Les neuf familles d’Agaléens, qui sont bloquées à Maurice depuis février, sont toujours en attente d’une réponse des autorités quant à leur date de retour dans l’île. Et à ce jour, elles n’ont toujours pas pu enregistrer leurs bagages pour le départ de samedi à bord du «Mauritius Trochetia» et ignorent quand elles pourront le faire pour reprendre le cours de leur vie. Les autorités en question sont le bureau du Premier ministre et l’Outer Islands Development Corporation (OIDC). Celles-ci font toujours le mort. La situation financière de ces neuf familles, qui était déjà précaire, s’aggrave de jour en jour.

Ces Agaléens sont attendus dans l’île car plusieurs d’entre eux doivent reprendre le travail tandis que leurs enfants ont de gros retards scolaires à rattraper, d’autant plus que certains devront bientôt prendre part aux examens. Déjà qu’ils ne se sentent plus vraiment chez eux au vu des changements avec la nouvelle piste d’atterrissage et de la jetée, structures qui devraient, selon toute probabilité, être inaugurées en grande pompe en décembre, vu que les gros des ouvriers indiens sont partis, le silence des autorités à leur égard les fait se sentir comme des moins que rien.

Conscient de leur situation, Shakeel Mohamed, député d’Agaléga, trouve injuste que les Agaléens restent à quai alors que s’il y avait des ministres devant aller à Agaléga, les arrangements pour leur déplacement auraient été faits en quatrième vitesse. Or, quand il s’agit de citoyens ordinaires, on les laisse mijoter.

Il a aussi exprimé son mécontentement par rapport à l’absence de réponse à ses demandes relatives à l’acheminement de l’essence et du gaz vers Agaléga, produits classés comme dangerous goods, selon la réglementation en vigueur. Il précise que bien que les bonbonnes de gaz ellesmêmes soient sécurisées et ne devraient présenter aucun danger, le transport de l’essence par le «Mauritius Trochetia» est illégal et constitue une menace pour les passagers et le personnel à bord. Or, le 9 septembre, ce navire va acheminer non seulement des bonbonnes de gaz mais aussi de l’essence vers Agaléga. Tout en maintenant que ce bateau n’est pas autorisé à transporter de l’essence, les autorités ferment les yeux sur cet acheminement à venir.

Shakeel Mohamed souligne l’importance d’une réponse rapide et adéquate des autorités compétentes pour garantir la sécurité et le bien-être des résidents d’Agaléga, ainsi que le respect des réglementations en matière de transport de marchandises dangereuses. Il est déterminé à donner de la voix pour attirer l’attention sur cette question cruciale et a déclaré espérer que des mesures appropriées seront prises, dans les plus brefs délais, pour résoudre la situation problématique de ces Agaléens bloqués à Maurice.

Il n’est pas le seul à être député d’Agaléga. Il y a aussi son collègue Ehsan Juman, Salim Abbas Mamode, ancien membre du Parti mauricien social-démocrate, passé au Mouvement socialiste militant (MSM), Aadil Ameer Meeah, député du Mouvement militant mauricien et le vice-Premier ministre Anwar Husnoo, député du MSM. Àucun ne peut ou ne veut rien faire ?