'adviendra-t-il s'ils n'obtiennent pas l'autorisation de la police pour cette marche ? Certains des artistes affirment alors qu'ils s'installeront avec femme et enfants devant le Parlement.